•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Feux de forêt : des communautés autochtones aux aguets

Un feu de forêt.

Le feu de forêt à Chapais se fait sentir jusqu'à Waswanipi. Les Cris qui y résident se préparent à la possibilité d'être évacués.

Photo : Ville de Chapais

La progression des feux de forêt sur le territoire québécois inquiète plusieurs communautés autochtones. C’est le cas notamment des Cris de Waswanipi, dans le Nord-du-Québec, et des Atikamekw de Wemotaci, en Mauricie, qui ne peuvent qu’espérer que les vents leur soient favorables.

Depuis deux jours, la fumée est de plus en plus présente à Waswanipi, qui est située à 100 kilomètres de Chapais. Plus de la moitié des résidents de cette petite ville ont été évacués vendredi pendant que la SOPFEU tentait de maîtriser un incendie plus au sud.

Poussée à l’ouest par les vents, la fumée s’est mise à inquiéter Allan Saganash, un résident de Waswanipi. Vendredi, avec sa femme, il a décidé de se réfugier à Val-d’Or avant que la situation dégénère. Des policiers l'ont toutefois convaincu de rebrousser chemin.

La route n’était pas bloquée, mais on nous a dit qu’elle pourrait être fermée à tout moment en raison de la progression des feux, relate-t-il. On ne voulait pas être bloqués à l’extérieur pendant plusieurs jours, alors on est revenus.

Samedi matin, le ciel de Waswanipi était voilé par la fumée. On ne voit même pas le soleil, dit M. Saganash. Et ce sera encore très chaud aujourd’hui.

Les communautés autochtones face aux feux de forêt

Consulter le dossier complet

Feu de forêt avec fumée et flammes, près d'une rivière, le 15 mai 2023, à Hay River, aux Territoires du Nord-Ouest.

Allan Saganash n’a aucune idée du plan d’urgence en cas d’évacuation. On va aller où? Il y a des feux et de la fumée partout autour, à Chapais, Quévillon, Senneterre, Val-d’Or…

Même si elle se prépare au pire, la cheffe Irene Neeposh voyait quelques signes encourageants samedi matin à Waswanipi, où résident environ 2000 personnes.

Dans les dernières heures, il y a eu un changement dans les vents, ce qui a augmenté de la fumée, mais c’est mieux ce matin. Le vent n’est pas élevé [...] Mais on est tous en alerte et certains sont plus stressés que d’autres. On ira voir les gens aujourd’hui pour être sûrs qu’ils restent hydratés et qu’ils gardent leurs fenêtres fermées.

Une citation de La cheffe de Waswanipi Irene Neeposh

Samedi, la cheffe Neeposh continuera de travailler pour être prête à ce qui peut arriver. La solidarité dans la région la rassure. Elle sait qu’en cas de besoin, une municipalité voisine accueillera sa communauté.

On a aussi ouvert nos portes pour recevoir les gens évacués d’autres régions, comme Chapais, explique Mme Neeposh. Il y a beaucoup de collaboration locale et régionale.

Inquiets, mais prêts

En Mauricie, les derniers jours ont été angoissants pour les Atikamekw de Wemotaci. Mais la pluie qui est tombée vendredi a ramené un peu d’espoir.

Il y a eu beaucoup d’inquiétudes dans la communauté, témoigne Yvon Dubé, responsable des communications au Conseil des Atikamekw de Wemotaci.

On s’est rapidement mobilisés au comité des mesures d’urgence pour s’informer de ce qui se passe autour, car il y a des feux pas loin de la communauté.

Deux feux de forêt font toujours rage à Lac Châteauvert, qui se situe à une trentaine de kilomètres de Wemotaci.

Avec un vent du sud-ouest, ils ne se dirigent pas vers la communauté, ce qui est une bonne nouvelle pour nous. Mais on surveille la température, précise M. Dubé.

Les membres du comité des mesures d’urgence restent toutefois aux aguets. D’ailleurs, ils comptent sur un plan d’urgence détaillé au cas où l’évacuation des 1200 résidents de Wemotaci s’avère nécessaire.

Normalement, l’évacuation se ferait vers La Tuque. On a identifié des routes qui peuvent nous servir. Jusqu’à maintenant, tout est beau sur la route 25. Si jamais ça change, on a d’autres routes secondaires qui ont été identifiées pour évacuer par la voie terrestre.

Une citation de Yvon Dubé, responsable des communications au Conseil des Atikamekw de Wemotaci

On a prévenu les gens de se préparer une trousse pour 72 heures, poursuit-il. Les pompiers sont aussi prêts à intervenir si un feu se déclare près de la communauté.

M. Dubé et ses collègues du Conseil restent en communication constante avec les communautés environnantes, dont celle d’Obedjiwan où les feux sont plus rapprochés. Il assure que la situation y est toujours sous contrôle et qu’une évacuation n’est pas nécessaire à l’heure actuelle.

Des communautés évacuées

D’autres communautés autochtones du Québec ont été perturbées par les feux de forêt. Les Anishnabeg de Lac-Simon, en Abitibi, ont d’ailleurs été évacués samedi matin en raison de la toxicité et de la densité de la fumée sur leur territoire.

La communauté innue de Mani-utenam, située près de Sept-Îles sur la Côte-Nord, a aussi été évacuée vendredi. Ce sont les Innus de Pessamit qui les ont accueillis.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

En cours de chargement...

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.