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Un gâteau en forme de bûche, d’où ça vient?

Le dessert le plus célèbre du temps des Fêtes est sans contredit la bûche de Noël. | Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Mercier

Gâteau aux fruits confits, galette à la frangipane, panettone… ce ne sont pas les desserts traditionnels qui manquent dans le temps des Fêtes! Toutefois, le plus célèbre est sans contredit la bûche de Noël, qui est dégustée entre autres en France, en Suisse, au Vietnam, au Liban, au Nouveau-Brunswick et, bien sûr, au Québec. Mais vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ce dessert, que l’on retrouve inévitablement sur la table lors du réveillon, a la forme d’une bûche?

Tout au long du mois de décembre, l'équipe de Mordu passe à la table à dessin pour repenser les classiques, tout en s'assurant de garder ce qui nous fait du bien. Consultez notre dossier spécial On joue avec les traditions.

Tout vient de la tradition ancienne qui consistait à fêter le solstice d’hiver, il y a plus de 2000 ans : les Saturnales. Durant cette période, les barrières sociales tombaient pour un court moment et tous les êtres humains, maîtres comme esclaves, étaient égaux et se retrouvaient assis à la même table pour les célébrations. Des cadeaux étaient échangés, des décorations, accrochées un peu partout; on organisait de grands soupers ainsi que des fêtes de débauches. Avec le temps, la fête se réinventa, et sous l’ère de l’empereur Constantin, elle devint une fête religieuse.

Au Moyen-Âge, la fête de Noël était célébrée dans toute l’Europe, et la tradition était de faire brûler un tronc d’arbre fruitier (prunier, olivier ou cerisier) dans la cheminée après l’avoir béni, parfois avec du vin, parfois avec de l’huile, à l’aide d’une branche récupérée à la fête des rameaux au printemps précédent.

Il devait brûler lentement, du 24 décembre jusqu’au petit matin du 6 janvier, jour de l’Épiphanie, puis les cendres étaient récupérées et dispersées dans les champs au début de l’été afin de se garantir une bonne récolte pour l’année qui suivait.

À quel point les cheminées étaient-elles grosses dans ce temps-là, mais surtout comment un tronc d’arbre pouvait-il brûler pendant deux semaines?

Selon un pompier qui a gentiment répondu à nos questions, la seule manière d’y parvenir serait de fermer le foyer et d’y laisser une minuscule entrée d’air, question de garder la braise allumée le plus longtemps possible. On doute de l’avantage d’avoir une cheminée complètement fermée et de ne pas pouvoir admirer son joli feu, mais bon, il s’agit d’une légende difficile à confirmer.

Avec la disparition des grandes cheminées au 19e siècle, la coutume s’est modifiée et on s’est mis à brûler la plus grosse bûche qu’on avait sous la main lors du réveillon du 24 décembre.

Puis, avec l’urbanisation qui a fait disparaître les foyers des maisons, la tradition s’est encore transformée et on a commencé à déposer un rondin de bois décoré de chandelles sur la table. Le gâteau en forme de bûche est apparu par la suite, mais l’histoire de sa création est toutefois un peu floue. Il y a trois versions : le dessert aurait été inventé par un pâtissier inconnu de Saint-Germain-des-Prés en 1834, par le chocolatier lyonnais Félix Bonnat en 1860 ou par Pierre Lacam, glacier du prince de Monaco Charles III, en 1898. C’est un peu comme pour l’origine de la poutine, de laquelle Drummondville et Victoriaville se disputent la paternité.

De nos jours, les recettes de la bûche de Noël ont considérablement évolué et on en retrouve de toutes les formes et de toutes les saveurs. Et vous, êtes-vous du type bûche plus traditionnelle ou revisitée?

Le dessert le plus célèbre du temps des Fêtes est sans contredit la bûche de Noël. | Photo : Radio-Canada / Marie-Pier Mercier