

Notre sirop d’érable en péril
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Le réchauffement climatique menace l'un des plus importants fleurons québécois : le sirop d'érable. Cet or ambré produit ici et convoité partout dans le monde pourrait être mis à l’épreuve par les aléas attendus de la météo d’ici la fin du siècle.
La production acéricole se concentre dans l’est du Canada, principalement au Québec. On y trouve 75 % des érablières, mais 89 % des érables entaillés, selon Statistique Canada.
Sans surprise, l’exploitation de l’érable se fait en grande majorité dans sa niche climatique, c’est-à-dire là où les conditions sont favorables à son développement, ou encore tolérables.
Mais, avec le réchauffement climatique, cette zone est appelée à se transformer.
D’ici 2070, la niche climatique de l’érable risque de s’étendre vers le nord et de laisser des zones plus au sud à découvert, comme dans les provinces maritimes, dans l’Est ontarien et sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, où il serait à la limite de sa tolérance.
Dans certaines régions du Québec, les érables pourraient même se retrouver dans de nouvelles conditions de croissance d’ici la fin du siècle, selon le scénario le plus pessimiste.
C’est le cas notamment pour la Montérégie, le Centre-du-Québec et une partie de Chaudière-Appalaches et de l’Estrie, toutes des régions parmi les plus entaillées.
Une portion de l’Est ontarien et du Nouveau-Brunswick sortirait aussi de la niche climatique de l’érable.
En fin de compte, la majorité des érablières pourraient même se retrouver à l’extérieur des meilleures conditions climatiques pour la croissance des érables d’ici 2100.
« C'est le scénario le plus catastrophique », convient la chercheuse Isabelle Aubin, de Ressources naturelles Canada.
Huit des dix régions comptant le plus grand nombre d'entailles sortiraient complètement de la niche climatique idéale de l’érable d’ici 2100, selon notre analyse des projections climatiques les plus pessimistes (voir méthodologie).
Évolution des conditions climatiques dans les 10 régions les plus entaillées
Conditions idéales
Conditions idéales ou tolérables
Conditions idéales
Conditions idéales ou tolérables
2011-2040
2041-2070
2071-2100
Les trois provinces produisant l'essentiel du sirop d’érable canadien, soit le Québec (89 % des entailles), le Nouveau-Brunswick (6 % des entailles) et l’Ontario (4 % des entailles), se retrouveraient alors en partie dans des conditions de croissance nouvelles, que ce soit des températures moyennes annuelles différentes ou encore des quantités de précipitations modifiées.
« Quand on se retrouve à l’extérieur des conditions dans lesquelles on était habitué de croître, on risque d’être plus sensible, précise Isabelle Aubin. On peut supposer que ces conditions ne seront pas favorables à l’érable. Peut-être qu’il va s’adapter. Peut-être que non. On ne sait pas ce qui peut arriver. »
« C’est facile de pouvoir modéliser où le climat se dirige dans le futur », mais de comprendre l'adaptation de l’espèce, c’est une autre paire de manches, estime-t-elle.
À l’extérieur de sa niche climatique, l’érable pourrait se buter à des difficultés de régénération, à une plus grande vulnérabilité aux insectes et aux maladies, et même à une mortalité accrue, énumère la chercheuse.
Mais ce scénario catastrophe illustre un cas de figure extrême du réchauffement climatique, comme si aucune mesure d'atténuation n'était prise et que les émissions de gaz à effet de serre continuaient à augmenter jusqu’à la fin du siècle.
Heureusement, les mesures déjà prises (et celles à venir) pourraient permettre au Québec d’éviter le pire. Les scénarios plus modérés, qui misent sur une réduction des émissions à partir de 2040, laissent la province à l’intérieur de la niche climatique de l’érable, davantage qu’aux États-Unis où la production acéricole est plus à risque.
La réalité se situe quelque part entre les deux modèles climatiques, selon les experts.
« Les érablières sont sur de bons sites, où même si l'enveloppe bouge un peu, il y a des poches qui vont rester et qui seront encore favorables », estime Sylvain Delagrange, professeur spécialisé en écophysiologie végétale à l’Université du Québec en Outaouais.
En forêt naturelle, par contre, la situation pourrait être tout autre.
« Aujourd'hui, ces forêts, on aurait pu les entailler. Mais probablement qu'on ne pourra plus. Le potentiel va être perdu à cause du déplacement de la niche climatique. »
— Sylvain Delagrange, Université du Québec en Outaouais
Malgré tout, le chercheur s’inquiète moins du déplacement de la niche climatique de l’espèce que de l’impact du réchauffement climatique sur la production du sirop d’érable. Car l’érable pourrait s’adapter à un climat nouveau, mais pas l’acériculture.
« L’érable peut s'adapter à plusieurs conditions, tempère l’expert. Pour la survie de l'espèce, il y a moins d’inquiétudes à avoir qu’au début. Mais pour la production de sirop, ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas la même enveloppe. C'est un peu plus fragile. »
Le sirop emblématique québécois
Le Québec se trouve au cœur de la production acéricole grâce à ses hivers rigoureux.
Portrait de l'industrie acéricole canadienne
Source : Statistique Canada
Pour produire la sève qu’on récolte des érables, un processus de gel et de dégel est nécessaire au printemps, avec de belles journées ensoleillées précédées de nuits froides.
















