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L'ambassadeur russe en Turquie tué à Ankara

L'ambassadeur Andreï Karlov prononce son discours devant un micro.

L'ambassadeur Andreï Karlov prononce un discours lors de l'inauguration d'une galerie d'art à Ankara.

Photo : La Presse canadienne / Burhan Ozbilici/AP Photo

Radio-Canada

L'ambassadeur de Russie en Turquie, Andreï Karlov, a été tué lundi par un policier turc, alors qu'il se trouvait dans une galerie d'art d'Ankara.

Le diplomate prononçait un discours à l'inauguration de la galerie d'art lorsque des tirs ont retenti. Grièvement blessé, il a été transporté à l'hôpital, où son décès a été constaté.

Trois autres personnes ont subi des blessures mineures. L'une d'elles a reçu son congé de l'hôpital.

Le tireur a été identifié comme étant Mevlut Mert Aydintas, 22 ans, qui travaillait pour la police antiémeute d'Ankara depuis deux ans et demi.

Dénonçant « un acte terroriste », une porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que « les assassins seront punis ».

L'attaque n'a pas été revendiquée pour le moment.

Selon les services de sécurité, des « indices très probants » indiqueraient qu'il appartenait au réseau du prédicateur turc exilé aux États-Unis Fethullah Gülen, que le pouvoir turc accuse d'avoir fomenté une tentative de putsch le 15 juillet dernier.

M. Gülen a prestement dénié ces insinuations. Selon son avocat, qui affirme qu'elles ne sont qu'une pathétique tentative pour tenter de dissimuler les failles de sécurité du régime turc, le prédicateur condamne fermement l'attentat.

« N'oubliez pas Alep, n'oubliez pas la Syrie »

Le tireur tient son arme, l'autre main levée.

Le tireur

Photo : La Presse canadienne / Burhan Ozbilici/AP Photo

D'après un témoin, l'assaillant se tenait debout derrière l'ambassadeur et lui a tiré dans le dos. L’agresseur a crié « Allahou Akbar » (Dieu est grand) avant de tirer au moins huit balles, selon un photographe de l’Associated Press qui se trouvait sur les lieux.

Une vidéo montre aussi l'agresseur criant « N'oubliez pas Alep, n'oubliez pas la Syrie », en référence à la ville syrienne d'où les rebelles ont été chassés grâce notamment aux frappes aériennes russes.

Au milieu des cris, on peut ensuite le voir faire les cent pas et crier, une main tenant l'arme, l'autre s'agitant en l'air. Il aurait également prononcé quelques mots en russe et fracassé plusieurs photos.

Selon le ministre turc de l'Intérieur, l'assassin a été « neutralisé ». Des photos le montrant à terre, avec des impacts de balle sur le mur derrière lui, ont été diffusées sur les réseaux sociaux.

La mère et la soeur de l'homme auraient été arrêtées dans la province d'Aydin, dans le sud-ouest du pays.

Pas de menace à la diplomatie

Le président turc, Recep Tayyip Ergogan, a téléphoné à son homologue russe, Vladimir Poutine, pour lui apprendre la nouvelle, selon le porte-parole du chef de l’État turc.

De son côté, la Turquie affirme qu'elle ne permettra pas que cette attaque « jette de l'ombre » sur la « normalisation » des relations entre Ankara et Moscou, qui se sont récemment réchauffées, après une grave crise. « Nous considérons que l'État turc a été attaqué », a déclaré le président Erdogan lundi après-midi.

Les deux pays se sont entendus pour travailler conjointement sur l'enquête.

Quant au président russe, Vladimir Poutine, il a ordonné le renforcement de la sécurité dans toutes les ambassades de Russie dans le monde.

Les États-Unis ont rapidement condamné l'attaque. « Nous condamnons cet acte de violence, peu importe d'où il provient », a dit le porte-parole du département d'État, John Kirby. Pour le président désigné Donald Trump, ce meurtre a été commis par un « terroriste islamique radical ».

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a pour sa part dénoncé un « acte terroriste insensé ». Le Conseil de sécurité observera d'ailleurs une minute de silence en mémoire de l'ambassadeur, mardi.

Les ministres russes, turcs et iraniens de la Défense et des Affaires étrangères doivent en outre se rencontrer mardi à Moscou pour discuter de la situation en Syrie. La Russie et l'Iran appuient le régime de Bachar Al-Assad, tandis que la Turquie appuie les insurgés.

M. Karlov était au service de la diplomatie russe depuis 1976. Il était en poste en Turquie depuis 2013.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et Associated Press

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