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Caroline Huard démystifie la culture des diètes dans son nouveau balado. | Photo : Radio-Canada / Ohdio

Après presque un an de travail, Caroline Huard, alias Loounie, dévoile le 4 janvier son tout premier balado, À plat ventre : la culture des diètes avec Loounie(Nouvelle fenêtre). Sous la forme d’une quête personnelle, appuyée par les interventions de plusieurs spécialistes, elle aborde non seulement l'omniprésence de la culture de la minceur, mais aussi les contradictions du discours antidiète. Et si l’on retrouvait une relation plus saine avec la nourriture?

Le titre du balado n’est pas anodin, raconte Caroline Huard en entrevue téléphonique. L’expression « à plat ventre » évoque l’épuisement qu’elle a ressenti après avoir passé presque 30 ans à essayer de changer son corps sans succès. Depuis les deux dernières années, elle essaie de vivre sa vie avec une mentalité antidiète, mais elle considère que c’est tout aussi épuisant, puisque les messages contradictoires continuent d’être présents.

Le message antidiète est souvent trop tranché et pas assez nuancé à son goût. Parler de poids est aussi un sujet tabou qui rend très souvent les gens mal à l’aise.

Je crois que, si on est capable de se plonger dans l’inconfort, on peut faire avancer les choses. Donc, je me suis dit que j’avais envie d’être inconfortable avec ce projet-là et d’aller explorer toutes les nuances de l’approche antidiète et de la culture des diètes , m’a-t-elle avoué.

D’ailleurs, en tant que personne végane, elle ne s’est pas toujours sentie la bienvenue dans le mouvement antidiète. Je trouvais que son message tendait beaucoup vers le fameux ''mange tout ce que tu veux'', alors que c’est vraiment important pour moi de manger des légumes et peu d’aliments transformés, m'a-t-elle expliqué. C’est comme ça que je me sens avec le plus d’énergie. Ce n’est pas pour faire une diète.

Les diètes vs la grossophobie

Dans la première émission du balado(Nouvelle fenêtre), vous découvrirez que, selon Loounie, chaque personne a un point de cassure. Avant ce moment précis de son côté, elle ne se posait pas de questions sur son poids ni sur son corps, mais un événement lui en a fait prendre conscience.

Ce point de cassure est encore bien ancré dans la mémoire de Loounie. C’est à l’âge de 8 ans que ses parents et ceux de son amie leur ont acheté un maillot de bain identique, pour qu’elles l’enfilent le temps d’une photo. Le maillot était un peu trop grand sur son amie, alors qu’il était trop serré et inconfortable sur Loounie.

« Je me souviens du feeling, et d’avoir pensé que mon corps est vraiment différent de celui de mon amie. Mais c’est fou, parce qu’à l’époque, je ne me suis pas dit que c’était mon amie qui était trop petite; j’ai tout de suite pensé que c’était moi qui étais trop grosse. »

— Une citation de  Loounie

Cela prouve bien que la culture des diètes est absolument partout. Même si vous n’avez pas grandi dans une famille qui faisait des régimes, vous en avez entendu parler à l’école, à la télévision, sur Internet ou dans les publicités. Cette culture est tellement omniprésente qu’il y a lieu de se demander : est-il réellement possible d’en faire abstraction?

Je ne pense pas que c’est possible. Par contre, c’est possible de rester vigilant et de reconnaître les messages, estime-t-elle. Ensuite, c’est à chaque personne de choisir si elle a envie de faire comme s’ils n’étaient pas là, de les remettre en question ou encore de les ''challenger''.

Le titre du balado réfère aussi à la notion de soumission. Être à plat ventre, c’est comme se faire écraser sous le poids de ce système. On espère vraiment que quelqu’un qui va chercher dans Google ''ventre plat'' tombera sur le balado, et peut-être que ça va l’ouvrir à quelque chose de nouveau, a-t-elle ajouté.

Bien que ce soit une quête, Loounie m’a révélé qu’elle a encore plus de questions maintenant que le processus pour donner naissance à ce balado est terminé. C’est comme soulever des roches, illustre-t-elle. Elle ne ferme donc pas la porte à une saison deux.

Je n’ai pas terminé de me poser des questions sur la relation qu’on a avec la nourriture. Aller démystifier la culture des diètes était un premier pas pour moi, parce que c’est quelque chose qui est omniprésent et qui m’a personnellement affectée. Je serais ouverte à explorer d’autres sujets.

Caroline Huard démystifie la culture des diètes dans son nouveau balado. | Photo : Radio-Canada / Ohdio