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L’Assemblée des Premières Nations veut donner plus de pouvoir aux chefs des communautés

Plusieurs chefs de l'Assemblée des Premières Nations autour d'un podium.

Khelsilem, chef de la nation squamish, directeur du comité sur le renouvellement de la Charte de l'APN, lors de l'Assemblée générale annuelle, à Halifax.

Photo : Radio-Canada / Jérôme Gill-Couture

Une importante restructuration de l'Assemblée des Premières Nations (APN) aura lieu cette année, ont annoncé les représentants du comité responsable. Une restructuration qui vise à donner plus de poids politique aux chefs des communautés et à mettre à jour certaines stratégies politiques. Elle sera entraînée par un grand renouvellement de la Charte de l'APN, une demande formulée à plusieurs reprises par des chefs de l'Assemblée depuis 2017.

Nous devons continuer d'évoluer et adapter nos stratégies pour être le plus efficaces possible, a affirmé le chef régional par intérim et titulaire du portefeuille du comité chargé de la reconstruction, Brendan Mitchell, en conférence de presse.

La Charte de l'APN fait partie intégrante de la structure de gouvernance de l'organisation en définissant les objectifs, la structure, la composition, les processus décisionnels et d’autres aspects opérationnels de l’organisation nationale.

C'est le genre d'exercice que toute organisation doit faire de temps à autre pour s'assurer de rester pertinente, a ajouté le chef Mitchell.

Avec le renouvellement de la Charte de l'APN, nous voulons voir à ce que les chefs des communautés aient davantage l'occasion de faire valoir leurs idées et de s'exprimer sur leurs besoins. La reconstruction risque de diminuer le pouvoir du comité exécutif au sein de l'Assemblée pour s'assurer de cela, ajoute le chef de la nation squamish Tl’aḵwasiḵ̓an Sxwchálten Khelsilem.

Un homme en costume s'adresse aux journalistes.

Khelsilem, le chef de la nation squamish

Photo : Radio-Canada

Le Canada a adopté la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA) en 2017 et s'est engagé à la mettre en oeuvre, et l'APN fait partie intégrante du processus depuis les débuts.

Les chefs des communautés, qui représentent directement les personnes concernées par la mise en place de mesures liées à la DNUDPA, ne sont pas consultés directement par le gouvernement, ce qui crée un décalage. Nous voulons remédier à cela, précise Khelsilem.

Il faut que les Premières Nations au Canada assurent leur gouvernance. C'est avec cette priorité en tête que nous allons travailler à cette reconstruction. Nous devons établir nos stratégies pour avoir la meilleure approche possible en tant qu'organisation, selon le contexte politique actuel au Canada, a expliqué Brendan Mitchell.

La crise de leadership toujours présente

Cette annonce est faite alors qu'une crise de leadership sévit au sein de l'organisation, avec l'évincement de sa cheffe nationale RoseAnne Archibald, le 28 juin dernier.

Sa présence à l'Assemblée générale annuelle demeure incertaine, bien qu'elle ait annoncé lundi qu'elle participerait aux discussions en ligne mardi et qu'elle se déplacerait probablement vers Halifax pour y assister en présence, mercredi et jeudi.

RoseAnne Archibald lors d'une conférence de presse.

L'ex-cheffe de l'APN, RoseAnne Archibald

Photo : Radio-Canada

Elle avait déjà été suspendue l'an dernier en raison d'allégations de harcèlement auxquelles elle faisait face. Loin d'avoir abandonné la partie, elle a effectué depuis le 28 juin plusieurs sorties sur les réseaux sociaux, dénonçant sa destitution et accusant l'organisation de corruption, de misogynie et autres maux.

Accusations auxquelles la nouvelle cheffe par intérim, Joanna Bernard, a d'ailleurs répondu lundi par voie de communiqué.

L'APN a toujours accordé la priorité à l'intégrité financière et à la reddition de comptes. Nous tenons à assurer aux Premières Nations en assemblée que les états financiers vérifiés des dix dernières années sont facilement accessibles sur le site web de l'APN. Ces états financiers ont fait l'objet d'un examen approfondi et nous pouvons confirmer l'absence de toute préoccupation financière.

La restructuration amenée par le renouvellement de la Charte vise également à renforcer les structures de reddition de comptes de l'APN, afin d'améliorer la transparence de ses mécanismes de prise de décision.

Nous rendre plus forts

Depuis la destitution de Mme Archibald, la plupart des chefs souhaitent passer à autre chose et se concentrer sur les enjeux auxquels font face les Premières Nations partout au Canada.

Devant les grands changements politiques qui s'opèrent actuellement au Canada autour des politiques touchant les Premières Nations, l'APN souhaite maintenant faire en sorte que se créent des rapports appropriés avec les gouvernements pour la suite des choses.

Depuis 2017, plusieurs changements mineurs ont eu lieu au sein de l'organisation, mais nous sentons qu'il est temps d'en faire plus, explique Khelsilem, le président du comité des chefs sur le renouvellement de la Charte de l'APN.

On doit se souvenir que, depuis que le Canada a adopté la DNUDPA, la seule province à [lui] avoir emboîté le pas a été la Colombie-Britannique. L'ensemble des premiers ministres au Canada devraient participer aux changements et adopter la DNUDPA. Les chefs régionaux de l'APN ont un rôle important à jouer là-dedans et nous devons avoir la bonne approche.

Une citation de Brendan Mitchell, chef de la nation mi'kmaq qalipu et titulaire du portefeuille du renouvellement de la Charte de l'APN

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