Renégociation de l'ALENA : peu de gains en vue pour le Québec, selon Anglade

Dominique Anglade fait valoir que le Québec a prévu ajouter des attachés commerciaux aux États-Unis.
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2017 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
La ministre de l'Économie du Québec, Dominique Anglade, avoue qu'il sera difficile de tirer profit d'une nouvelle négociation sur l'ALENA, que le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, veut forcer. Elle affirme qu'il faut être prudent pour protéger des éléments importants comme la gestion de l'offre, mais qu'il faut aussi se montrer ouvert aux nouveaux marchés qui pourraient se présenter.
Un texte de Gérald Fillion
« Je ne sais pas si on a clairement des choses à gagner », a déclaré Dominique Anglade à l’émission RDI économie, lundi soir sur ICI RDI. La ministre reconnaît néanmoins que l'accord n'a jamais été modifié depuis sa conclusion, il y a plus de 20 ans. « Il y a bien des choses qui ont changé et il y a peut-être aussi des opportunités qu’il va falloir qu’on regarde d’un côté comme de l’autre », admet-elle.
Le président Trump a indiqué lundi qu’il entendait renégocier l’ALENA au moment jugé opportun avec le Canada et le Mexique, dans l’objectif, a-t-il précisé, d’améliorer les avantages pour les États-Unis. Il a aussi signé un décret prévoyant le retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique et a réitéré sa menace d’imposer une forme de taxe à la frontière aux entreprises américaines qui fabriquent leurs produits à l’extérieur du pays ou qui délocalisent des emplois hors des frontières américaines.
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De passage à Calgary, un membre de la nouvelle administration a indiqué lors d'une rencontre avec des ministres du gouvernement Trudeau que le Canada n’avait pas vraiment à s’inquiéter des menaces de Donald Trump.
« Nous, nous avons l’obligation d’être prêts, a indiqué Dominique Anglade. C’est ce que nous avons fait, même avant les élections, puisque la montée du protectionnisme, ce n’est pas seulement M. Trump, car le camp démocrate a aussi tenu des propos en faveur du protectionnisme. Donc, on s’est préparé en conséquence avec des mesures claires : nous allons avoir davantage d’attachés commerciaux sur le territoire américain et nous avons lancé un centre de croissance pour les entreprises aux États-Unis. »
La ministre Anglade affirme que son gouvernement est prêt à s’asseoir à la table des négociations. « Nous avons préparé un certain nombre de demandes qui seront annoncées en temps et lieu. »
On ne va certainement pas se positionner en tant que victime. On va être extrêmement proactif pour bien représenter les intérêts du Québec.
La ministre est d’avis également qu’il faut faire de la pédagogie sur les bienfaits du libre-échange pour les parties en cause. « Ça fait tellement longtemps qu’on vit avec le libre-échange qu’on l’a pris pour acquis sans regarder véritablement, par secteur, par région, quel est l’impact. Et je pense qu’il y a un travail de communication qui reste à faire. »
Au moins 35 États américains ont le Canada comme premier partenaire commercial. De plus, en excluant l’énergie, les États-Unis affichent un surplus commercial avec le Canada dans le commerce des marchandises.