Darryl Burns, un proche d'une victime des attaques au couteau survenues dans la Nation crie James Smith et dans le village de Weldon, en Saskatchewan, enlace la veuve de Damien Sanderson.

Un retour sur les attaques en Saskatchewan

Publié le 12 septembre 2022

Un texte de Félicia Latour

Avertissement : Cette nouvelle parle de violence et de mort, et contient des informations dérangeantes qui peuvent susciter des émotions fortes. On te conseille de le lire avec un adulte ou une personne de confiance. Si t’as besoin de parler à quelqu'un, tu peux appeler Tel-jeunes (Nouvelle fenêtre) ou visiter son site web.

La semaine dernière, une série d’attaques au couteau en Saskatchewan a fait douze morts et 18 blessés. Cette tuerie (une série de meurtres), est l’une des plus mortelles de l'histoire du Canada.

Voici un aperçu de ce qui s'est passé.

Le début des attaques

Le matin du 4 septembre, la police a reçu un appel signalant une agression au couteau à la Nation crie James Smith. D'autres appels se sont succédé rapidement, décrivant des attaques semblables dans 13 endroits de la région, y compris le village avoisinant de Weldon.

Une carte présentant la Nation crie James Smith, en Saskatchewan.

Une carte présentant la Nation crie James Smith, en Saskatchewan.

Photo : Radio-Canada

Selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC), certaines victimes avaient été ciblées, tandis que d’autres auraient été choisies de manière aléatoire.

Une chasse à l'homme interprovinciale

Quelques heures plus tard, la police a prévenu la population canadienne qu'elle recherchait deux suspects, deux frères, qui ont été identifiés par plusieurs victimes. La police a aussi partagé la description de leur véhicule.

Grâce à cette description, quelqu’un aurait observé la voiture dans la capitale Regina, à plus de 300 km au sud du lieu de la tragédie. La police a donc élargi ses recherches à l'Alberta et au Manitoba.

Le lendemain (le lundi 5 septembre), un des suspects est retrouvé mort dans un champ, près d’une des scènes de crime. 

Des voitures de police sur les lieux de l'arrestation de Myles Sanderson, l'un des suspects d'une série d'attaques au couteau.

Le 7 septembre 2022, des voitures de police sur les lieux de l'arrestation de Myles Sanderson, l'un des suspects d'une série d'attaques au couteau survenues sur la Nation crie James Smith et dans le village de Weldon, en Saskatchewan, le 4 septembre 2022.

Photo : CBC / Chanss Lagaden

Deux jours plus tard, la GRC a fait des recherches après avoir reçu un signalement qu’un homme avec un couteau avait volé un camion. Peu après, la police a poursuivi le deuxième suspect dans un camion, qui a chuté dans un fossé. L’homme est tombé en détresse médicale et a été déclaré mort à l’hôpital, mettant fin à une chasse à l’homme de quatre jours. 

Les causes des attaques

Puisque les deux suspects sont morts, il est difficile de savoir pourquoi cette tragédie a eu lieu. Cependant, un des suspects avait un passé criminel et venait d’être libéré de prison. 

Rhonda Blackmore, la commissaire adjointe de la GRC, a déclaré que parler de motifs serait extrêmement difficile.

La commandante de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Saskatchewan, Rhonda Blackmore, lors d'une conférence de presse le 5 septembre 2022.

La commandante de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Saskatchewan, Rhonda Blackmore, lors d'une conférence de presse le 5 septembre 2022.

Photo : La Presse canadienne / Michael Bell

Dans un communiqué, le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines de la Saskatchewan, Bobby Cameron, a accusé ‎les effets de la dépendance.

Cela est la destruction à laquelle nous devons faire face lorsque les drogues illégales et nocives envahissent nos communautés.

Il a demandé aux autorités de travailler avec les dirigeants des différentes Premières Nations de la province pour créer des communautés plus sécuritaires pour leurs membres.

Un homme au micro tenant sa coiffe traditionnelle

Bobby Cameron a dit à la commissaire de la GRC : « Je sais que vous avez le coeur à la bonne place. On va y arriver. »

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Condoléances à travers le Canada et le monde

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a qualifié les attaques d’horribles et [de] déchirantes. Le 5 septembre, la tour de la Paix à Ottawa a mis le drapeau canadien en berne (à mi-mât) jusqu'au coucher du soleil.

Un drapeau en berne sur un édifice

Le drapeau canadien en berne sur la Tour de la paix, à Ottawa, suite aux attaques en Saskatchewan.

Photo : Reuters / PATRICK DOYLE

En Saskatchewan, tous les drapeaux du palais législatif et des autres édifices gouvernementaux ont aussi été mis en berne. Ils le resteront pendant au moins 10 jours, soit une journée en mémoire de chaque personne ayant perdu la vie.

Scott Moe, le premier ministre de la Saskatchewan, a dit : Il n’y a pas de mots pour décrire la douleur créée par cette violence absurde.

Dans une de ses dernières allocutions, la reine Élisabeth II a offert ses condoléances aux personnes en deuil :

Mes pensées et mes prières vont à ceux qui se remettent de leurs blessures et qui pleurent des pertes aussi horribles. Je porte le deuil avec tous les Canadiens en ce moment tragique.

Voir plus