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Une clinique d’urgence pour Autochtones ouvre à Montréal

Une salle de la clinique avec du matériel médical et un siège pour les patients.

Si le concept de clinique d’urgence pour Autochtones n’est pas rare dans l’Ouest canadien, il l’est un peu plus au Québec.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Le Centre de santé autochtone de Tiotihà:ke (Indigenous Health Centre of Tiohtià:ke) ouvrira cette semaine une clinique de soins d’urgence pour Autochtones, une première du genre à Montréal.

N’importe quelle personne se considérant comme autochtone pourra se présenter et obtenir des soins adaptés de la part d’un médecin et d’infirmières. La clinique mêlera les approches traditionnelles autochtones et occidentales afin d’offrir une aide sur les plans physique, mental et spirituel.

Pour ses débuts, la clinique n’ouvrira que les mercredis matin, à partir du 9 août, pour des rencontres d’un quart d’heure.

Un événement inaugural aura lieu le 15 août pour célébrer l’ouverture de cette clinique située au deuxième étage du Complexe de santé Reine Elizabeth, à côté de la station de métro Vendôme.

Une peluche et des dépliants sur un comptoir.

Pour ses débuts, la clinique n’ouvrira que les mercredis matin, à partir du 9 août, pour des rencontres d’un quart d’heure.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

La directrice de la clinique, Michelle Reis-Amores, se dit à la fois excitée et très occupée en vue de l’ouverture de cette clinique tant attendue par de nombreux Autochtones.

Ces gens auront l’occasion de pouvoir venir dans un espace sécurisant et d'avoir une réponse adéquate à leurs besoins.

Michelle Reis-Amores est devant un ordinateur portable et sourit à la caméra.

Michelle Reis-Amores est directrice à la nouvelle clinique d'aide d'urgence.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Michelle Reis-Amores explique que, pour le moment, la clinique compte un seul médecin, le Dr Sean Yaphe.

Il est très impliqué et adore le projet, lance la directrice, qui précise que le Dr Yaphe est également un des membres fondateurs du Centre de santé autochtone de Tiotihà:ke.

Michelle Reis-Amores espère pouvoir recruter plus de médecins afin d'augmenter l’offre de soins. La directrice indique que cinq médecins ont signifié leur intérêt à participer au projet et que d’autres pourraient se joindre à eux au fil du temps.

Écoutez l'entrevue de notre journaliste Philippe Granger à l'émission Midi Info sur ICI Première.

De nombreux besoins spécifiques

La directrice de la clinique explique que les embûches auxquelles les Autochtones font face dans le système de la santé ne sont pas uniquement de l’ordre du racisme.

Selon elle, un des défis principaux des Autochtones face au système de santé québécois est la barrière de la langue. Michelle Reis-Amores indique que la plupart des Autochtones à Montréal parlent anglais.

Les Autochtones peuvent parfois aller dans un établissement dirigé par des Québécois et se retrouver avec des employés qui ne sont pas bilingues.

Une petite salle avec des sièges, des magazines et une couverture.

La clinique est située au Complexe de santé Reine Elizabeth.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Selon Michelle Reis-Amores, la clinique permettra également aux Autochtones d’avoir un traitement plus adapté à leur réalité géographique et aux possibles va-et-vient entre la communauté et la ville.

Ils voyagent beaucoup, ils veulent rester en contact avec leur famille, leur communauté… Conserver un médecin de famille est parfois très très compliqué.

La clinique s’engage à garder cette réalité en tête, affirme-t-elle.

Des sièges sont alignés dans une salle d'attente, avec un tableau noir à côté souhaitant la bienvenue.

Le Centre de santé autochtone de Tiotihà:ke (Indigenous Health Centre of Tiohtià:ke) ouvrira cette semaine une clinique de soins d’urgence, une première du genre à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Agissant en tant qu’assistant administratif au sein de la clinique, Dominick Mikkelson voit la pertinence de ce centre de santé par le prisme de son histoire personnelle.

L’homme bispirituel a constaté dans les dernières années qu’il est extrêmement difficile, à Montréal, d’obtenir un rendez-vous chez un psychologue ou un sexologue, de rencontrer un endocrinologue ou d’obtenir une chirurgie de réassignation sexuelle (ou d’affirmation de genre).

C’est déjà dur en tant qu’anglophone. Si tu ajoutes le fait que je suis bispirituel, que je peux passer pour un Blanc… Il y a tellement de stéréotypes qui doivent être fracassés.

Dominick Mikkelson se dit donc extrêmement heureux de travailler au sein de la clinique.

Cela donne la chance aux gens de venir de façon naturelle, de se faire voir comme ils sont.

Assise, Lynn Pathwalker Bourque sourit en regardant la caméra.

Lynn Pathwalker Bourque agira en tant que navigatrice de santé.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Les patients de la clinique pourront également recevoir de l’aide d’une navigatrice de santé qui guidera les Autochtones dans la bureaucratie du système de santé.

Ils peuvent être un peu perdus par rapport aux services médicaux de Montréal, estime Lynn Pathwalker Bourque, qui agit à la nouvelle clinique en tant que navigatrice de santé.

Duane Etienne se tient devant un ordinateur portable et regarde devant lui.

Duane Etienne est administrateur à la clinique. L'homme originaire de la communauté de Skeetchestn (en Colombie-Britannique) s'implique auprès d’organisations autochtones depuis longtemps.

Photo : Radio-Canada / Philippe Granger

Un concept de plus en plus développé

Si le concept de clinique d’urgence pour Autochtones n’est pas rare dans l’Ouest canadien, il l’est un peu plus au Québec.

La province compte quatre cliniques de santé autochtones intégrées dans des centres d’amitié autochtones : une à Val-d’Or, une à La Tuque, une à Joliette et une à Québec.

Si la clinique profite de l'aide financière du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal et du gouvernement du Québec, la collaboration entre les ordres de gouvernement et la clinique pourrait être plus efficace et fructueuse, juge Michelle Reis-Amores.

On peut voir ce projet comme un projet pilote. Au fil du temps, les besoins vont augmenter, du soutien sera de plus en plus recherché, et là, il y aura davantage une conversation [avec le gouvernement], prédit la directrice, qui perçoit l’actuelle collaboration avec le gouvernement comme un travail en cours.

Nous avons besoin de réévaluer où nous en sommes en matière de santé publique.

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