Le gala de la gastronomie québécoise a couronné lundi soir le Battuto en tant que meilleur restaurant de l'année. Le chef Simon Mathys a, quant à lui, reçu le prix de chef de l’année à l’issue de cet événement voulu comme une relance et une célébration de la restauration.
Animateur du gala depuis sa toute première édition, Christian Bégin a entamé la soirée avec des remarques qui ne peuvent venir que de ce coloré gourmand. Professionnels du délice, et tout particulièrement du vice, résistants, résistantes, survivants, survivantes
, a-t-il commencé.
Aujourd’hui, on fait ce qu’on sait faire de mieux, a soufflé, le sourire en coin, l’animateur. On oublie l’existence du mot "modération".
Lors de l’édition précédente, tous les restaurants finalistes du prix du restaurant de l’année avaient été récompensés. Ce geste se voulait rassembleur à un moment où le monde gastronomique était plongé dans la tourmente de la pandémie.
C’est bel et bien une seule table, le Battuto, de Québec, qui a reçu l’accolade cette année. Souvent nommé, cet établissement de Québec a finalement remporté le prix.
L’autre catégorie centrale de la soirée est l’attendu Laurier du chef de l’année, qui a été remis à Simon Mathys, du Mastard, un honneur d’autant plus important que le restaurant est ouvert en mode salle à manger depuis moins d’un an. Le chef a reçu une ovation bien sentie à l’annonce de son nom.
Simon Mathys a instauré plusieurs mesures pour garantir à son personnel de meilleures conditions de travail, dont le fait d’avoir congé la fin de semaine. Si je peux représenter ce mouvement qui fait qu’on peut avoir une vie et travailler en restauration, je suis très content
, a-t-il lancé.
Pour avoir une vitrine sur ce que la relève peut offrir de mieux, on regarde du côté du Laurier de la révélation de l’année. C’est Dominic Labelle, de la table fermière Parcelles, qui s’est vu remettre le prix lundi soir.
Le prix du public, affectueusement renommé le « Laurier de Ricardo » par Christian Bégin, a encore une fois cette année été remis à… Ricardo, à la surprise générale, cimentant ainsi la place de cette figure incontournable de la cuisine à la maison. Le célèbre chef a gagné cette récompense à toutes les éditions du gala.
Le Laurier du tourisme gourmand a été décerné à Gourmet sauvage. L’entreprise, créée en 1993, vise à faire connaître la valeur gastronomique des produits de la forêt québécoise.
Le Laurier du rayonnement de la culture culinaire a quant à lui été remis au magazine Caribou, une publication axée sur la culture culinaire. L’entreprise ou initiative de l’année est Les Filles Fattoush, une initiative culinaire visant à faciliter l’intégration de femmes immigrantes d’origine syrienne.
Le prix Laurier du producteur ou de la productrice de l’année a été décerné à Christian Lefevre et Carole Marcoux, de l’entreprise Le porc de Beaurivage, située à Saint-Patrice-de-Beaurivage, dans la région de Lotbinière.
Pour continuer dans la veine des métiers gastronomiques ailleurs qu’en restauration, le Laurier de l’artisane de l’année a été remis à Chloé Gervais-Fredette, de la chocolaterie Les chocolats de Chloé.
Habitués du gala, les meilleurs boulangers de l’année sont Seth Gabrielse et Julien Roy, de la populaire boulangerie Automne, à Montréal. Le prix de la meilleure pâtissière est revenu à Chloé Migneault-Lecavalier, une des artisanes derrière la chocolaterie-pâtisserie Lecavalier Petrone.
Après deux ans de distance, la tendance est finalement aux rassemblements. Le prix Laurier de l’événement de l’année a été remis à Cuisine, cinéma et confidence, un festival alliant gastronomie et film culinaire, qui se tient l’automne à Baie-Saint-Paul, dans Charlevoix.
Le Laurier hommage
a été décerné cette année sous forme de chanson, véritable hymne à l’amour d’un pilier de la fine cuisine, le Restaurant l'Express, qui s’est terminé dans un gros karaoké sur l’air des Champs-Élysées.
Les métiers du service ont été soulignés par plusieurs Lauriers, dont le prix du sommelier de l’année, remis à Pier-Alexis Soulière, qui s’occupe de la carte du restaurant Le Clan, à Québec. La mixologue de l’année est Claudia Doyon, de la Distillerie de la Chaufferie et créatrice de cocktails pour Mordu. Finalement, le travail en service de Pierre Julien, du Graziella, a été souligné par le Laurier dans cette catégorie.
Qui dit gastronomie dit bonnes boissons; le producteur de boissons de l’année est la brasserie et distillerie Menaud, menée par Grégoire Bluteau, Charles Boissonneau, Enrico Bouchard et Martin Brisson.
Les prix Lauriers, répartis en 16 catégories, sont remis à des actrices et acteurs du monde de la restauration. Les milliers de membres de la Brigade
, composée de gens qui pratiquent les métiers gastronomiques, mettent en nomination des restaurants ou des personnalités, puis un jury formé de membres de l’industrie et la Brigade elle-même passent au vote pour choisir les lauréats et lauréates de l’année.