Cook it achète Menu Extra

À 70 %, Cook it détient désormais une part majoritaire dans Menu Extra. C’était important pour moi que le partenaire soit impliqué. Ils ont pris une bonne partie de la business, mais c’est une marque de sérieux. Pour moi, ça témoigne un gros signe de confiance, explique Francis Blais.

Le chef souligne que l’expansion de Menu Extra nécessitait l’aide d’une entreprise plus grosse, plus expérimentée dans le commerce en ligne et la distribution. On avait besoin de Cook it pour nous épauler, dit-il. 

Francis Blais assure que la vente d’une majorité de l’entreprise qu’il a cofondée ne signifie pas qu’il en abandonne le contrôle créatif ou que Menu Extra avait besoin d’être sauvée.

« On n’avait pas besoin de livrer plus pour survivre. »

Cook it avait déjà par le passé créé des alliances temporaires avec des chefs reconnus au Québec, afin d’attirer une clientèle désirant une expérience culinaire plus raffinée que ses kits à cuisiner classiques. C’est lors de la rencontre éphémère entre Menu Extra et Cook it que l’idée d’un partenariat est née.

« Ce que ça a eu comme éclair, comme feu, c’est qu’il fallait ramener la passion au centre de Cook it. Menu Extra a été créateur de changement pour encore plus élever l’expérience. »

Cook it, qui est sur une lancée d’acquisitions depuis quelques années, se paie maintenant la reconnaissance et l’expertise que détient le trio formant Menu Extra afin de bonifier et de diversifier ses services.

Difficile, la transition post-pandémie?

Francis Blais et Camilo Lapointe-Nascimento se sont rencontrés en travaillant au restaurant gastronomique Le Mousso, à Montréal, avant de remporter respectivement les concours télévisés Top Chefs Canada et Les chefs!. C’est aussi dans la cuisine du chef Antonin Mousseau-Rivard que le duo de chefs a fait la connaissance du maître d’hôtel et sommelier Alexis Demers.

Sous l’impulsion de la pandémie, des fermetures de restaurants et d’une demande intense pour une gastronomie abordable et réconfortante, Menu Extra s’est envolé, devenant en quelques années un service bien connu des gastronomes de la métropole québécoise.

Mais la réouverture des restaurants, au lieu de signifier la fin pour l’entreprise, a fait en sorte que ses compétiteurs pour les repas prêts à cuisiner ont disparu, préférant rouvrir leurs salles à manger.

Une transaction pour prendre de l'expansion

Repas chics dans des vignobles, table cachée, collaboration éphémère et service de caviste : les activités de Menu Extra ont redéfini l’expérience gastronomique, la déplaçant en dehors du cadre d’un restaurant physique.

Sauf que le but de Menu Extra, soit de rendre accessibles les plats de fine cuisine au plus grand nombre, n’était pas accompli pour autant, le groupe étant confiné par les difficultés de faire grandir une telle entreprise. Selon Francis Blais, Cook it vient donc les aider à remplir cette mission.

« En livrant juste à Montréal, je ne répondais pas à mes besoins de visionnaire. On est restaurateur, on est amoureux de l’hospitalité, on fait passer des moments magiques aux gens. Faire profiter le plus de monde possible de ça me fait sourire. Le réseau de livraison, c’est la pointe de l'iceberg que tu vois dépasser. Cook it nous accompagne dans une multitude d’aspects administratifs et de gestion. »

Et devant le contexte économique difficile, le mariage permettra à Menu Extra d’avoir accès au pouvoir d’achat considérable de Cook it, en modulant les effets d’une inflation record sur les aliments, explique Judith Fetzer.

Les années 2020 et 2021 ont aussi été celles de la croissance pour Cook it, qui en plus de voir ses ventes exploser s’est vu offrir un financement de 10 M$ du Fonds de solidarité FTQ en octobre 2021. Alors que la demande se stabilise, les experts soulignent que la clientèle désire désormais vivre des expériences exclusives, plus que de se faciliter la vie.