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Étape 1 | Étape 2 | Étape 3 | Approuvés | Approuvés au Canada |
Note : les vaccins approuvés incluent les vaccins candidats qui ont été approuvés pour une utilisation d'urgence ou à grande échelle dans au moins un pays.
Cliquez ici pour voir le progrès de chaque vaccin.Cette page sur les vaccins en développement pour contrer le SRAS-CoV-2 est mise à jour régulièrement à partir des rapports de l'Organisation mondiale de la santé et des autorités sanitaires canadiennes.
Un vaccin efficace contre le coronavirus causant la COVID-19 permettrait un retour à une vie normale. Le 9 décembre 2020, le Canada a approuvé une première formule, une étape cruciale pour sa distribution à la population.
Les premiers résultats publiés cet automne, après des tests sur des volontaires, montrent que plusieurs vaccins seraient très efficaces pour se protéger de la COVID-19. En décembre 2020, plusieurs vaccins ont reçu des approbations d'urgence dans certains pays. De son côté, le Canada a précommandé des centaines de millions de doses auprès de plusieurs manufacturiers. Les résultats des tests cliniques sont analysés par les autorités sanitaires avant toute distribution à la population.
Plus d'une centaine d'équipes de scientifiques du monde entier sont à pied d'oeuvre pour développer un vaccin contre la COVID-19. « C'est un processus aussi impressionnant que fascinant, indique la Dre Lynora Saxinger, spécialiste en maladies infectieuses à l'Université de l'Alberta, à Edmonton. Et c'est un travail absolument nécessaire. » Même dans les pays où le coronavirus a provoqué une hécatombe, on est loin d'atteindre un taux d'immunité collective. Sans cette immunité, le virus peut continuer à se propager de façon exponentielle lorsqu'on se déconfine, explique-t-elle.
Plusieurs vaccins enregistrés auprès de l'Organisation mondiale de la santé sont développés au Canada. Des experts canadiens collaborent aussi à des projets d'organisations étrangères. L'expertise du pays, notamment grâce à des travaux sur les virus Ebola, SRAS et MERS, en est renforcée, selon la Dre Saxinger.
En général, le développement d'un vaccin prend plus de 10 ans. Les étapes vont comme suit :
Ce processus a été accéléré pour la COVID-19. Le premier essai sur des humains a commencé en mars, seulement deux mois après l'identification du virus et de la maladie. Et les différentes étapes se déroulent en parallèle plutôt que les unes à la suite des autres. Par exemple, l'étape 2 d'un vaccin peut se dérouler quelques semaines après le début de l'étape 1, même si cette dernière peut encore durer des mois.
Dans le tableau ci-dessous, un drapeau est apposé au nom de l'organisation lorsqu'il s'agit d'un vaccin développé au Canada. Un symbole
est ajouté quand le vaccin est approuvé au Canada.
Organisations | Type | 1 | 2 | 3 | Appr. |
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La vaste majorité des vaccins en évaluation préclinique ne seront jamais distribués au grand public (94 % échouent à cette étape, selon une étude publiée en 2013). Mais pour la COVID-19, comme un nombre impressionnant de vaccins sont en développement, plusieurs pourraient se rendre jusqu'à une mise en marché, chacun ayant sa propre stratégie pour venir à bout du nouveau coronavirus, selon la Dre Saxinger.
L'humanité pourrait tirer plusieurs avantages de cette diversité :
Stephen Barr, professeur associé en microbiologie et immunologie à l'Université Western, à London, en Ontario, travaille sur un potentiel vaccin avec son équipe. Le « meilleur » vaccin n'est pas forcément le bon pour tout le monde, souligne-t-il. « Mais le deuxième choix est peut-être salutaire pour les patients qui ne répondent pas au premier. Donc c'est toujours une bonne chose d'avoir plusieurs options ou d'avoir divers vaccins qu'on peut utiliser parallèlement dans le monde entier. »
Ce sont les vaccins traditionnels, utilisés depuis des décennies. La plupart d'entre nous en ont reçu.
