Une formation de hockey spéciale au Centre Bell pour les jeunes joueurs de Kahnawake

Les enfants se sont préparés dans le vestiaire avant de pousser la rondelle d’un bout à l’autre de la patinoire du Centre Bell.
Photo : Radio-Canada / Ismaël Houdassine
Alors que les Canadiens de Montréal affrontent les Blue Jackets de Columbus samedi, ce match souligne pour une seconde année consécutive la Soirée de célébration des peuples autochtones.
En marge de ce duel, une trentaine de jeunes, filles et garçons, de l'Association de hockey mineur de Kahnawake ont été invités à assister au match du CH au Centre Bell. En après-midi, ils ont tous participé à un stage de hockey sur la glace qui a été dirigée par l'ancien joueur des Canadiens Gaston Gingras.
Dans le vestiaire, l’ambiance était d’ailleurs fébrile. Les jeunes se sont longuement préparés dans le but de pousser la rondelle d’un bout à l’autre de la patinoire du Centre Bell. C'est un rêve pour Rahsatstatie Cross, 15 ans, qui souhaite un jour devenir joueur de hockey professionnel.
Je suis vraiment content d’être ici!
a-t-il lancé. C’est la première fois que je participe à ce genre d’événement et j’ai le cœur qui s’emballe.
Passer un bon moment, c’est tout ce qu’a espéré ce garçon de 14 ans qui fait partie de l’équipe mohawk de Kahnawake. Il s’est également dit fier de faire acte de présence au moment où les Canadiens rendent hommage samedi soir aux peuples autochtones.
Il y a beaucoup de potentiel dans nos communautés, notamment parmi les sportifs. C’est avec ce genre d’action qu'on peut aider les jeunes à s’investir davantage dans leur passion
, a raconté Rahsatstatie.
Un avis partagé par son voisin de vestiaire, Bowen Deer, 14 ans, qui pense qu’il devrait y avoir davantage de joueurs issus des Premières Nations dans la LNH. Il n’y en a pas assez, alors j’aimerais que les choses changent, car on a de bons athlètes qui attendent qu’on leur donne leur chance.
« Je suis un peu nerveux, mais c’est un véritable honneur d’être ici. J’ai vraiment hâte de voir le match de ce soir et tout ce qui a été organisé pour mettre en avant l’identité et la culture autochtones. »
Le Mohawk et admirateur des Canadiens Ricky Diabo a accompagné ses deux enfants, qui ont neuf et dix ans. Le paternel n’aurait pour rien au monde manqué cette occasion qu’il qualifie d’unique dans une vie. Je suis très heureux pour tous ces jeunes
, a-t-il affirmé, sourire aux lèvres.
La Soirée de célébration des peuples autochtones est une belle initiative, a précisé M. Diabo. J’applaudis tout ce qui permet la reconnaissance de notre peuple. J’aurai aimé, plus jeune, qu’il y ait des événements comme celui-ci.
Dirigée par l'ancien joueur des Canadiens Gaston Gingras, la séance d’entraînement a mis l'accent sur la cohésion d’équipe entre les participants âgés de 6 à 14 ans. Il n’a pas hésité une seule seconde lorsqu’on lui a demandé de venir rencontrer les jeunes.
Ces kids sont incroyables. Pouvoir travailler en équipe dans une activité sportive qui nous rassemble, c’est une chance pour tout le monde, moi y compris.
Les jeunes Autochtones à l'avant-plan
Originaire du Témiscamingue, Gaston Gingras a raconté avoir joué au hockey avec de nombreux Autochtones durant sa jeunesse. Il n’a pas caché sa tristesse lorsqu’il a appris que le système des pensionnats pour Autochtones s’est efforcé de briser
, durant des décennies, l’identité et les langues des Premières Nations.
Ce n’est vraiment pas correct. Je crois qu’il faut aujourd’hui reconnaître la place importante qu’ont les premiers peuples au sein de la société
, a-t-il rétorqué, ému.
Sur la patinoire, M. Gingras était assisté d'Emily Pfalzer Matheson, médaillée d'or avec l'équipe américaine de hockey aux Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018, et de Codie Cross. Cette dernière, qui a défendu les couleurs de l'équipe de hockey de l'Université Northeastern, est originaire de la communauté métis de Lac Ste. Anne, en Alberta.
La pratique sportive est un moyen incroyable de rassembler les gens
, a expliqué Codie Cross. Des entraînements comme celui-ci, où on met les jeunes à l’avant-plan, sont également l’occasion d’ouvrir des portes à la réconciliation.