Une organisation autochtone poursuit le fédéral

Le CPA qualifie cette poursuite « d'historique ».
Photo : Radio-Canada / Peter Scobie
Le Congrès des peuples autochtones (CPA) a déposé une action en justice contre Service aux Autochtones Canada et contre le procureur général du Canada, David Lametti. Il estime que le gouvernement fédéral « fait preuve de discrimination à l’égard de nos populations autochtones ».
Depuis l’annonce de la feuille de route du gouvernement fédéral afin d’implanter adéquatement la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones (DNUDPA), le CPA a publié plusieurs communiqués affichant son mécontentement.
Le dernier indique donc que le CPA poursuit SAC devant les tribunaux. Cette action en justice […] souligne que le gouvernement fédéral a fait preuve de discrimination à l'égard de nos populations autochtones et a violé l'article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés. Cela fait partie d'une discrimination et d'un colonialisme permanents, et nous n'avons d'autre choix que de demander réparation aux tribunaux fédéraux
, a déclaré Elmer St-Pierre, chef national du CAP.
Le Congrès des peuples autochtones s'identifie comme la voix nationale qui représente les intérêts des Métis, des Indiens inscrits et non inscrits et des Inuits du Sud vivant hors des réserves
. Il se distingue de l'Assemblée des Premières Nations qui regroupe les chefs d'environ 600 communautés notamment.
Services aux Autochtones Canada, montré du doigt par cette poursuite, n'avait pas réagi au moment de publier ces lignes.
Au lendemain de l’annonce d'Ottawa d'aller de l'avant, le CPA indiquait déjà aux médias ne pas avoir été consulté dans la rédaction de cette feuille de route et même d'avoir été exclu intentionnellement
.

Le Congrès des peuples autochtones demande la démission de Marc Miller.
Photo : The Canadian Press / Spencer Colby
Il estime que le plan publié ne contient aucune de leurs suggestions. Au contraire, le plan publié cimente davantage l’approche basée sur les politiques coloniales et assimilationnistes de ce gouvernement
, sans pour autant donner d'exemples concrets, dit le CPA.
Le gouvernement du Canada travaille en partenariat avec le CPA, en restant fondé sur la reconnaissance des droits, le respect et le partenariat, afin de faire progresser de manière significative la réconciliation
, indique Jennifer Cooper, porte-parole des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord.
Mme Cooper indique aussi que des réunions se tiennent régulièrement entre huit ministères et le CPA pour discuter des priorités politiques.
Elle ajoute que le gouvernement du Canada reconnaît le CPA.
Mais le CPA va plus loin. Le 27 juin il exigeait même la démission du ministre des Relations Couronne-Autochtones , Marc Miller, qui, selon l'organisation, a ignoré et exclu des centaines de milliers de Métis et d’Inuits (sic) du sud du Labrador vivant hors réserve
.
Le Congrès estime que ces actes et politiques ne peuvent être corrigés qu'avec le renvoi de Marc Miller, dans l'espoir qu'il soit remplacé par une personne faisant preuve de compassion et comprenant bien la réalité autochtone au Canada
, peut-on lire dans un communiqué.
Le CPA accuse le ministre Miller de vouloir rejeter notre peuple et diviser nos communautés
.
Le chef national du CPA, Elmer St-Pierre, estime là encore que les Autochtones non inscrits ou vivant hors réserves ne bénéficient pas des mêmes droits et du même soutien que ceux qui vivent dans les communautés.
Le gouvernement n’a pas souhaité émettre un commentaire sur la demande de démission du CPA.