Les frigos contre le gaspillage alimentaire gagnent en popularité en Outaouais

La chargée de projet de l'Escouade anti-gaspillage alimentaire de la Table de concertation sur la faim et le développement social de l'Outaouais (TCFDSO), la chargée de projet Maxine Cléroux, explique le fonctionnement d'un « frigo anti-gaspi ».
Photo : Radio-Canada
Prenez note que cet article publié en 2016 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Lancés il y a un peu plus d'un an, les « frigos anti-gaspi » sont de plus en plus populaires en Outaouais. Il s'agit de réfrigérateurs en libre-service où toute personne peut laisser des denrées ou venir en chercher.
Face à cet engouement, une dizaine de nouveaux appareils verront le jour d’ici le printemps 2017, dont un à la Maison communautaire Daniel-Johnson (MCDJ) du secteur de Hull, dans les prochaines semaines.
Avec les « frigos anti-gaspi », non seulement les usagers peuvent limiter leur gaspillage alimentaire, mais ceux qui ont besoin de nourriture peuvent aussi venir en chercher à tout moment de la journée.
« Ils sont ouverts à tous. [...] Il n'y a pas de critères d'admissibilité », explique la chargée de projet de l'Escouade anti-gaspillage alimentaire [sic] de la Table de concertation sur la faim et le développement social de l'Outaouais (TCFDSO), Maxine Cléroux.
Depuis un an, l'Escouade a mené 60 activités de plantation et de récolte dans les champs, avec le soutien de 200 bénévoles, ce qui permet d'augmenter la quantité de denrées offertes dans les réfrigérateurs du programme.
L'Escouade a pu récupérer 20 000 kilogrammes d'aliments chez 24 agriculteurs donateurs de la région. Mais Mme Cléroux espère pouvoir convaincre davantage de commerçants, notamment des traiteurs et des boulangers, de donner leurs surplus alimentaires.
Trois « frigos anti-gaspi » sont déjà accessibles à Gatineau aux endroits suivants :
- La Mie de l'entraide, secteur de Buckingham
- Le dépanneur Sylvestre, secteur de Hull
- La Manne de l'Île, secteur de Hull

Une aide nécessaire
En Outaouais, quelque 29 000 personnes vivent dans « [l']insécurité alimentaire modérée ou grave », souligne la TCFDSO. « C’est énorme. C’est inacceptable », commente la coordonnatrice de l'organisme, Nathalie McSween.
Les familles de réfugiés, qui sont en situation de vulnérabilité quand elles arrivent, sont touchées par la faim. C'est aussi le cas des jeunes adultes et des travailleurs qui cumulent plusieurs emplois sans parvenir à joindre les deux bouts.
Mme McSween affirme qu'avec la hausse des prix des aliments, on peut s’attendre à une hausse de la demande dans les banques alimentaires. « C’est vraiment un problème de société », commente-t-elle.
Or, une grande partie des besoins ne sont pas comblés par les banques alimentaires et les « frigos anti-gaspi » constituent donc une ressource supplémentaire.
Ce qui est accepté et ce qui ne l'est pas dans les « frigos anti-gaspi » :
- Les aliments interdits : viandes, fruits de mer, restants de table et contenants déjà ouverts
- Les aliments autorisés : pain congelé, fruits et légumes, denrées non périssables, aliments secs (riz, pâtes, etc.)
Avec les informations du journaliste Mathieu Nadon