Malgré son nom anglais, Sturgeon Falls est une ville francophone du nord de l’Ontario. Là-bas, tout le monde connaît Mitch Deschatelets, car il fournit des citrouilles à toute la région. En sa compagnie, Chef Luc écume les champs de citrouilles, ramassant des grosses comme des petites par centaines de kilos. Il en vend quelques-unes au marché fermier de North Bay, à des clients ravis de le rencontrer. Luc apprend la recette de tarte à la citrouille de Diane, la mère de Mitch, et remonte aux racines de l’établissement des francophones dans la région en compagnie d’une interprète du musée local. Pour les remercier, Chef Luc leur concocte un souper d’automne qui les laissera pantois, mais pas sans voix.
Mitch Deschatelets a 37 ans. Il est marié et est père d’une fille de 5 ans et d’un garçon de 7 ans. Tout jeune, il savait déjà qu’il exercerait un travail relié à la nature. Il a d’abord aidé à la ferme de ses parents, puis il a étudié à Ottawa en technique forestière et aménagement de la faune. Ne voulant pas devenir garde forestier, il s’est inscrit en agriculture à l’Université de Guelph. Tous les étés pendant ses études, il est retourné travailler à la ferme familiale. Il s’est finalement fait construire une maison à cinq minutes de celle de ses parents et travaille avec eux à ce jour.
Sturgeon Falls–Nipissing Ouest est une de ces nombreuses municipalités du Nord de l’Ontario qui, bien que majoritairement francophone, porte un nom anglais. À mi-chemin entre Sudbury et North Bay, elle se trouve au bord du lac Nipissing et est traversée par la rivière Sturgeon. Les multiples îles et lacs des environs en font une destination attrayante pour les touristes. Les premiers habitants de cette région étaient les Anishinaabes, ou « peuple des origines » : Algonquins, Outaouais, Ojibwés et Potawatomis, tous des peuples parlant des langues de la même famille. Le nom Nipissing vient d’une nation amérindienne du même nom, rencontrée sur ces lieux par l’explorateur français Jean Nicolet au début du 17e siècle. À Sturgeon Falls, 85 % de la population parle français. Le patrimoine français est important : il est soutenu par le Conseil des arts de Nipissing Ouest (CANO), qui assure la présentation régulière de spectacles mettant en vedette des artistes franco-ontariens. Le journal La Tribune diffuse les nouvelles locales, les rues portent des noms français, et il y a plus d’écoles françaises que d’écoles anglaises.
De nos jours, la citrouille est cultivée sur tous les continents, sauf en Antarctique. Le plant de citrouille est gigantesque; il comporte de grosses feuilles et de longues tiges rampantes. Certains plants peuvent atteindre 3 m de diamètre, tandis que d'autres peuvent mesurer moins de 1,5 m. Toutefois, la taille de la plante ne détermine pas celle du fruit – c’est plutôt une question de génétique. Certaines lignées produisent peu de fruits, mais ceux-ci sont de très grosse taille; d'autres produisent plusieurs fruits de taille plus modeste.
