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L'ONU s’excuse d’avoir introduit le choléra en Haïti

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.

Photo : Reuters / Pierre Albouy

Radio-Canada

Le secrétaire général Ban Ki-moon a pour la première fois, jeudi, présenté les excuses des Nations unies pour le rôle de l'Organisation dans l'épidémie de choléra qui a fait plus de 9300 morts en Haïti depuis 2010. L'ONU n'a toutefois pas reconnu sa responsabilité juridique.

Haïti était exempt de choléra jusqu'à 2010 et l'apparition de la maladie a été imputée à un campement de Casques bleus népalais de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), qui ont jeté des déchets infectés dans une rivière.

Les Nations unies n'ont jamais reconnu leur responsabilité légale dans cette épidémie qui a en outre rendu 800 000 Haïtiens malades. Le choléra s'était ensuite propagé à la République dominicaine et à la Jamaïque, mais ces deux pays avaient été en mesure de s’en débarrasser.

« Les Nations unies regrettent profondément les pertes en vies humaines et les souffrances causées par l'épidémie de choléra », a dit Ban Ki-moon à la tribune de l'Assemblée générale de l’ONU en créole, français et anglais.

Au nom des Nations unies, je veux vous le dire très clairement : nous nous excusons auprès du peuple haïtien.

Une citation de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU

« Nous n'avons tout simplement pas fait assez concernant l'épidémie de choléra et sa propagation en Haïti. Nous sommes profondément désolés pour notre rôle », a-t-il ajouté.

La position juridique ne bouge pas

Malgré ces excuses, l'organisation maintient qu'elle n'a pas de responsabilité légale dans cette affaire.

« Nous n'avons pas changé notre position juridique », a expliqué à la presse le vice-secrétaire général Jan Eliasson.

Une commission d'enquête nommée par Ban Ki-moon en 2011 avait déclaré ne pas pouvoir conclure avec certitude que l'épidémie était le fait de la mission népalaise, mais deux ans plus tard, les membres de la commission avaient publié un article concluant que la mission était la « source la plus probable » de l'épidémie.

Des victimes haïtiennes du choléra ont saisi la justice américaine, mais en août dernier, une cour d'appel fédérale a confirmé l'immunité des Nations unies dans le dossier.

C'est cette décision judiciaire qui a permis au secrétaire général des Nations unies de présenter ses excuses avant l'expiration de son mandat, à la fin du mois de décembre, a noté M. Eliasson aux journalistes.

Des Haïtiens à Port-au-Prince écoutent attentivement les excuses de Ban Ki-Moon.

Des Haïtiens à Port-au-Prince écoutent attentivement les excuses de Ban Ki-Moon.

Photo : Reuters / Andres Martinez Casares

400 millions pour réparer

L'ONU espère récolter 200 millions de dollars américains pour indemniser les familles et les communautés les plus affectées par l'épidémie. Il paraît hautement probable que cette somme sera obtenue grâce à des dons, a indiqué en octobre dernier un conseiller de l'ONU, David Nabarro. L'Assemblée générale pourrait donc être sollicitée pour ajouter cette somme au budget de l'ONU.

Deux cents autres millions seront recueillis afin d'améliorer le système de distribution de l'eau et le système sanitaire dans un pays où seulement un quart des habitants disposent de toilettes et où tout juste la moitié a un accès à l'eau potable.

C’est donc un total de 400 millions de dollars américains sur deux ans que l’ONU entend mobiliser.

Mais l'argent tarde à venir. Ban Ki-moon a donc lancé un appel pressant aux donateurs pour financer ces mesures.

Sur l'échelle des besoins humanitaires mondiaux, les sommes nécessaires pour éliminer le choléra en Haïti sont faibles. Cette mission est réaliste et réalisable.

Une citation de Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU

Les Nations unies ont jusqu'ici rassemblé 18 millions de dollars américains pour la lutte contre l'épidémie et 132 millions pour l'assainissement.

Avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

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