L’érable est l’un des rares arbres dont on récolte la sève, entre la dormance et la réactivation de sa croissance au printemps.
Son bois a des propriétés particulières. Contrairement aux autres espèces, ses fibres sont complètement remplies de gaz à la fin de l’hiver.
Quand la nuit tombe et que le mercure passe sous zéro, l’arbre gèle. Le gaz contenu dans ses fibres se contracte, créant une succion qui dissout les sucres contenus dans ses vaisseaux avec de l’eau tirée du sol à partir des racines. C’est la phase d’absorption.
Quand la température se réchauffe dans la journée, l’arbre dégèle. Le gaz reprend de l’expansion, ce qui met l’eau d’érable sous pression pendant la phase d’exsudation.
Une entaille permet d’en faire la récolte, jusqu’à ce que la température rechute sous zéro, ce qui arrive souvent une fois que la nuit tombe.
« Ça prend ces cycles de chaleur et de refroidissement » fortement associés à notre climat, mais menacés par le réchauffement planétaire, explique Sergio Rossi, du Département des sciences fondamentales de l’Université du Québec à Chicoutimi.
Peu importe le modèle climatique retenu, qu’il soit modéré ou extrême, les deux entraînent des températures moyennes en hausse de 3,2 à 6,3 °C au Canada en 2100.
Le professeur en écologie forestière ne s’attend pas à des journées plus chaudes, mais plutôt à des nuits moins froides. « Ça veut dire que cette variation journalière de la température pourrait se réduire, explique-t-il. Si on a moins de froid pendant la nuit, on perd un des éléments qui permet ce changement entre gel de nuit et réchauffement de jour. »
Les journées tièdes ne sont pas synonymes de bonnes récoltes, précise l’expert.
« Si les changements climatiques affectent les journées où il y avait une énorme production, on pourrait risquer d’avoir un impact très important sur la coulée et la production finale. »
— Sergio Rossi, Université du Québec à Chicoutimi
Déjà, les caprices de la météo se voient dans la production annuelle de sirop d’érable. « La production est en dents de scie », constate Sylvain Delagrange. Mais elle tend toutefois à augmenter, principalement en raison du nombre d’entailles qui augmente lui aussi.
Production annuelle de sirop d'érable, par province
La quantité de sirop d'érable produite au Canada fluctue d'une saison à l'autre, mais demeure en augmentation avec un record de production de 17,4 millions de gallons l'an dernier. Toutefois, le réchauffement climatique fait craindre davantage de « moins bonnes saisons ».
Source : Statistique Canada
Les moins bonnes saisons sont généralement associées aux aléas de la météo, lorsqu’un hiver très froid s’accroche ou qu’un printemps court et chaud mène à une fin abrupte de la coulée avec un débourrement hâtif, quand les arbres bourgeonnent.
Les extrêmes de la météo
Jusqu’à présent, le réchauffement climatique se manifeste surtout par un déplacement de la saison des sucres : elle commence plus tôt, mais se termine aussi plus tôt.
Mis à part un raccourcissement éventuel de la période propice à la récolte de l’eau d’érable, les chercheurs s’inquiètent surtout des phénomènes météorologiques extrêmes.
Des précipitations abondantes, de grandes chaleurs ou de longues périodes de sécheresse risquent d'entraîner un stress pour les érables, qui se préparent dès l’été à la coulée.



















