Samuel Giguère touche presque à son rêve olympique

Comme freineur, Samuel Giguère, à l'arrière, est le dernier bobeur à prendre place dans l'embarcation.
Photo : Getty Images / Jan Hetfleisch
À la fin du mois de décembre, le bobeur Samuel Giguère et ses coéquipiers apprenaient qu'ils devaient se placer en isolement en raison de tests positifs à la COVID-19.
Le Québécois se trouvait alors en Lettonie, en attente de la prochaine étape de la Coupe du monde. En tout, ce sont 14 représentants de l’équipe canadienne de bobsleigh qui étaient touchés, soit 11 athlètes et 3 membres du personnel.
La plupart n’avaient aucun symptôme ou un petit mal de gorge. Moi, je n’avais aucun symptôme
, indique l’ancien footballeur du Vert & Or de l’Université de Sherbrooke. Un des gars a été un peu touché, comme s’il avait une bonne grippe.
Cette malchance ne devait être qu’un simple écueil dans leur préparation vers les Jeux de Pékin. L’équipage de Giguère a pu reprendre l’action rapidement, enchaînant même deux tops 10 de suite sur les pistes de Winterberg et de Saint-Moritz en janvier pour finalement confirmer sa place.
L'écueil aurait pu prendre des proportions inattendues en raison des tests sensibles utilisés pour dépister la COVID-19 parmi les voyageurs qui arrivent en Chine.
Le Comité international olympique (CIO) et le comité organisateur ont finalement décidé de revoir à la baisse les seuils.
Un stress dont auraient quand même pu se passer certains athlètes, à quelques jours du départ. Mais même avant la révision des taux, Samuel Giguère assure que la situation ne l'a pas empêché de dormir.
Ça ne m’inquiétait pas trop. On part le 26 [mercredi] pour la Chine, donc même si on avait un résultat positif en arrivant, on est loin des journées de compétition.
Les premières descentes de bob à quatre auront lieu le 18 février en soirée, heure du Québec.
Le Comité olympique canadien nous avait rassurés aussi, nous disant qu’ils avaient mis des procédures en place pour s’assurer qu’un athlète avec un test positif en arrivant puisse compétitionner quand même avec un suivi journalier, et une étude de la charge virale de chaque individu pour démontrer qu’on n'était pas contagieux.
L’ex-receveur des Alouettes de Montréal peut maintenant se concentrer sur son défi olympique, le prochain, et peut-être dernier, chapitre de sa longue carrière.
Une carrière qui l’aura fait passer du terrain de football de l’Université de Sherbrooke aux plus grandes pistes glacées de la planète, des Colts d’Indianapolis aux vertigineuses spirales d’Altenberg ou de Lake Placid.
Ne lui demandez pas de hiérarchiser ses exploits ou d’en choisir un préféré.
Je ne sais pas, je n’ai pas pensé à ça, répond-il. C’est plutôt comme une autre belle expérience que je vais pouvoir vivre. Je me sens privilégié de pouvoir aller aux Jeux. De là à dire que c’est ma plus belle expérience, de classer tout ça… Je vois pas trop l’intérêt.
« Je suis juste content de pouvoir faire du sport à 36 ans. Je ne suis plus très jeune. Je me considère comme chanceux. »
Il y a quatre ans, à Pyeongchang, il s’était contenté d’une place de substitut dans l’équipe olympique. Aujourd’hui, il est assuré de participer au moins à une descente sur la piste de Yanqing, même s’il pourrait y avoir un jeu de chaise musicale entre les différents bobs canadiens.

Samuel Giguère nous décrit la piste de bobsleigh à Yanqing
Il peut y avoir du changement dans les trois équipages. Je vais faire une course, il n'y aura pas de changement pour ça, mais peut-être avec une autre équipe.
J’espère rester avec mon quatuor actuel
, dit celui qui occupe le rôle de freineur pour le pilote Christopher Spring et ses coéquipiers Cody Sorensen et Mike Evelyn. On est sur une bonne lancée. On croit pouvoir avoir un bon résultat là-bas
, conclut-il.