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Le prince Philippe, partenaire indéfectible de la reine Élisabeth II, n'est plus

La reine l’appelait son roc; il aura été à ses côtés pendant plus de 70 ans, ce qui lui vaut le record de longévité d’un conjoint de monarque britannique.

Le prince Philippe sourit.

Le prince Philippe a rendu son dernier souffle vendredi matin, au château de Windsor.

Photo : Getty Images / Samir Hussein/ Samir Hussein/WireImage

Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Le prince Philippe, duc d'Édimbourg, s'est éteint à l'âge de 99 ans, a annoncé vendredi le palais de Buckingham. Il aura été aux côtés de la reine Élisabeth II pendant 73 ans.

C'est avec un profond chagrin que Sa Majesté la reine annonce le décès de son mari bien-aimé, Son Altesse Royale le prince Philippe, le duc d'Édimbourg, peut-on lire sur le site du palais de Buckingham.

Le prince a rendu son dernier souffle vendredi matin, au château de Windsor. Il est décédé paisiblement, indique-t-on encore.

Nous sommes en deuil avec Sa Majesté la reine et nous lui présentons nos condoléances, à elle et à sa famille, a réagi le premier ministre britannique, Boris Johnson, depuis Downing Street.

Le prince aura « gagné l'affection de plusieurs générations, au Royaume-Uni, au sein du Commonwealth comme dans le reste du monde », a-t-il ajouté.

Pour souligner le départ du duc, le palais de Buckingham a mis en berne son drapeau britannique.

Une période de deuil national sera observée jusqu'aux funérailles. La dépouille ne sera toutefois pas exposée au public avant son inhumation et il n'y aura pas d'obsèques nationales, à la demande du prince Philippe, qui avait exprimé sa préférence pour une cérémonie militaire à la chapelle Saint-George.

Plus tôt cette année, le duc avait passé un long séjour d'un mois à l'hôpital pour une infection. L'annonce de son transfert pour traiter des problèmes cardiaques avait ensuite instillé la crainte que son état de santé ne se détériore davantage. Il avait toutefois obtenu son congé de l'hôpital à la mi-mars.

Partenaire de tous les instants de la reine, le prince Philippe aurait célébré en juin prochain son 100e anniversaire; le mois de novembre aurait marqué ses 74 ans de mariage avec Élisabeth II.

Deux personnes fixent la note sur les grilles du palais.

Une note annonçant le décès du duc d'Édimbourg a été affichée sur les grilles du palais de Buckingham.

Photo : Associated Press / Matt Dunham

Grandir dans une famille dispersée

Le mari de la reine Élisabeth II est né prince Philippe de Grèce et du Danemark, le 10 juin 1921, sur l’île de Corfou, en Grèce. Sa famille en sera expulsée l’année suivante avec le renversement de la monarchie et de son oncle, le roi Constantin 1er.

Exilée, la famille de Philippe s’installe d’abord en France, en banlieue de Paris. Sa mère, souffrant de dépression, est internée. Son père s’établit dans le sud de la France et garde peu de liens avec son fils. Les quatre sœurs aînées de Philippe épousent des nobles et s’installent en Allemagne.

Le prince Philippe et des compagnons de classe.
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Le prince Philippe (en haut à gauche), à l’école MacJannet American School à Saint-Cloud, en France.

Photo : -

Philippe est envoyé au Royaume-Uni, où il est pris en charge par la famille de sa mère. Il fréquente des pensionnats britanniques, où il est reconnu comme un « leader né ». Il passe une courte période dans une école allemande.

Il est ensuite formé, comme le veut la tradition, dans la Marine royale britannique, où il sert pendant la Seconde Guerre mondiale. Il participe notamment au débarquement des Alliés en Sicile, en 1943.

Épouser une future reine

Après la guerre, il épouse la princesse Élisabeth – sa cousine au troisième degré –, qu’il a rencontrée alors qu’elle avait 13 ans et avec qui il a correspondu depuis plusieurs années. Selon les médias britanniques, le prince a séduit la princesse par son attitude indépendante, sa noble prestance et son visage de jeune premier.

La princesse Élisabeth et le prince Philippe.
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La princesse Élisabeth et le prince Philippe, le jour de leur mariage, en 1947.

Photo : AFP

Pour pouvoir épouser Élisabeth, il renonce à ses titres royaux grec et danois, obtient la naturalisation britannique, passe de grec orthodoxe à anglican, et adopte le nom de famille Mountbatten, celui de ses grands-parents maternels (Battenberg) en version anglicisée.

Le couple se marie en 1947 à l'abbaye de Westminster. Philippe reçoit alors les titres de duc d’Édimbourg, comte de Merioneth et baron de Greenwich.

Le prince Philippe assis près de la princesse Élisabeth.
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La princesse Élisabeth et le prince Philippe pendant leur lune de miel, en 1947, au Hampshire.

Photo : AFP

Élisabeth tombe rapidement enceinte. Leur premier enfant, le prince Charles, naît le 14 novembre 1948, suivi de la princesse Anne, le 15 août 1950, du prince Andrew, le 19 février 1960, et du prince Édouard, le 10 mars 1964.

Après le mariage, Philippe poursuit sa carrière navale. Le couple s'installe à Malte, où Philippe vient d'être muté. Cependant, l’état de santé du roi George VI se détériore, et il se décharge de plus en plus de ses obligations sur Élisabeth et son mari. Les engagements royaux et les tournées se multipliant, Philippe décide en 1951 de quitter temporairement ses activités militaires.