Pendant sa croissance, de l’été à l’automne, l’érable accumule de l'énergie sous forme d’amidon, fabriqué à partir du CO2 atmosphérique capturé grâce à la photosynthèse.
Il transforme cet amidon en sucres (un antigel naturel) à l'approche de l’hiver, et aussi pendant celui-ci, pour se protéger du froid. Plus il fait froid, plus il en produit.
Au printemps, quand l’érable se réveille, les sucres accumulés se mélangent à l’eau absorbée par les racines afin d’être utilisés pour la reprise de la croissance. C’est ce qu’on appelle l’eau d’érable.
Le succès d’une production printanière est étroitement lié au taux de sucre et à la quantité d’eau récoltée.
On recueille jusqu’à 5 % des réserves en sucre de l’érable. Et il faut environ 40 litres de sève pour produire, une fois bouillie, un litre de sirop d’érable.
La saison des sucres s’étale habituellement de la fin février au début mai, selon les régions.
« Si les changements climatiques viennent avec un assèchement et une réduction de la disponibilité en eau dans le sol, avec des précipitations moins abondantes, l’érable n’aura pas d’eau à récupérer et à faire circuler », affirme Sylvain Delagrange.
D’autant plus que ce que l’érable nous donne, il en a aussi besoin pour assurer sa croissance. « Il utilise les mêmes sucres pour grandir », explique Tim Rademacher, chercheur postdoctoral à l’Université du Québec en Outaouais. Et les arbres les plus grands et les plus en santé ont tendance à être plus généreux en retour.
Cet équilibre est aussi menacé par le réchauffement climatique. Pour qu’il puisse continuer à être entaillé, un érable doit rester en santé et continuer à pousser.
« Chaque fois que j’entaille, je crée une blessure, indique le chercheur. Il faut que cette blessure se ferme. Si les arbres poussent de moins en moins, ces blessures pourraient rester ouvertes plus longtemps, ouvrant la porte à des champignons et des organismes capables d’envahir l’arbre et de l'endommager. »
« Si le taux de mortalité augmente, que le taux de régénération n’augmente plus et qu’en plus la croissance est réduite, on ne serait plus capable à long terme de garder la population d'érables dans un équilibre. Tranquillement, on perdrait des entailles. »
— Tim Rademacher, Université du Québec en Outaouais
Qui plus est, les insectes ravageurs qui s’attaquent aux érables, eux, profiteraient du réchauffement climatique. Jusqu'à 150 espèces d'insectes s'alimentent des feuilles d'érables, dont une douzaine causent déjà d'importants dégâts. C’est le cas de la livrée des forêts, qui cause plus de ravages en épisodes de sécheresse. « Des insectes déjà présents pourraient avoir un impact plus important, confirme Isabelle Aubin. Mais il y a aussi de nouvelles bestioles qui arrivent », que ce soit le longicorne asiatique ou encore le fulgore tacheté.
Se tourner vers le nord?
Là où tous les modèles climatiques sont unanimes, c’est qu’un potentiel pour l’érable s’ouvrirait vers le nord du Canada d’ici la fin du siècle.
C’est le cas pour Terre-Neuve-et-Labrador, comme pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec. La réduction de la niche climatique au sud serait donc compensée par l’ajout au nord de milliers de kilomètres carrés de territoire au climat désormais adapté à la croissance de l’érable.
2011-2040
2071-2100
Impossible toutefois pour l’érable de s’y rendre par lui-même.
« Ça ne veut pas dire que la distribution de l’érable va suivre son climat », indique Isabelle Aubin, de Ressources naturelles Canada. D’ici 2100, l’érable monterait à peine un peu plus au nord, selon les projections, qui voient pourtant le climat changer jusqu’à la baie d'Ungava.
« C’est là qu'on dit qu’un jour il va probablement y avoir un mismatch entre les deux, poursuit-elle. On va se retrouver avec des érables dans de nouvelles conditions de croissance, au sud, alors que les bonnes conditions se trouvent au nord. »
Le taux de migration de l’érable est beaucoup plus lent que l’évolution du climat.
« Normalement, ça se serait fait tout doucement, poursuit le professeur en écologie Sylvain Delagrange. Avec une coévolution du climat et de la migration naturelle. Mais le climat migre tellement vite que l'espèce n’est pas capable de suivre son aire de répartition. »
Il faut entre 20 et 40 ans pour qu’un arbre devienne mature, après quoi, les semis produits, s’ils ont pris racine, doivent à leur tour arriver à maturité, et ainsi de suite, pour permettre à l’espèce de continuer à monter plus au nord.
Gros plan sur nos érables
Une centaine de variétés d'érables existent dans le monde, mais seulement une dizaine sont indigènes au Canada. Deux d’entre eux, l’érable à sucre et l’érable rouge, sont surtout utilisés pour faire du sirop, généralement passé l’âge de 40, 50 ou même 60 ans.

