Le Canada échoue à protéger les droits autochtones selon Amnistie internationale
Le rapport incite Ottawa à limiter les impacts des changements climatiques sur les territoires des Premières Nations, Métis et Inuit (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine
Amnistie internationale dénonce le bilan du gouvernement canadien en matière de défense des droits des peuples autochtones et de justice climatique. Dans son rapport annuel 2022-2023, l'organisation non gouvernementale considère que le Canada a échoué à de multiples reprises à répondre à ses obligations de protéger les territoires des peuples autochtones et à respecter le principe du consentement préalable, libre et éclairé. Le rapport critique également l'approche du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques.
Le bilan du Canada en ce qui concerne les droits des peuples autochtones est désastreux. Rien n’a été fait pour régler les problèmes de fond et pour redonner aux peuples autochtones le contrôle de leur territoire
, a déclaré France-Isabelle Langlois, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Une action concrète des gouvernements du Canada est indispensable, d’autant plus que la crise climatique exacerbe les risques de disparition des cultures autochtones, un patrimoine et un savoir-faire ancestral qu’il serait dramatique de voir s'éteindre
, ajoute-t-elle.
Selon le rapport de l'ONG, le projet Coastal GasLink (CGL) en Colombie-Britannique va à l'encontre du droit des peuples autochtones au consentement préalable, libre et éclairé.
Une carte montre le tracé du gazoduc Coastal GasLink traversant le territoire ancestral wet'suwet'en et le point de contrôle Gidimt'en.
Photo : Radio-Canada
En septembre dernier, la compagnie Coastal GasLink (CGL), du secteur de l’énergie, a entamé des forages sur le territoire Wet’suwet’en sans le consentement préalable, libre et éclairé des Chefs héréditaires de la Nation Wet’suwet’en
, dénonce l'organisation dans le communiqué.
Le rapport souligne également l'incapacité
du Canada à adopter un plan pour limiter la hausse des températures sous la cible de 1,5 °C.
Le rapport d'Amnistie internationale montre également du doigt différentes formes de discrimination auxquelles font face les membres des peuples autochtones, notamment en lien avec l'éloignement et l'absence de services dans certaines régions.
Partout au Canada, des Peuples Autochtones ont été confrontés à d’autres formes de discrimination systémique et de violations de leurs droits fondamentaux, dont l’accès à l’eau potable, à l’éducation et aux soins de santé. À la fin de 2022, il y avait encore 33 avis à long terme concernant l’eau potable, en vigueur dans 29 communautés autochtones
, indique le communiqué.
Le racisme et l'héritage du colonialisme touchent les femmes autochtones de façon disproportionnée, selon Amnistie internationale. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin
Amnistie internationale critique également le Canada pour les manquements relatifs au respect des droits des femmes autochtones.
En juillet 2022, le Comité permanent du Sénat sur les droits de la personne reconnaissait l’impact des stérilisations contraintes ou forcées sur les femmes autochtones, les femmes noires et racisées, et les personnes vivant avec un handicap. En novembre dernier, un rapport du Québec soulignait qu’au moins 22 femmes autochtones avaient été stérilisées sans leur consentement, entre 1980 et 2019 dans la province
, peut-on lire dans le communiqué.
