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Les Mères mohawks veulent suspendre la vente de l’hôpital de la Miséricorde

Un des bâtiments de l'ancien hôpital.

Les bâtiments de l'ancien hôpital de la Miséricorde, sur le boulevard René-Lévesque, à Montréal, sont inoccupés depuis près de 10 ans.

Photo : Radio-Canada / Philippe-Antoine Saulnier

Les Mères mohawks mettent en demeure la Société québécoise des infrastructures (SQI), la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec afin de suspendre la vente de l’ancien hôpital de la Miséricorde, à Montréal. Une enquête est exigée dans les archives et sur le terrain du bâtiment pour déterminer l'existence éventuelle de tombes anonymes.

Désaffecté depuis 10 ans, ce bâtiment situé en plein centre-ville de Montréal doit être mis en vente par Québec, ce qui a déjà suscité l’inquiétude des organismes du quartier.

Les Mères mohawks (Kanien’kehá:ka kahnistensera) souhaitent qu’avant que le site ne passe entre les mains du privé, les personnes qui en sont responsables, comme la Ville de Montréal, la SQI et Québec, découvrent ce qui se trouvait sur ce site, explique l’une des mères mohawks, Kwetiio.

Nous aimerions vraiment qu’ils fassent une enquête approfondie avant que quoi que ce soit ne soit fait avec la terre.

Une citation de Kwetiio, une des mères mohawks

Le lieu est rempli d’histoire. La construction de l’hôpital et du couvent, géré par les Sœurs de la Miséricorde, a commencé en 1853 et les derniers bâtiments ont été construits en 1947.

L’établissement a été une maternité pour les mères célibataires jusqu’en 1975, où il est devenu un CHSLD. Des dizaines de milliers d'enfants y sont nés et se sont retrouvés orphelins.

Lors de leur action concernant le site de l’ancien hôpital Royal Victoria, les Mères mohawks disent avoir trouvé que l’hôpital de la Miséricorde faisait partie du réseau d’établissements de santé impliqués dans les mauvais traitements infligés aux enfants et aux jeunes mères, peut-on lire dans la mise en demeure.

Par exemple, la lettre cite le cas de Lana Ponting, 81 ans, qui a été maltraitée et a perdu son enfant. Selon Kwetiio, Mme Ponting n’a jamais su où son bébé avait été enterré. Elle ajoute que les taux de mortalité étaient très élevés dans cet hôpital.

Enfin, les Mères mohawks indiquent que plusieurs survivants de pensionnats pour Autochtones ont demandé à ce que cet hôpital soit ajouté à la liste des établissements inclus dans la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens, mais il en a été exclu en raison de sa vocation hospitalière.

Nous devons donc faire notre part et veiller à ce que tous ces archives et terrains fassent l’objet d’une enquête approfondie, car il est fort probable qu’il y ait des vestiges ou des informations à faire remonter à la surface au sujet de l’organisation qui possédait l’hôpital.

Une citation de Kwetiio

Outre le financement d'une enquête indépendante dans les archives et sur le terrain, les Mères mohawks souhaiteraient une enquête archéologique et médicolégale si la possibilité de l'existence de tombes anonymes se révélait élevée. Elles donnent 10 jours ouvrables aux autorités concernées pour leur fournir une réponse afin d’éviter d’autres poursuites judiciaires.

Une femme est assise à l'extérieur et parle.

Kwetiio est membre des Mères mohawks.

Photo : Philippe Granger

Kwetiio dit avoir de grands espoirs de trouver une solution, puisqu’un mécanisme est déjà en place. Le mois dernier, la Cour supérieure du Québec a entériné une entente signée par le regroupement des Mères mohawks (kanien’kehá:ka kahnistensera), la Société québécoise des infrastructures, l’Université McGill et la Ville de Montréal, entre autres concernant un important projet de l’Université McGill.

Elles avaient obtenu un gain de cause qualifié d’historique en réussissant à mettre sur pause le chantier immobilier pour que des fouilles soient menées près de l’ancien hôpital Royal Victoria, où est soupçonnée la présence de sépultures anonymes d’enfants maltraités. Finalement, un panel de trois archéologues a été retenu, et ils seront secondés par un archéologue mohawk.

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