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Voici pourquoi Noël a été annulé

Les rassemblements de fin d’année sont interdits pour la majorité des Canadiens. En cause, une nouvelle flambée de l’épidémie de COVID-19, que nous avons modélisée en 3D. Faites défiler jusqu’à la fin pour obtenir les chiffres de votre région.

Par Naël Shiab

16 décembre 2020

Nous avons divisé la pandémie en deux périodes de 140 jours :
  • la première, du 11 mars au 28 juillet;
  • la deuxième, du 29 juillet au 15 décembre.
La situation continue toutefois d’évoluer et les comparaisons présentées ici sont donc préliminaires.
Une image montrant une région sanitaire avec un pic vers le haut. La légende indique que plus les pics sont hauts, plus le nombre de cas pour 100 000 habitants est important.
Lors de la première moitié de la pandémie, le coronavirus balaie l’est du pays. Au Québec, la semaine de relâche début mars catalyse l’arrivée du virus et sa propagation. Dans les résidences pour personnes âgées québécoises et ontariennes, la COVID se répand comme une traînée de poudre.
Avec un grand nombre d’aînés infectés, c’est l’hécatombe, en particulier à Montréal et à Laval, où les mouvements de personnel entre CHSLD aggravent la situation. Une nuance : le Québec comptabilise les décès par dépistage, mais aussi par lien épidémiologique (sans test), ce qui gonfle ses chiffres par rapport aux autres provinces.
Dans le centre et l’ouest du pays, le pire est évité au printemps. Les rassemblements et les déplacements sont restreints. Les cas et les décès restent limités.
Mais voici le nombre de cas pour la deuxième moitié de la pandémie, d’août à décembre. Trois fois plus de Canadiens sont déclarés positifs à la COVID-19 qu’entre mars et juillet. Il ne faut pas oublier que beaucoup plus de tests sont effectués également.

Tests quotidiens au Canada

L’Alberta, la Saskatchewan et le Manitoba, qui avaient évité une vague au printemps, voient alors leurs nombres de cas exploser pendant l’automne et les malades affluer dans leurs hôpitaux.
Dans l’est du pays, le virus ne se limite plus aux grandes villes. L’été terminé, le nombre de cas augmente presque partout. Si la transmission du virus est indéniable, la hausse du nombre de tests aide ici aussi à dépister plus de cas.
Une exception : la « bulle atlantique » qui résiste depuis le début de la pandémie. Ces provinces se sont entendues pour contrôler les entrées sur leur territoire et obligent les voyageurs provenant du reste du Canada à s’isoler. La bulle a toutefois éclaté en novembre, quand le nombre de cas a augmenté dans cette région.
Entre mars et juillet, un malade sur trois avait plus de 60 ans. Mais d’août à septembre, ce ratio tombe à un sur six. Aussi, les connaissances sur le virus et les soins aux patients se sont améliorés. Conséquence : même si trois fois plus de Canadiens ont été déclarés positifs à la COVID-19, deux fois moins en sont morts lors de la deuxième moitié de la pandémie.
Mais la crise est loin d’être terminée. En moyenne, 102 Canadiens meurent de la COVID chaque jour depuis le 1er décembre (dont 34 au Québec et 22 en Ontario). Les malades sont de plus en plus nombreux à être hospitalisés. Si la tendance se maintient, plus de 3400 Canadiens passeront Noël à l’hôpital à cause du virus, un record. Une partie d’entre eux n’en sortiront pas vivants, et l’arrivée d’un vaccin ne pourra rien y changer.

Hospitalisations au Canada

La suite de cette analyse est personnalisable, si vous le souhaitez. Tapez les trois premiers caractères de votre code postal.

Nous ne conservons pas cette information.

Les pics représentent désormais le nombre de cas pour 100 000 habitants depuis le début de la pandémie, pour chaque région sanitaire.
Le Québec, l’Alberta et le Manitoba sont les provinces comptant le plus de cas pour 100 000 habitants en 2020.

Cas pour 100 000 habitants

Dans votre région sanitaire ({Region}), {Cas} cas pour 100 000 habitants ont été détectés depuis le début de la pandémie. C’est {DessusDessousCas} votre province ({Province}), qui est de {MoyenneCas} cas. Votre région est en {PositionCasProv} position sur les {totalPositionProv} que compte votre province.
Le Québec, le Manitoba et l’Ontario sont les trois provinces comptant le plus de morts pour 100 000 habitants en 2020 à cause de la COVID-19.

Morts pour 100 000 habitants

Dans votre région sanitaire ({Region}), {Morts} morts pour 100 000 habitants ont été détectés depuis le début de la pandémie. C’est {DessusDessousMorts} votre province ({Province}), qui est de {MoyenneMorts} morts. Votre région est en {PositionMortsProv} position sur les {totalPositionProv} que compte votre province.
Si on compare le nombre de cas pour 100 000 habitants depuis le début de la pandémie pour toutes les régions sanitaires du Canada, votre région arrive en {positionTousCas} position sur 92.
Et pour ce qui est des décès, votre région est en {positionTousMorts} position sur 92.
Merci d’avoir lu cette analyse jusqu’à la fin! Plus bas, vous trouverez nos sources de données et notre méthodologie.

Méthodologie

Pour déterminer les dates correspondant à la première et à la deuxième période de la pandémie, nous avons pris le 11 mars 2020 comme point de départ, date à laquelle l’Organisation mondiale de la santé des Nations unies a déclaré l’état de pandémie.

Nous avons ensuite découpé la pandémie en deux périodes d’exactement 140 jours, du 11 mars au 28 juillet, puis du 29 juillet au 15 décembre, soit la veille de la publication de cette analyse. Les deux périodes commencent un mercredi et se terminent un mardi. Cela nous permet d’inclure les statistiques de fin de semaine de certaines provinces qui ne les déclarent que le lundi suivant.

Les statistiques de cas et de morts par régions sanitaires proviennent du COVID-19 Canada Open Data Working Group. La Saskatchewan a modifié ses zones sanitaires en septembre. Pour assurer la continuité historique des données, les zones sanitaires présentées ici sont les anciennes zones et les données sont ajustées en conséquence.

Les données de population qui ont permis de calculer les taux pour 100 000 habitants proviennent soit des provinces elles-mêmes pour 2020 ou 2019, soit de Statistique Canada pour 2018. Nous avons pris les données les plus récentes disponibles.

Le nombre de tests et d’hospitalisations au Canada ainsi que les données provinciales pour les cas et les décès proviennent de notre propre compilation.

Plusieurs experts ont été contactés dans le cadre de ce reportage. Isha Berry et Jean-Paul R. Soucy, membres fondateurs du COVID-19 Canada Open Data Working Group et étudiants au doctorat en épidémiologie de l’Université de Toronto. Benoît Barbeau, professeur en sciences biologiques à l’UQAM et expert en virologie. Eduardo Franco, professeur au Département d'oncologie et d’épidémiologie et au Département de biostatistiques à l'Université McGill. Benoît Mâsse, professeur à l'École de santé publique de l'Université de Montréal.

Naël Shiab journaliste de données, Francis Lamontagne designer, Melanie Julien chef de pupitre, Martine Roy coordonnatrice.