Des retrouvailles émouvantes pour Charles Hamelin et Mélodie Daoust

Le patineur Charles Hamelin, accompagné de sa fille Violette.
Photo : Radio-Canada / Étienne Bruyère
De retour au pays après la conclusion des Jeux olympiques de Pékin, les athlètes canadiens ont renoué, à leur plus grand bonheur, avec leurs proches à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal. Le patineur de vitesse Charles Hamelin et la hockeyeuse Mélodie Daoust, aux anges de retrouver conjointe et progéniture, ne pouvaient masquer leur joie derrière leur couvre-visage.
Les yeux du spécialiste du courte piste, devenu sextuple médaillé en Chine, parlaient d’eux-mêmes lorsqu’il a posé son regard sur sa fiancée Geneviève et sur sa fille Violette, lundi en fin de soirée, peu de temps après être débarqué de l’avion.
Je ne peux pas être plus heureux, a laissé tomber d’emblée Charles Hamelin. Ça fait longtemps que je veux les revoir, c’est quelque chose de vraiment émotionnel en ce moment. Oui, j’ai la médaille au cou, mais la chose qui est la plus importante pour moi présentement, c’est celle qui est dans mes bras. Je me sens… complet maintenant.
Un peu plus loin dans l’aire d’arrivée, Mélodie Daoust savourait à son tour ses retrouvailles, qu'elle attendait également avec impatience, avec les gens qu’elle chérit.
C’est incroyable de revoir mon petit gars, ma nièce, ma blonde, mon frère. Toute ma famille s’en vient aussi, ce sont vraiment des moments qui restent gravés dans ma mémoire, ça fait du bien au cœur. On travaille tellement fort pour avoir une grosse médaille comme ça, a-t-elle dit en présentant l’or olympique, chèrement gagné à Pékin. Et je leur avais promis que je rapporterais une médaille d’or! Je suis très contente d’être revenue à la maison avec la bonne couleur.
D’autant plus que le rendez-vous olympique ne s’est pas déroulé sans heurts pour la hockeyeuse, contrairement à l’équipe canadienne, impeccable sur l’ensemble du tournoi. D’entrée de jeu, elle s’est blessée au haut du corps, vraisemblablement à une épaule, et a manqué à l’appel pendant quatre matchs avant de reprendre le collier dans le carré d’as.
Un fâcheux contrecoup qui rend la reconquête contre les grandes rivales américaines encore plus satisfaisante aux yeux de la joueuse par excellence des Jeux de Pyeongchang, qui a trimé dur pour retrouver ses coéquipières avant la fin de la compétition.
« C’est sûr que quand tu t’en vas dans un tournoi olympique, de se blesser au début, ce n’est jamais l’idéal. C’est dur mentalement. Tu travailles quatre ans de ta vie pour te rendre là pour finalement pouvoir performer. Ç’a été un chemin un petit peu plus rock and roll, un petit peu plus difficile, mais c’est ce qui fait la beauté de la chose. J’ai travaillé extrêmement fort pour récupérer de ma blessure. Et juste d’être revenue au jeu, c’était une victoire pour moi. Et revenir avec la médaille d’or, c’est encore mieux. »
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Loin des yeux, près du cœur
Les dernières semaines n’ont pas été de tout repos pour Hamelin, éloigné des deux personnes qui lui servent de moteur dans la vie. Ses cinquièmes Jeux d’hiver, déjà annoncés comme ses derniers, étaient ses premiers en tant que père de famille.
D'ailleurs, la petite Violette, qui soufflera ses deux bougies d'anniversaire ce printemps, s’est aussi ennuyée de son papa et le lui a laissé savoir, à sa manière.
C’était très difficile, mais on était capables d’avoir un bon horaire avec les appels vidéo. On a pu se parler tous les jours, donc c’était le fun qu’elle puisse me voir comme ça. Mais à la fin, elle était tannée. Elle me voyait à l’écran et disait : "Non! Non!" Elle était tannée de me voir à l’écran et voulait me voir pour de vrai
, continue Charles Hamelin, entrecoupé par les fous rires de sa fille, lui rappelant à maintes occasions qu’il est son papa
.
La locomotive de Sainte-Julie a jonglé avec l’idée de s’arrêter après les Jeux de Pyeongchang, qui ne s’étaient pas déroulés comme il les anticipait, et une fin de cycle olympique ardue sur le plan personnel.
Bien décidé à poursuivre sa glorieuse carrière aux Jeux d’hiver, le doyen de l’équipe nationale de courte piste a déployé les efforts nécessaires pour lutter à armes égales avec la nouvelle garde de jeunes patineurs. Mais ce n’est pas tout. L’équilibre familial et sportif a largement contribué à la conclusion dorée du patineur de 37 ans, qui ne pouvait espérer un meilleur scénario que de quitter la scène olympique à titre de champion.
Je n’aurais pas pu demander mieux, c’est le rêve de tout athlète de finir sa carrière olympique avec une médaille. Et là, c’est l’or à ma dernière course olympique. Je reviens à la maison avec beaucoup de fierté et, c’est sûr, beaucoup d’émotions aussi avec Vivi
, mentionne Charles Hamelin, serein.
« De le faire en famille, de le faire avec Vivi, de le faire avec Gen, ça m’a justement aidé à performer jusqu’à la fin. Dans les moins bons moments, où ça allait moins bien, j’ai réussi à surmonter ces épreuves avec elles. Ça m’a vraiment aidé parce que j’étais capable de me concentrer sur le patin, seulement à l’aréna. Et à la maison, j’avais elles pour me libérer l’esprit et je pensais juste à être papa. »