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Le procédé mis de l'avant par les entreprises Air Company et Solar Foods permettrait d'avoir une source de nutriments abondante et facile à produire. | Photo : Gracieuseté : Solar Foods

S’il y a bien une chose que les astronautes ont en trop dans l’espace, c’est bien du gaz carbonique, hérité de leur respiration. Deux entreprises veulent utiliser cette ressource pour cultiver des levures qui produisent de la nourriture.

La proposition d’Air Company, une entreprise de New York, a attiré l’attention de la NASA lors d’un concours international visant à trouver des façons innovantes de nourrir les astronautes lors de longues missions dans l’espace lointain.

Cette entreprise est normalement spécialisée dans la production de carburant par recyclage du CO2. Toutefois, dans le contexte du concours Space Food Challenge (Le défi de la nourriture dans l’espace), organisé par l’Agence spatiale américaine, Air Company a démontré comment son procédé de récupération du gaz carbonique pouvait être utilisé pour nourrir l’équipage.

Des levures se nourrissent des nutriments laissés par le gaz carbonique qui est rejeté par les astronautes. Celles-ci sont alors transformées en ingrédient pour des boissons ou des pâtes nutritives.

Ça a un goût de malt, un peu sucré, affirme Stafford Sheehan, le chef des technologies à Air Company.

Des champignons et de la photosynthèse artificielle

Air Company n’est pas la seule entreprise à avoir été sélectionnée pour participer à la troisième et dernière phase du concours de la NASA. Quatre autres propositions ont été retenues et un montant de 150 000 dollars américains (200 000 dollars canadiens) a été remis pour chacune d'elles. Elles seront présentées en finale, où le grand prix est de 1,5 millions de dollars américains (2 millions de dollars canadiens).

Interstellar Lab, de la Floride, propose un système modulaire bioregénératif pour produire des micropousses, des légumes, des champignons et des insectes. Kernel Deltech USA, de la Floride, a conçu un système pour cultiver des champignons et en faire des ingrédients.

La californienne Nolux a mis en place une technologie qui imite la photosynthèse pour produire des aliments d’origine végétale et fongique. SATED, du Colorado, propose quant à elle un système pour cuisiner facilement des ingrédients secs qui se conservent très longtemps.

Un concours canadien

L’Agence spatiale canadienne a elle aussi lancé son propre concours pour développer des technologies alimentaires pour l’espace. 

Les trois finalistes sont Enigma of the Cosmos, une entreprise australienne qui développe des systèmes de culture intérieure efficaces, Mycorena, de la Suède, qui a créé un procédé pour générer des protéines grâce aux microalgues et aux champignons, et Solar Foods, de Finlande, qui produit des protéines grâce à la fermentation des gaz, un processus similaire à celui d’Air Company.

Les huit entreprises gagnantes de la deuxième phase seront en compétition les unes contre les autres pour démontrer la faisabilité de leur projet et remporter le gros lot. La ou les gagnantes de la ronde finale participeront à la stratégie d’alimentation des astronautes pour les futurs voyages spatiaux à long terme.

Avec les informations de Reuters

Le procédé mis de l'avant par les entreprises Air Company et Solar Foods permettrait d'avoir une source de nutriments abondante et facile à produire. | Photo : Gracieuseté : Solar Foods