À sucre
C’est le préféré des acériculteurs. Sa sève est plus sucrée; il en faut donc moins pour produire du sirop. Mais l’érable à sucre est plus sensible aux grandes chaleurs comme aux grands froids.
Rouge
Sa plus grande résilience lui a permis de s’étendre dans toute l’Amérique. Au sud, on le trouve jusqu’en Floride et même au Mexique, mais seul le climat du Canada (et du nord des États-Unis), avec ses cycles de gel et de dégel au printemps, permet d’en recueillir la sève.


Noir
C’est une espèce menacée. Il n’est donc pas le candidat privilégié à l’entaillage.
Argenté
Il aime les milieux plus humides. Sa sève est moins sucrée et offre moins de rendement. Le goût du sirop est légèrement différent.


À épis

À Giguère

À grandes feuilles

Circiné

De Pennsylvanie

Nain

De Norvège
Cette espèce envahissante originaire d’Europe se trouve surtout en ville, comme à Montréal. Son sirop a un goût plus végétal.
Parmi eux, l’érable rouge se démarque par sa capacité d'adaptation.
« Il tolère mieux les extrêmes » et peut s'épanouir autant dans des sols humides que secs, contrairement à l’érable à sucre, qui a besoin de plus de constance, selon le professeur Sergio Rossi.
Ces caractéristiques lui permettent une meilleure résistance au réchauffement climatique. « C’est un gagnant, autant pour sa capacité de migrer vers le nord que de bien persister dans de nouvelles conditions de croissance », confirme Isabelle Aubin.
« On risque d’avoir beaucoup plus d’érables rouges dans notre paysage dans le futur. »
— Isabelle Aubin, Ressources naturelles Canada
Sauf qu’une embûche de taille se place sur son chemin. L’érable a déjà atteint sa limite nordique au Canada, au-delà de laquelle les conditions de sols ne lui sont plus favorables.
Les sols plus acides de la forêt boréale, contrairement à ceux de la forêt tempérée ou mixte du sud, contrecarreraient tout effort de migration naturelle, même si le climat est au rendez-vous. On y trouve surtout des forêts de conifères, sur des sols moins riches et avec des eaux stagnantes.
« On risque d’observer une hausse de la mortalité des érables au sud, mais pas nécessairement une augmentation de la natalité dans le nord. Plutôt que d’avoir un déplacement, on pourrait donc avoir une réduction de l’aire de distribution de l’érable. »
— Sergio Rossi, Université du Québec à Chicoutimi
C’est aussi pourquoi même si le climat devenait favorable à l’érable à Terre-Neuve-et-Labrador et dans le Nord-du-Québec, deux régions où on ne trouve présentement aucune érablière, l’acériculture n’en profiterait pas pour autant.
Donner un coup de pouce à l’érable
La migration assistée, une stratégie d’adaptation au changement climatique, est souvent évoquée pour aider l’érable à coloniser les forêts nordiques.
Mais la réalité est beaucoup plus nuancée. Au-delà de la qualité des sols, le climat actuel n’est pas encore celui qui devrait être favorable à l’érable à la fin du siècle.
Les efforts d’aujourd’hui pourraient donc ne pas donner les fruits escomptés.
« Le climat va éventuellement s’adoucir, explique Sylvain Delagrange. Ça va favoriser la croissance, bientôt. Mais, pour l'instant, on plante des arbres dans des conditions qui sont difficiles pour eux. Et avant qu'on ait des arbres prêts pour la production dans le Nord, il faudra compter encore plus de temps. »
