En plein milieu de la forêt boréale du nord du Manitoba, Chef Luc arrive au bord d’un lac couvert de riz sauvage. C’est la saison de la récolte, il n’y a pas de temps à perdre : Simone et Richard le mettent à la tâche. Il faut remplir des sacs, conduire un hydroglisseur et charger la récolte de plusieurs tonnes dans un camion. Chef Luc élabore un vrai festin d’automne, déclinant les richesses culinaires du riz sauvage, au grand délice de Simone et de Richard.
Wild Man Ricing est une entreprise familiale qui existe dans la région depuis des décennies. Au fil des ans, la famille a acquis des connaissances qui découlent d’une vaste expérience de la culture du riz sauvage. Elle sait en faire la récolte, traiter le grain et le rôtir. L’entreprise produit du riz sauvage à partir d’un bassin d’eau naturelle; elle produit aussi du riz biologique. Elle détient les droits de récolte dans sept lacs du Manitoba. Avant d’aboutir dans notre assiette, le riz doit être récolté à partir d’une plate-forme flottante. On doit ensuite le nettoyer, le sécher et en traiter les grains. Certains types de riz doivent être constamment humidifiés pour ne pas surchauffer le grain et perdre la saveur. Enfin, on le moud pour en faire de la farine ou l’ensacher, prêt pour la vente.
On appelle cette municipalité la « porte d’entrée du Nord ». Au confluent des rivières Pasquia et Saskatchewan, à environ 630 km au nord-ouest de Winnipeg et à 40 km de la frontière de la Saskatchewan, se trouve la petite ville de Le Pas. L’origine du nom ne fait pas l’unanimité. Certains croient que son nom vient du français (« pas » dans le sens de « passage ») ou de la langue crie (« Paskquay » qui signifie « une prairie » ou « un désert », selon James Bain). D’autres croient que Pierre de Gaultier de Varenne (sieur de La Vérendrye) a voulu rendre hommage à sa mère, la seigneuresse de l’île Dupas. La Vérendrye y a d’ailleurs passé plusieurs années pour établir le fort Paskoya – un terme cri qu’on raccourcit souvent à Le Pas. Les Cris ont habité la région 9000 ans avant l’arrivée de l’homme blanc. Aujourd’hui, la foresterie semble être le moteur économique principal de la région.
Le riz sauvage pousse naturellement en Amérique du Nord dans des lacs peu profonds et des ruisseaux qui coulent doucement. Les Autochtones le récoltent depuis des siècles. L’hiver froid qui laisse les lacs et les rivières dans un état de gel parfait, de même que les journées chaudes de l’été du nord manitobain fournissent les conditions idéales pour la récolte de riz sauvage. Le riz sauvage est un grain non moulu. L’endosperme, le germe et le son y restent intacts pour la consommation, contrairement au riz brun ou blanc. Ce riz à saveur unique est donc plus nourrissant que le riz conventionnel. Il est rempli de protéines, de fibres et de minéraux, mais a une faible teneur en gras. Wild Man Ricing vend des sachets de soupe de même que de la farine de riz sauvage.