Pour ces vaccins, le virus est cultivé en grande quantité, puis tué avec un produit chimique, de la chaleur ou des radiations. Deux vaccins pour la grippe sont conçus ainsi, avec un virus que l'on reproduit dans des oeufs de poule ou dans des cellules de mammifères.
Le virus est cultivé mais, au lieu d'être tué, il est génétiquement affaibli pour le rendre incapable de se multiplier dans notre corps. Dans le passé, on le cultivait dans des environnements distincts de ceux dans lequel il se reproduit normalement. C'est la technique utilisée pour les vaccins contre la varicelle ou la fièvre jaune.
Pour les vaccins contre le SRAS-CoV-2, on utilise plutôt une technique d'ingénierie génétique qui consiste à recréer le virus à partir de zéro en y intégrant des mutations qui le fragilisent.
Ces vaccins ne contiennent pas de virus entier, mais seulement des fragments. Ils mettent en contact notre système immunitaire avec, par exemple, des protéines qui composent le virus. Notre corps apprend ainsi à les reconnaître et prépare ses défenses.
Dans le cas du SRAS-CoV-2, la partie concernée est le crochet ou la protéine en forme de « S ». Ce crochet permet au virus de s'agripper aux cellules humaines, avant d'y pénétrer. C'est d'ailleurs ce qui lui donne son aspect de couronne lorsqu'on l'observe au microscope, d'où le nom « corona » virus.
Pour ce type de vaccin, la protéine est produite à l'extérieur du corps. Auparavant, on désintégrait des virus entiers avec des détergents pour isoler la protéine. Mais, de nos jours, il est possible d'insérer le gène qui permet la production de la protéine dans un autre organisme que le virus lui-même afin de la produire en grande quantité.
Un vecteur viral est un virus inoffensif qui peut être manipulé pour transporter en lui un morceau d'un autre virus, comme le SRAS-CoV-2. Il est modifié génétiquement pour ne pas se reproduire et ne pas causer de maladie. Il est programmé pour fabriquer une protéine, comme celle avec laquelle le coronavirus s'accroche aux cellules humaines, ce qui permet de provoquer une réaction immunitaire.
Parmi les vecteurs viraux utilisés pour les vaccins potentiels contre la COVID-19, on trouve les adénovirus, le virus modifié de la vaccine Ankara (une variole affaiblie), des para-influenzas (causant des maladies respiratoires) et le virus de la rage.
Ce vecteur est un virus inoffensif pour l'humain, mais qui peut se reproduire dans le corps. Soit il ne cause naturellement aucun symptôme, soit il a été affaibli. Il a été modifié afin de produire une protéine comme celle qui permet au SRAS-CoV-2 de s'accrocher aux cellules humaines, provoquant une réaction immunitaire contre lui. Ce type de vaccin a déjà été approuvé contre l'Ebola.
Parmi les vecteurs réplicatifs utilisés pour les vaccins potentiels contre la COVID-19, on trouve des versions affaiblies de l'influenza et de la rougeole, tout comme des virus qui infectent habituellement le bétail, tels que la variole équine ou le virus de la stomatite vésiculaire.
Avec ces vaccins, on injecte chez les patients le code génétique relatif à une protéine, par exemple celle qui permet aux coronavirus de s'accrocher aux cellules humaines. Les cellules dans le corps du patient prennent alors cette « recette » et produisent la protéine, permettant au système immunitaire de la reconnaître et d'y réagir.
On injecte chez les patients le code génétique – la « recette » – d'une protéine, par exemple celle qui permet aux coronavirus de s'accrocher aux cellules humaines. La recette est un bloc d'ADN. Ce sont ensuite les cellules du patient qui suivent la recette et produisent la protéine. Le système immunitaire apprend ainsi à la reconnaître et à déclencher ses mécanismes de défense.
Emily Chung journaliste scientifique, Naël Shiab journaliste de données, Daniel Blanchette Pelletier chef de pupitre, Santiago Salcido designer. Avec la collaboration de Matt Crider, Andrew Ryan, Dwight Friesen et Richard Grasley de CBC News Labs.