Après la mort de George VI, le 6 février 1952, Élisabeth devient reine. Philippe se voit obligé d’abandonner sa carrière navale pour adopter celle de prince consort, un rôle qui consiste à rester en retrait, bien qu'à deux pas derrière la souveraine.

La reine Élisabeth et le prince Philippe saluent la foule.
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La reine Élisabeth et le prince Philippe saluent la foule du balcon du palais de Buckingham, tout de suite après le couronnement de la reine, qui a eu lieu à l'abbaye de Westminster, le 2 juin 1953.

Photo : La Presse canadienne / Leslie Priest/AP Photo

« Le prince Philippe était un marin de grand talent, cela ne fait aucun doute. S’il n’avait pas suivi une autre voie, c’est lui, et non moi, qui aurait été nommé premier lord de l’Amirauté. »

— Une citation de  Baron Lewin, premier lord de l’Amirauté vers la fin des années 1970

En entrevue à la BBC, en 2011, il confiera n'avoir jamais considéré son rôle de prince consort comme tel, mais bien comme un mode de vie.

Au sujet de sa déception d'abandonner sa carrière, il ajoutera : En y réfléchissant un peu, étant marié à la reine, il me semblait que mon premier devoir était de la servir du mieux que je pouvais.

De nouvelles responsabilités

Devenu prince de Grande-Bretagne, Philippe prend en main la gestion des propriétés royales, telles que Sandringham et Balmoral.

En plus de suivre la reine dans ses déplacements, il participe à des engagements royaux indépendants, tant au Royaume-Uni qu’ailleurs dans le monde.

Le couple royal en visite au Canada avec deux de leurs fils, en 1978.
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Le couple royal en visite au Canada, en 1978.

Photo : La Presse canadienne

Il se consacre également à des activités de mécène et de philanthrope, et parraine plus de 800 organismes à travers le monde. Une quarantaine d'entre eux sont situés au Canada, dont l’Institut aéronautique et spatial du Canada et l’Association canadienne de curling.

Ses engagements témoignent généralement de ses champs d’intérêt, soit le bien-être des jeunes, l’environnement, les sports, le domaine militaire et la technologie.

La plus célèbre de ses œuvres philanthropiques est la création du programme du Prix du Duc d’Édimbourg. Créé en 1956, son but est d'encourager les jeunes de 14 à 24 ans à mettre sur pied des initiatives leur permettant de se dépasser et de prendre part à la vie de leur collectivité. Il est implanté dans plus de 140 pays.

La reine Élisabeth II et le prince Philippe.
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La reine Élisabeth et le prince Philippe regardent le lancement du relais du bâton de la reine des Jeux du Commonwealth, au palais de Buckingham, le 9 octobre 2013.

Photo : Reuters / Lefteris Pitarakis/pool

Un prince moderne au langage peu protocolaire

Dès le début du règne d’Élisabeth II, Philippe se forge une réputation de moderniste. Sa volonté de tenir les médias au courant des activités royales afin qu’elles aient plus de visibilité y contribue. Il regrettera plus tard d’avoir trop laissé la presse entrer dans la vie de la famille royale.

« La presse a fait de notre vie un téléroman. »

— Une citation de  Le prince Philippe

Lui-même a plus d’une fois retenu l’attention des médias britanniques et internationaux, en raison de son tempérament fougueux et de ses gaffes.

Ses commentaires lui vaudront parfois des critiques, comme lorsqu’il demande en 2002 à des aborigènes australiens s’ils se lancent encore des flèches, ou lorsqu’il prévient un groupe de Britanniques qui visitent la Chine en 1986 qu’ils risquent de « développer des yeux bridés » s’ils restent trop longtemps dans ce pays.

Selon la BBC, le prince Philippe n’a jamais véritablement conquis le peuple britannique, étant trop « brusque » et « intransigeant ». Mais il a néanmoins gagné leur respect en faisant son devoir de prince consort pendant près de 70 ans.

Un agenda moins rempli depuis peu

Ces dernières années, le duc d’Édimbourg avait ralenti le rythme de ses obligations, qui étaient encore de 300 événements par année en 2005. Il en a délégué plusieurs à la duchesse de Cambridge, Kate Middleton, épouse de son petit-fils William.

Néanmoins, Philippe a participé aux célébrations entourant le jubilé de diamant de la reine en 2012, qui a marqué le 60e anniversaire de l’accession au trône d’Élisabeth II.

Le prince Philippe avec le prince Harry et le prince Charles lors du jubilé de la reine en 2012.
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Le prince Philipe donne des indications à son petit-fils, le prince Harry, lors du Jubilé de la reine, en 2012.

Photo : AFP / John Stillwell

Il est celui qui a occupé le plus longtemps le rôle de prince consort au Royaume-Uni et il est le conjoint le plus longtemps marié à un monarque britannique régnant.

D'ailleurs, la reine Élisabeth II a elle-même plus d'une fois témoigné du soutien et de la loyauté dont il a toujours fait preuve dans l'exercice de ses fonctions.

« C'est mon roc. Il a tout simplement été ma force et mon soutien. »

— Une citation de  La reine Élisabeth II
La reine Élisabeth II accompagnée de son mari, au Parlement, à Londres.
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La reine Élizabeth accompagnée de son mari prononce un discours lors de l'ouverture du Parlement, à Londres, le 18 mai 2016.

Photo : La Presse canadienne / Justin Tallis/Pool via AP

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