La saison du homard est courte sur les côtes du Nouveau-Brunswick; elle dure à peine quelques semaines. Chef Luc vient donc prêter main-forte à Stéphane Jaillet et à son épouse Nancy. Sur le bateau, il apprend à remonter les cages, à mesurer les homards et à naviguer en suivant les bouées. Il déguste une délicieuse chaudrée acadienne préparée par Nancy. De retour au port, Stéphane parle à Chef Luc de sa passion pour la pêche pendant qu’ils se régalent, sur le quai même, de homards cuits dans de l’eau de mer. Pas très loin du port, Chef Luc découvre le Pays de la Sagouine, où les personnages de l’auteure Antonine Maillet prennent vie. Et puis, le soir, devant la maison de Stéphane, Chef Luc régale son monde avec des plats auxquels ils n’ont jamais goûté de leur vie.
Stéphane Jaillet est un bon vivant. Ça s’entend dans sa voix. Sa parlure acadienne ajoute une couleur distinctive aux histoires qu’il raconte avec enthousiasme. Il pêche depuis qu’il est tout petit. Sa première fois? Il ne s’en souvient pas – il était trop jeune! Stéphane adore aller pêcher. Depuis toujours. Il aime être sur l’eau. Il a commencé à pratiquer la pêche professionnelle à la fin du secondaire, en 1995. Aujourd’hui, dans la trentaine avancée, trois différentes pêches l’occupent à l’année, dont celle du homard.
Saint-Édouard-de-Kent est un petit village de pêcheurs situé sur la côte sud-est du Nouveau-Brunswick, à 50 km de Moncton. Il est facile à manquer, parce qu’il se trouve en retrait de la route principale qui relie Moncton et Miramichi. Pourtant, il a du charme. Par temps clair, on voit la côte de l’Île-du-Prince-Édouard et ses éoliennes, de l’autre côté du détroit de Northumberland. Les levers de soleil et de lune sur la plage de Saint-Édouard sont spectaculaires.
Le homard est un crustacé qui vit dans la mer, plus précisément dans l’océan Atlantique. Il se distingue de la langouste par ses pinces, et des écrevisses, plus petites, par sa taille et par le fait que celles-ci vivent en eau douce. Il existe deux types de homards : le homard européen (ou breton) et le homard américain (ou canadien). En Europe, il est en déclin à cause de la surexploitation, mais aussi de la pollution. En revanche, les populations au large des côtes atlantiques de l’Amérique du Nord (du Labrador à la Caroline du Nord) ne font que progresser depuis 20 ans. On pêche environ 70 000 tonnes de homard au Canada chaque année. On évite la période de la mue et on relâche ceux qui mesurent moins de 73 mm.