5 signes précurseurs pour prévenir l’anxiété

À ce jour, il demeure impossible de quantifier la présence de troubles anxieux chez les enfants au Québec. L'Institut universitaire en santé mentale Douglas évalue néanmoins que plus de 1 Canadien sur 10 souffrira d'anxiété au cours de sa vie. Pour la prévenir, la psychologue Nadia Gagnier invite les parents à être vigilants quant aux différents facteurs de risque, qui peuvent se déceler dès l'enfance.
Un texte de Laurence Godcharles
1- Le besoin d’être rassuré
Un enfant qui présente des troubles d’anxiété ne tolère généralement pas l’incertitude. « Un exemple récurrent est le petit qui s’inquiète que sa maison brûle pendant la nuit, et ce, juste avant le dodo », explique Nadia Gagnier. Il peut demander à maintes reprises à sa maman ou à son papa si l’extincteur fonctionne et si les ronds de la cuisinière ont bien été fermés.
La psychologue souligne que dans ces cas-là, il importe que les parents n’écartent pas l’existence de risques. « Si jamais, par exemple, un incendie se déclare chez les voisins, les adultes pourraient perdre toute crédibilité. Ils empireraient même le problème. » À son avis, il faut plutôt trouver des solutions pour que l’enfant apprenne à gérer l’incertitude.
2- Le comportement effacé
Nadia Gagnier mentionne que chacun naît avec sa propre personnalité. Ces traits de caractère forment le tempérament. « C’est d’ailleurs ce qui explique que deux enfants issus d’une même union peuvent avoir des comportements aux antipodes », dit-elle.
D’après ses études, un jeune au caractère timide ou introverti aura davantage tendance à développer un trouble anxieux que celui qui est plutôt sociable et extraverti.
3- La difficulté d’adaptation
Un petit anxieux a souvent du mal à s’acclimater aux changements. À la rentrée scolaire, par exemple, il prendra plus de temps que son camarade de classe pour retrouver sa routine laissée au printemps.
4- La prédisposition génétique
Selon la doctorante en psychologie, si un enfant est anxieux, il y a 40 % de chances qu’un membre de sa famille immédiate présente un trouble similaire.
5- La surprotection parentale
Un parent qui se reconnaît comme un père ou une mère poule pourrait, sans le vouloir, transmettre de fausses peurs, un sentiment que le monde représente un danger. « Le fait de surprotéger son enfant nuit à son développement d’efficacité personnelle. Il n’arrivera pas à se protéger seul et à remarquer quelles sont les réelles menaces », mentionne Nadia Gagnier. La négligence parentale n’est évidemment pas une attitude à adopter.
Nadia Gagnier rappelle que ces signes précurseurs constituent uniquement des indices : « Si on reconnaît son enfant dans ces facteurs de risque, cela ne veut pas dire que c’est le temps de consulter. » Elle ajoute que les parents devraient tout simplement y être spécialement attentifs.
Le recours à l’aide psychologique ou psychiatrique devrait être envisagé lorsque le problème nuit au quotidien du jeune. « Cela peut paraître égoïste, dit-elle, mais quand le parent commence aussi à souffrir du comportement de l’enfant, c’est souvent un bon signe que l’heure a sonné. »