Rien n’est plus satisfaisant qu’un délicieux bol de nouilles, qu’elles soient plates, dodues, fines ou ondulées, baignant dans un bouillon ou non. Le secret d’un plat réussi? La rencontre entre la douceur des pâtes et l’intensité des garnitures et aromates! C’est ce qui crée l’équilibre, ou plutôt le mariage parfait.
Une huile rouge hautement aromatique, un riche bouillon sapide qui nous laisse deviner ses nombreuses heures passées en présence d’os, de légumes et autres vecteurs de saveurs… Quelques condiments stratégiquement disposés avec parcimonie, venant équilibrer le tout et créer ce petit punch.
Non, les restaurants et comptoirs de nouilles ne manquent pas à Montréal… Il y en a pour tous les goûts et toutes les occasions, et tout le monde a son petit bijou préféré. Moi-même, je suis toujours excité à la venue d’un nouveau joueur en ville ou à l’idée d’explorer un nouvel endroit qui m’est inconnu!
Toutefois, lorsqu’une rage de nouilles s’empare de moi, je n’ai pas envie de découverte, mais plutôt d’un endroit où je serai assuré d’être satisfait.
Sans plus tarder, voici mes cinq restaurants préférés de nouilles asiatiques à Montréal.
Critique gastronomique, le Cuisinomane teste les restaurants et donne ses opinions en toute franchise.
J’ai Feng(Nouvelle fenêtre)
J’ai Feng est le resto rêvé de la flamboyante cheffe Anita Feng, dont la mission est de démocratiser la cuisine chinoise en la rendant « facile ». Son petit comptoir est une caverne d’Ali Baba de saveurs : moitié épicerie spécialisée où l’on déniche quelques ingrédients favoris de la cheffe, moitié comptoir où l’on peut saper un bol de nouilles ou repartir avec quelques plats fraîchement préparés.
Il ne faut pas s’attendre à des dizaines de variétés de bols; chaque semaine, la cheffe concocte deux différents bols de nouilles tellement savoureux, complexes et bien équilibrés que vous voudrez votre dose au moins tous les mois.
Ce qu’on aime : le petit pot d’huile rouge épatamment addictive, à ajouter ici et là si l’on a envie d’un « extra chaleur ». On n’hésite surtout pas à repartir avec un pot, puisque cette huile est toujours offerte sur les tablettes.
Noren(Nouvelle fenêtre)
Au Noren, ce sont les moelleuses nouilles udon qui me font fondre. Elles sont apprêtées différemment chaque semaine, ce qui crée un petit plaisir d’anticipation quant à ce qui composera mon bol. Elles sont parfois dans un bouillon de miso ou de soya, ou au cari, parfois simplement arrosées d’une huile rouge ou d’une riche sauce avec quelques garnitures savamment choisies – légumes, œuf coulant, viande braisée ou hachée. C’est toujours extrêmement satisfaisant. En plus, c’est ici que l’on trouve l’un des meilleurs okonomiyaki (crêpe japonaise salée à base de chou) en ville.
Neo Tokyo(Nouvelle fenêtre)
On y va pour les nouilles, puis on reste pour le décor et l’ambiance immersive tout droit tirés du film Blade Runner. Ici, la spécialité est le mazemen : un ramen « sec » (sans bouillon), où la qualité des ingrédients prime sur la quantité. D’ailleurs, l’ensemble des spécialités de l’endroit a été développé en étroite collaboration avec Shigetoshi Nakamura, l’expert de New York acclamé en nouilles. Si les mazemens sont tous réussis, j’ai une préférence pour le mazesoba, une bombe umami composée de soboro de bœuf au sésame, de rayu, de nori, de poudre de poisson séché, d’échalotes frites, de ciboulette, d’oignons et d’herbes fraîches, le tout surplombé par un jaune d’œuf bien crémeux, jouant le rôle d’émulsionnant et de rehausseur de saveurs. Si vous cherchez la satisfaction du bouillon, optez pour le tantan ramen.
Yokato Yokabai(Nouvelle fenêtre)
Si ce sont les nouilles ondulées inondées d’un riche bouillon quasi crémeux qui vous appellent, rendez-vous au Yokato Yokabai. Ce petit bistro du Plateau-Mont-Royal est mon endroit de prédilection pour une délicieuse soupe ramen. J’opte pour les nouilles épaisses (toujours faites maison), le bouillon tonkotsu lorsque je me sens gourmand ou aux champignons quand j’ai envie de légèreté, toujours avec les tranches de poitrine de porc, oignons verts, algues, demi-œuf et extra légumes. Certes, l’expérience sur place est toujours très expéditive, mais j’imagine que ça fait partie du charme de l’endroit!
Kitano Shokudo(Nouvelle fenêtre)
Si vous ne connaissez pas Kitano Shokudo, vous connaissez peut-être le Bistro Otto, ce petit restaurant japonais « nouveau genre » situé sur l’avenue du Mont-Royal. Hiroshi Kitano, le chef propriétaire ayant notamment participé à l’éclosion du Bar Otto et du Otto Yakitori, a senti qu’il devait changer son image de marque, n’étant plus associé au groupe depuis quelques années. Ouverte midi et soir, l’intime salle à manger est sous la responsabilité d’une seule serveuse, Dominique Brown, tandis qu’en cuisine, Hiroshi concocte en solo la nourriture en alternant comme un maître entre couteau à poisson, casseroles et plaques chauffantes, et ne propose pas moins d’une vingtaine d’options au menu.
Au-delà des sashimis, nigiris, plats de légumes et grillades, je souhaite attirer votre attention sur les mazemens (ramen sans bouillon), qu’il maîtrise particulièrement bien : de suave et sapides nouilles ramen enduites de beurre clarifié et de dashi soya (condensé de bouillon dashi et de sauce soya), un côté tellement sirupeux en bouche qu’avec la simple garniture supplémentaire – parfois un os à moelle, une cuisse de canard confit, ou de l’oursin frais –, c’est l’entièreté de nos papilles qui est monopolisée. Pour un lunch qui bouche un coin, mon choix s’arrête toujours sur le mazemen au canard confit, tandis que le soir, on ose celui à l’oursin, qui a un je-ne-sais-quoi de pâtes à la carbonara!