•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Les Autochtones surreprésentées parmi les victimes de féminicides au pays

Une robe rouge suspendue sur une croix à la suite de la découverte des sépultures non marquées près de l'ancien pensionnat pour Autochtones, de Kamloops, en Colombie-Britannique, en mai 2021.

La robe rouge est devenue un symbole du fléau des femmes et filles autochtones disparues ou assassinées au Canada, que l'enquête ENFFADA qualifie de «génocide».

Photo : Radio-Canada / Ben Nelms

Les femmes et les filles autochtones représentent 36 % des victimes des féminicides, alors qu’elles composent 5 % de la population du pays, selon le dernier rapport de l'Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilité (OCFJR), paru cette semaine.

Parmi les victimes répertoriées, 96 % étaient issues des Premières Nations, le reste d’entre elles étant inuit.

Les Autochtones représentent également près de 20 % des victimes de meurtres commis par des hommes. Elles sont aussi davantage susceptibles d’être tuées par un inconnu que les non-Autochtones.

Le rapport souligne qu’il y a une variation régionale dans les taux de féminicides. Ainsi, les taux les plus élevés se situent au Nunavut, au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest.

Ces variations s’expliquent notamment par le manque d’accès aux services et par la proportion plus élevée de femmes et de filles autochtones qui vivent dans ces régions.

Ces femmes et ces filles vivant une marginalisation et une vulnérabilité accrues en raison de la colonisation historique et contemporaine et de l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes violents, peut-on lire dans le rapport.

Par ailleurs, l’OCFJR déplore le manque de données disponibles sur l’origine ethnique des victimes de féminicides.

Ces lacunes dans les données continuent de mettre la vie des femmes et des filles en danger, est-il écrit dans le rapport.

Des données plus précises permettraient de mieux répondre à la violence des hommes contre les femmes, surtout celles qui sont plus à risque, fait valoir l’Observatoire.

De plus, l’OCFJR recommande que le Canada reconnaisse que les victimes de féminicides subissent un chevauchement des discriminations, puisque certains groupes de femmes, comme les femmes autochtones, sont beaucoup plus vulnérables.

En ce sens, dans son rapport déposé en 2019, l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA) recommandait que la violence envers les femmes et les filles autochtones soit considérée comme un facteur aggravant dans la détermination des peines.

Le plan d’action du fédéral critiqué

L’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) pointe du doigt la réponse faible du gouvernement fédéral face aux meurtres de femmes autochtones.

Selon l’AFAC, le plan d’action d’Ottawa dans ce dossier, dévoilé il y a bientôt trois ans, n’est pas assez précis sur le financement, les échéances et les objectifs.

Pour l’organisation, la récente découverte de la dépouille d’une femme autochtone dans un dépotoir de Winnipeg devrait démontrer qu’il y a urgence d’agir.

Année après année, nous avons demandé au gouvernement fédéral d’intervenir et de consacrer les ressources nécessaires pour mettre fin [aux meurtres]. Mais chaque année, on nous répond par des paroles qui ne sont pas suivies par des actes, peut-on lire dans un communiqué.

La triste réalité, c’est que les femmes, les filles et les personnes [...] de diverses identités de genre autochtones sont assassinées ou portées disparues avec une régularité effroyable et à des taux disproportionnés dans tout le pays.

Une citation de Association des femmes autochtones du Canada

La violence continue. Le génocide se poursuit. Nous considérons que mettre fin à cette horrible situation est une priorité, mais ce n’est manifestement pas le cas du gouvernement, conclut l’AFAC.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre Info nationale

Nouvelles, analyses, reportages : deux fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre Info nationale.