Des bergères et bergers s’installent avec leurs moutons dans le parc Maisonneuve pour l’été. Approchez les sympathiques herbivores et voyez-les brouter librement. C’est la ferme à la ville, et les enfants l’apprécieront vivement! Et c’est gratuit!
Un texte de Ève Christian
Quoi : Biquette à Montréal
Où : Au parc Maisonneuve à Montréal
Quand : Tous les jours de 9 h à 19 h jusqu’au 20 septembre
Pour qui : Tout le monde
Explications : Faire paître des moutons en ville, c’est possible! Biquette à Montréal est un organisme à but non lucratif qui propose des services d’écopâturage afin de gérer des espaces verts d’une façon écologique avec des herbivores.
Tout a débuté en 2016, quand Marie-Ève Julien-Denis, la fondatrice de Biquette, a mis sur pied une bergerie urbaine dans deux espaces verts de Rosemont : les parcs Pélican et Lafond. Les étés suivants, les moutons ont croqué l’herbe de l’Arboretum du Jardin botanique, qui commençait à s'intéresser à la gestion écologique.
Depuis deux ans, la bergerie est au parc Maisonneuve. Les moutons y gambadent librement entourés de bénévoles qui assurent leur sécurité. Ils broutent l’herbe, le plantain, le trèfle et les basses feuilles des arbres sous l’œil amusé des enfants et des adultes! Comparativement à une tondeuse, le mouton est plus silencieux et soulève moins de poussière. De plus, il ne compacte pas le sol et… dépose naturellement son propre engrais, qui se dégrade en quelques jours, aidé par la pluie.
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Dix moutons (deux brebis et deux béliers, ainsi que deux agnelles et quatre agneaux nés ce printemps) déambulent au parc, eux aussi, en famille. Je vous les présente :
Chalette est la mère de la brebis Millette, des agneaux Louna, Blanche, Madrid et Dobby, et du bélier Zen, né au printemps 2019.
Elle est aussi la grand-mère de Kikou et de Milou, les petits de Millette.
Le bélier Cornoli (avec ses grosses cornes enroulées) est le père de Zen.
La bergerie Le Repaire de Biquette est installée au parc Maisonneuve derrière le jardin communautaire, pas loin du boulevard Rosemont et de la 31e avenue. Les moutons y retournent à quelques reprises dans la journée et y dorment la nuit. Quand une forte pluie les empêche de sortir manger les verdures, ils s’y nourrissent avec du foin et des graines.
Les biquettes Photo : Charles-Olivier Bourque ---
À noter : Quand vous arriverez au parc, arrêtez-vous au Repaire. Vous pourrez vous informer auprès des bénévoles de la direction qu’ont empruntée les moutons à leur départ. Puisqu’ils paissent un peu partout dans le parc et qu’ils se déplacent parfois rapidement, il est impossible de donner leur position exacte. Avant de partir à leur recherche, saluez les quatre poules de races différentes : Dodo et Denise (une Chantecler blanche et une Cochin grise), deux poulettes qui forment un duo inséparable, Roquette (une Plymouth Rock barrée) et Wendy (une Black Rock). Cette dernière est la cheffe de la basse-cour, tant et tellement que les enfants la prennent toujours pour un coq!
Mon avis : Le matin où je suis passée au parc, j’ai vu plusieurs filles et garçons, enthousiastes, les yeux brillants, posant plusieurs questions aux bergères et bergers bénévoles. J’ai appris des choses intéressantes et anecdotiques : les agneaux aiment monter sur les bancs de parc, les moutons s’installent sous les tables de pique-nique pour ruminer ou se gratter le dos et… il semble qu’ils ont un amour inexplicable pour les roues! On m’a raconté qu’à son arrivée au Repaire au début de juillet, Zen s’est mis le nez dans la graisse de la chaîne de vélo d’une des bénévoles, et que Chalette adore se coucher tout près des poussettes… Les moutons auraient-ils une adoration pour l’odeur des pneus? Mystère...
En plus d’assurer la sécurité des moutons, les bénévoles, en équipes étalées sur quatre périodes horaires quotidiennes de 9 h à 19 h, doivent anticiper leur trajectoire. Par exemple, une famille pique-niquant sur une nappe au sol recevra presque assurément la visite des moutons : les bergères et bergers doivent alors les dévier avant qu’ils ne volent un céleri! La piste cyclable serpentant dans le parc devient, à différents endroits, une traverse de moutons. Il faut donc des brigadiers et brigadières avec leur bâton de berger pour faire la circulation!
Certaines bêtes sont très affectueuses et cherchent les caresses des gens; malheureusement, cette année, il est impossible de les câliner, en raison de la COVID-19.
+ : Des ateliers sur des sujets liés aux moutons et à l’agriculture urbaine ont lieu le samedi, et, le mardi de 18 h à 19 h, il y a l’activité yoga parmi les moutons (les inscriptions sont obligatoires). C’est gratuit, mais les dons sont grandement bienvenus.