Un point de vue que partage Sergio Rossi.
L’expert propose de maximiser dès maintenant la production acéricole à la limite nord du pays, où le climat est déjà favorable à l’érable et qui pourrait le rester même avec le déplacement le plus pessimiste de sa niche climatique. « L’idée serait d’aller chercher des zones dans lesquelles on pourrait penser à une production différente, plus adaptée aux nouvelles conditions, sans se déplacer encore plus au nord. »
Il y a beaucoup de potentiel inexploité en matière d'entailles au nord du Saint-Laurent, comme au Saguenay-Lac-Saint-Jean, en Abitibi-Témiscamingue et en Outaouais.
Avant d’entrer dans la forêt boréale, cette bande de territoire aurait donc tous les avantages. Ce serait l’occasion d’y développer de nouvelles érablières nordiques, en privilégiant les érables les plus résistants.
Prévenir plutôt que guérir
Sauf qu’il est minuit moins une pour les experts.
La majorité des régions où l’acériculture s’est développée au cours des 10 dernières années, et qui ont connu les plus fortes hausses en nombre d’entailles, se retrouveraient dans des conditions climatiques incertaines avec le réchauffement planétaire.
« Le potentiel de coulée, surtout dans le sud du Québec, est à risque », s’inquiète Sylvain Delagrange. Et malgré toutes les solutions de rechange imaginées, la marge de manœuvre est mince pour préserver l’acériculture des bouleversements climatiques.
« Ce type de production ne permet pas une adaptation », se désole à son tour Sergio Rossi. Impossible de simuler le cycle de gel-dégel nécessaire à la récolte de sève.
« Tout le monde s’entend que la première chose à faire, c'est de réduire les gaz à effet de serre et de diminuer les effets des changements climatiques, insiste Sylvain Delagrange, pour qu’on conserve le plus longtemps possible ce qui s’est mis en place naturellement, ou qu’au moins on ne le perde pas trop vite. »
Cette industrie génère des centaines de millions de dollars en revenu annuel au Canada.
Valeur des produits de l'érable, au Canada et par province
L'industrie acéricole génère d'importants revenus annuels, notamment au Québec où se concentre la production. La valeur totale des produits de l'érable a atteint un sommet en 2019 à 562,4 M$.
Source : Statistique Canada
Avec le réchauffement climatique, l’acériculture prend encore plus de valeur, selon le professeur spécialisé en écophysiologie végétale, et devrait primer sur la coupe forestière.
« La forêt filtre l’air, fixe du carbone à long terme et sert d’habitat naturel », rappelle-t-il.
« Un même hectare de forêt, si on l’utilise pour la production de sirop, il y a tellement peu d'impact que tous les autres services naturels qu’elle nous rend ne sont quasiment pas affectés. Et, en plus, on a cette plus-value économique. »
— Sylvain Delagrange, Université du Québec en Outaouais
Selon l’expert, c’est non seulement économiquement viable d’entailler nos érables, mais surtout écologiquement responsable.
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Méthodologie
Daniel Blanchette Pelletier journaliste de données, Isabelle Bouchard analyste de données, Melanie Julien cheffe de pupitre, Francis Lamontagne designer, Charlie Debons illustratrice, André Guimaraes et Mathieu St-Laurent développeurs, Danielle Jazzar réviseure linguistique et Martine Roy coordonnatrice