Une enquête de l'ONU révèle l'implication de militaires congolais dans le trafic d’or

Un commerçant pèse des pépites d'or dans une mine illégale en République démocratique du Congo.
Photo : Reuters
Des experts de l'ONU demandent à la République démocratique du Congo (RDC) de faire la lumière sur l'implication d'officiers militaires dans le trafic d'or au pays et sur une entreprise minière chinoise aux activités irrégulières, dans un rapport présenté au Conseil de sécurité.
Une enquête menée par ce groupe d’experts de l’ONU a permis de découvrir l’implication de colonels et de généraux de l’armée congolaise dans la production d'or, en violation avec les règlements de l'armée et du code minier du pays.
L’ONU s’inquiète de voir les vastes ressources naturelles de ce pays aux mains des réseaux criminels.
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Son enquête s’appuie, entre autres, sur des témoignages de mineurs et d'intermédiaires selon lesquels un colonel « a contrôlé un puits de mine d'avril à juillet 2016, au pic de la production d'or », dans la région de Mangbwalu, à l’est du pays.
L’armée congolaise avait mené une enquête en septembre dernier au sujet de trois hauts gradés militaires pour leur implication présumée dans des mines du Sud-Kivu, mais l’opération s’était conclue abruptement par l’annonce qu’il n’y aurait pas de poursuites contre eux.
« Étant donnée la quantité d'informations publiques disponibles, le groupe [d'enquêteurs de l'ONU] s'inquiète du fait que l'échec des autorités congolaises à engager des poursuites n'alimente un cycle d'impunité et ne sape les efforts pour mettre fin à l'implication d'officiers de l'armée et de réseaux criminels dans les ressources naturelles », peut-on lire dans le rapport.
Selon lui, la majeure partie de l'or exploité en RDC est transférée à l’extérieur du pays en contrebande vers Dubaï ou les Émirats arabes unis.
Des activités illégales protégées par des militaires
Les experts réclament également une enquête sur les activités de la minière Kimia Mining, une entreprise qui serait détenue par des ressortissants chinois.
L'entreprise aurait reçu une protection militaire pour mener à bien des activités de dragage d’une rivière, bien que le gouverneur de la région en avait ordonné la suspension en juillet dernier en raison de menaces à l’environnement.
Les enquêteurs, qui ont tenté de joindre les propriétaires de la minière, disent ne pas avoir obtenu de réponses à leurs questions.