Le peintre Kent Monkman revoit l'histoire du Canada

Portrait du peintre Kent Monkman et du tableau : The Subjugation of Truth
Photo : Courtoisie de Kent Monkman
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Depuis vingt ans, l'artiste peintre Kent Monkman décrit l'impact de la colonisation et des politiques gouvernementales sur les peuples autochtones du Canada dans son art, notamment dans ses tableaux de grand format.
Un texte de Kevin Sweet
Dans le cadre des célébrations des 150 ans du Canada, le peintre Kent Monkman présente sa nouvelle exposition intitulée : Shame and Prejudice: A Story of Resilience.

Tableau du peintre Kent Monkman : The Massacre of The Innocents
Photo : Courtoisie de Kent Monkman
Il voit là une opportunité de réviser l'histoire canadienne. Il présente des images plus contemporaines et plus collées à la réalité des Autochtones d'aujourd'hui, notamment de ceux qui vivent dans les réserves.
Selon lui, dans l'histoire de l'art, les peuples autochtones sont souvent illustrés comme faisant partie du passé, dans des paysages révolus, et non dans le présent.

Tableau du peintre Kent Monkman : The Daddies
Photo : Courtoisie de Kent Monkman
Dans l'histoire de l'art en Amérique du Nord ce sont souvent des images romantiques des Autochtones qui sont peintes.
Un projet de longue haleine
Kent Monkman est un descendant des Cris du Manitoba. Il a passé les trois dernières années à peindre une quinzaine de tableaux de grande dimension, de 2 mètres de hauteur par 3 mètres de largeur.
Les histoires racontées à travers ses peintures sont nombreuses. Mais le thème de la violence faite aux femmes dans les réserves est récurrent.
On voit aussi des anges, qui représentent l'impact du christianisme, et l'ours qui est une figure emblématique et spirituelle des peuples autochtones.

Tableau du peintre Kent Monkam : Le Petit dejeuner sur l'herbe
Photo : Courtoisie de Kent Monkman
Dans mes tableaux il y a une tension entre deux mythologies. Celle des Européens et celle des Autochtones.
Ce n'est pas pour rien qu'on y voit des clins d'oeil à Francis Bacon, Michel-Ange et même Picasso.
Son art est à la fois absurde, tragique et teinté d'humour... et absolument nécessaire.

Tableau du peintre Kent Monkman : The Scream
Photo : Courtoisie de Kent Monkman
Kent Monkman
Shame and Prejudice: A Story of Resilience
Du 26 janvier au 4 mars 2017
Art Museum de l'Université de Toronto (Nouvelle fenêtre)