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Qu’est-ce que la culture du viol ?

Pascale Parent, intervenante au CALACS de Rimouski

Pascale Parent, intervenante au CALACS de Rimouski

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

L'expression « culture du viol » s'est répandue dans les médias, après les agressions présumées aux résidences de l'Université Laval, à Québec, et les allégations contre le député Gerry Slkavounos. Toutefois, à quoi fait-on référence exactement? Nous avons demandé à Pascale Parent, intervenante au Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (CALACS) de Rimouski, de répondre à nos questions.

Q. Que signifie l'expression « culture du viol »?

Pascale Parent : La culture du viol, c’est un ensemble de comportements qui font en sorte qu’on banalise et même qu’on excuse les agressions sexuelles. On ramène la responsabilité de l’agression sur le dos de la victime, et on remet en question la parole de la femme. On utilise le corps des femmes comme si elles étaient là pour assouvir les besoins des hommes. On est vraiment en train de placer la culture pour excuser les agressions.

Pour nous, ce n’est pas un terme qui est trop fort. La culture du viol, elle existe vraiment.

Une citation de Pascale Parent, intervenante au CALACS de Rimouski

Q. Concrètement, comment cette culture se manifeste-t-elle?

P.P. : Le premier niveau, ce sont toutes les croyances, la pornographie, la vente d’un manteau en utilisant une image d’agression sexuelle, par exemple. Ça se voit même dans notre sexualité et on se demande si le plaisir de l’homme est toujours priorisé sur le plaisir de la femme.

Au deuxième niveau, on voit tout ce que les femmes peuvent vivre lorsqu’elles sont victimes d’agressions sexuelles. « [On entend] elle avait juste à ne pas s’habiller de même, elle avait bu un peu. » Les victimes vont se sentir coupables, et lorsqu’elles décident de dénoncer, elles vont recevoir des commentaires comme « ne fais pas ça, tu vas briser la famille. Es-tu certaine, tu vas briser sa carrière? ». On l’entend beaucoup.

Quelques données québécoises sur les agressions sexuelles :

  • Une femme sur trois a été victime d’au moins une agression sexuelle
  • Plus de 75 % des jeunes femmes autochtones de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle
  • Jusqu'à 90 % des agressions sexuelles ne seraient jamais dénoncées à la police

Source : CALACS de Rimouski

Q. Comment peut-on changer cette culture ?

P.P. : En parlant d’égalité entre les hommes et les femmes. En parlant, aussi, d’égalité entre les femmes, incluant celles qui vivent des handicaps et les femmes autochtones.

Bien sûr, on reconnaît que tous les hommes ne sont pas des agresseurs. Les hommes peuvent décider de lutter contre cette culture et la dénoncer avec nous. Ils peuvent dénoncer des blagues sexistes, dénoncer les comportements, venir en aide aux femmes dans le besoin et soutenir les femmes qui leur font confiance et leur confient leur vécu.

Propos recueillis par Ariane Perron-Langlois

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