Taux d'absentéisme en hausse au CIUSSS : 1 personne sur 5 en congé

Le Syndicat des infirmières de la Saskatchewan compte environ 10 000 membres.
Photo : Istock
Exclusif - Le nombre d'employés en arrêt de travail atteint un sommet inégalé depuis la création du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ).
Un texte d'Amélie Desmarais
Selon des données obtenues par Radio-Canada, le taux d'assurance salaire n'a cessé d'augmenter depuis l'entrée en vigueur de la loi 10, le 1er avril 2015. À la fin 2016, il a atteint un sommet de 6,84 % de l'ensemble des heures travaillées.
Taux en assurance salaire = Heures payées en assurance salaire / Heures totales travaillées par des employés du CIUSSS
Le montant versé par le CIUSSS-MCQ en assurance salaire en 2015-2016 totalise 26,7 millions de dollars et tout indique qu'il sera encore plus élevé cette année. Le taux d'absentéisme, qui inclut notamment les congés sans solde, les congés de maternité et les congés de maladie ponctuels, est de 20 % soit une personne sur cinq.
Le directeur adjoint aux relations de travail et conditions d'exercice au CIUSSS, Sylvain Chartier suit la situation de très près.
« C'est absolument très préoccupant », lance-t-il, ajoutant toutefois que la majorité de ces absences ne sont pas reliées au travail. « On suit les taux chaque semaine pour voir les types d'absence et la majorité des absences sont reliées à des causes personnelles. »
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La réforme Barrette mise en cause
Les associations qui représentent les professionnels de la santé et les syndicats ne sont pas étonnés par cette hausse de l'absentéisme au travail.
« Dieu sait que des changements, il y en a eu beaucoup au cours des deux dernières années et ils ont été introduits de façon rapide » explique le Dr Pierre Martin, président de l'Association des médecins omnipraticiens de la Mauricie. « On en a eu chez les médecins, on en a certainement chez les infirmières, puis ça crée de l'insécurité parce que les gens perdent leurs repères », conclut-il.
Si tous attribuent cette hausse du taux d'assurance salaire à la réforme du ministre Barrette, le Syndicat québécois des employés de service de la région va plus loin.
« C'est un manque de personnel, insiste le président Rosaire Hamelin. Le personnel est épuisé, il est au bout du rouleau. »
Absentéisme et surcharge de travail
Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires du coeur du Québec (SIIIACQ) dénonce la surcharge de travail pour les employés qui rentrent au travail.
« Plus ça va, plus c'est difficile de continuer parce qu'on a l'impression qu'ils augmentent le nombre de personnes qui ne sont pas remplacées », déplore la présidente Andrée Guillemette.
La direction du CIUSSS-MCQ réplique que tout est mis oeuvre pour remplacer les absents, mais que dans le contexte de pénurie de main-d'oeuvre, ce n'est pas toujours possible. « On ne nie pas que ce soit difficile pour les employés quand ils travaillent à moins un, moins deux, soutient le directeur adjoint aux relations de travail et aux conditions d'exercice.
Toutefois, il affirme que les données colligées par le CIUSSS-MCQ ne permettent pas de conclure qu'il y a un lien entre la hausse du taux d'assurance salaire et le fait de ne pas remplacer systématiquement les absents.
Une politique de gestion de la présence au travail devrait être adoptée en février par le conseil d'administration pour tenter d'inverser la tendance.