Le gouvernement Trump annonce ses priorités

Le porte-parole de la Maison-Blanche, Sean Spicer, a répondu à toutes les questions de journalistes lundi, lors de son premier point de presse de la présidence Trump.
Photo : Getty Images / SAUL LOEB
Trois jours après son investiture comme 45e président des États-Unis, Donald Trump a déjà mis à exécution certaines de ses promesses électorales. Il entend accorder beaucoup d'importance à l'immigration, à la création d'emploi et à la négociation d'accords bilatéraux, selon ce qu'a expliqué lundi à la presse son porte-parole, Sean Spicer.
Le ton de M. Spicer – qui avait suscité la critique – était beaucoup plus cordial que samedi, lorsqu’il avait critiqué les médias pour avoir tenté, selon lui, de minimiser la participation aux cérémonies de l’investiture.
Il a répondu, de manière joviale, pendant près de 1 h 30 à toutes les questions des journalistes.
Il est revenu sur la question de la participation à la cérémonie d'investiture, réaffirmant que l’audience lors de l’investiture de Donald Trump était la plus importante jamais rassemblée, en personne et dans le monde, en incluant cette fois ceux qui ont suivi la cérémonie sur Internet et à la télévision.
« Je crois que l’on doit être honnêtes envers les Américains, mais parfois on peut être en désaccord avec les faits. Mais notre intention n’est jamais de mentir. Parfois on reçoit des informations incomplètes et on les partage trop rapidement », s’est-il justifié.
Les points de presse de la Maison-Blanche seront désormais ouverts aux journalistes non accrédités grâce à des « places Skype » qui seront disponibles plus tard cette semaine pour des médias à l’extérieur de Washington, a-t-il par ailleurs annoncé.
Accords bilatéraux en vue
L’une des premières actions du président Trump a été de mettre à exécution l’une de ses promesses électorales en signant un décret consacrant le retrait des États-Unis du Partenariat transpacifique (PTP).
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Il a ajouté qu’il allait renégocier des accords bilatéraux avec chacun des 11 autres pays de cet accord de libre-échange dans la région Asie-Pacifique, dont le Canada.
Donald Trump a bien l’intention de se démettre des accords multilatéraux au profit de partenariats bilatéraux qui « placeront les États-Unis en premier », a annoncé Sean Spicer.
Le président Trump recevra d'ailleurs vendredi la première ministre britannique, Theresa May, dont le pays est sorti récemment du grand marché européen, pour discuter des façons d’accroître le commerce entre les deux pays.
Sean Spicer a précisé que Donald Trump aurait « une très bonne discussion sur le potentiel des échanges commerciaux avec la Grande-Bretagne ».
Favoriser l'emploi
Le président a aussi mis l’accent sur l’emploi. Il a d’abord reçu en matinée des dirigeants de grandes entreprises américaines à qui il a demandé de l’aide pour trouver des solutions afin de faire progresser l’emploi aux États-Unis. Il les a invités à revenir le voir dans un mois avec des propositions concrètes. Il entend répéter ces rencontres avec ces entrepreneurs, à qui il a promis de créer un climat favorable pour investir aux États-Unis, tous les trois mois.
M. Trump doit d'ailleurs rencontrer mardi les PDG de General Motors, de Fiat Chrysler Automobiles et de Ford Motor.
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Le président a également rencontré des dirigeants syndicaux pour faire le point sur la situation de l’emploi. À l’issue de cette rencontre, des journalistes en ont profité pour lui demander quand il allait renégocier l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) – une autre promesse électorale – avec ses homologues canadien et mexicain qu’il doit rencontrer prochainement.
« Au moment jugé opportun », s’est-il laconiquement contenté de répondre.
À en croire Steve Schwarzman, conseiller économique de Donald Trump dépêché à Calgary où le Cabinet Trudeau est en retraite, le Canada n’a pas à se faire de mauvais sang. La relation économique entre les deux pays est bonne et peut être utilisée comme un modèle, car elle fonctionne, selon lui.
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Expulsion des clandestins criminels
Le nouveau président a toujours l’intention d’ériger des barrières avec le Mexique et il œuvre au financement d'un mur avec le Congrès, selon le porte-parole de la Maison-Blanche.
En matière d’immigration, la priorité sera d’évincer les immigrés sans papiers qui ont un casier judiciaire, a répondu Sean Spicer à une question sur l’avenir d’un programme mis en place par Barack Obama, qui protège de toute expulsion les sans-papiers arrivés en sol américain lorsqu’ils étaient mineurs.
Durant sa campagne électorale, Donald Trump avait promis d'expulser les 11 millions d’immigrés illégaux, montrant spécifiquement du doigt la communauté hispanique. Il a dit plus tard qu’il s’attaquerait en priorité aux deux à trois millions de clandestins criminels.
Guerre au terrorisme
Donald Trump a également eu le temps de s’entretenir lundi avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi. Il lui a assuré le soutien militaire des États-Unis en vue de combattre le terrorisme, selon M. Spicer.
Barack Obama avait suspendu en partie cette aide militaire en 2013, pour souligner sa désapprobation face à la répression contre des partisans de l’ancien président Mohamed Morsi. Il l'avait rétablie en 2015.
La Maison-Blanche s'est aussi prononcée en faveur d’opérations militaires menées conjointement avec la Russie pour lutter contre les djihadistes de Daech en Syrie.
Un président pro-vie
Donald Trump a réinstauré le protocole de Mexico, interdisant aux organisations non gouvernementales qui reçoivent des fonds du gouvernement américain de pratiquer ou même de promouvoir l’avortement.
« Le président a dit très clairement qu’il était un président pro-vie qui prend fait et cause pour tous les Américains, même ceux qui ne sont pas nés », a souligné le porte-parole de la Maison-Blanche.
Cette disposition est née sous la présidence de Ronald Reagan, en 1984; elle a été supprimée par Bill Clinton en 1993, et a revu le jour sous George W. Bush en 2001. Barack Obama l’avait ensuite supprimée à son tour dès son premier mandat, en 2009.

À quoi s'attendre pour les relations entre les journalistes et le président Trump ?