Rayonnement régional pour Présence autochtone au Festival Regard
L'Ilnue Telesh Bégin a ouvert le programme « Carte blanche Présence autochtone » avec une cérémonie des quatre directions.
Photo : Radio-Canada / Jean-Simon Gagné-Nepton
La salle François-Brassard du Cégep de Jonquière était remplie vendredi soir pour la présentation de la Carte blanche concoctée par le festival Présence autochtone à l'occasion du Festival international du court métrage au Saguenay, également appelé Festival Regard. Dix films autochtones issus des moutures précédentes de Présence autochtone ont été présentés aux festivaliers.
André Dudemaine, directeur artistique du festival international Présence autochtone, explique qu'il s'agit d'une première collaboration entre son organisation et le Festival Regard.
On se connaît depuis toujours, mais c'est la première fois qu'on collabore. Je suis très impressionné, car je me disais au début qu'on nous laissait un espace, mais là, on est vraiment considérés comme des invités d'honneur
, se réjouit André Dudemaine.
Comme le programme était une carte blanche, les courts métrages présentés ont entièrement été choisis par André Dudemaine et par son équipe.
On ne voulait pas présenter que des films récents. Ce qui m'importait surtout, c'était de montrer toutes les dimensions de Présence autochtone, qui est très enraciné localement mais qui a aussi, sur le plan de toute la mère-terre, des contacts avec le cinéma autochtone
, explique André Dudemaine.
M. Dudemaine, qui est membre de la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh (les Ilnus du Lac-Saint-Jean) par sa mère, se dit par ailleurs très honoré de pouvoir présenter la Carte blanche dans sa région d'origine.
C'est un double honneur comme organisateur de Présence autochtone d'avoir cette reconnaissance régionale du Festival Regard, qui est devenu un des incontournables du court métrage dans le monde
, dit André Dudemaine.
De la visite venue de loin
Terry Jones, un cinéaste de la nation seneca originaire des États-Unis, s'est rendu jusqu'au Saguenay afin de présenter son film Ode to the Nine, qui a été sélectionné pour l'occasion.
J'ai réalisé Ode to the Nine alors que j'étais étudiant à l'Université de Syracuse dans le cadre d'un cours de croquis vidéo. On devait choisir un artiste qui nous inspirait, alors j'ai choisi Jon Rafman, qui est canadien
, explique Terry Jones.
Le titre du film est une référence aux neuf yeux de la caméra Google Street View qui fait le tour du monde et qui est au centre de l'œuvre de Jon Rafman, explique le cinéaste.
J'aime récolter des vidéos, des photos et des documents. J'ai quasiment quinze drives avec tout ça
, dit-il.
Si plusieurs de ses films ont été réalisés pendant ses études, c'est en les envoyant dans les festivals après avoir reçu son diplôme que Terry Jones s'est rendu compte qu'il existe un public pour apprécier ses courts métrages.
Dix ou onze des films que j'ai réalisés dans le cadre de cours ont été projetés dans environ trente-cinq festivals du monde entier
, ajoute-t-il.
Pour le réalisateur, il s'agit d'une première visite dans la région du Saguenay–Lac Saint-Jean.
Je me sens très honoré de pouvoir faire connaître mon travail. J'ai de la chance de pouvoir venir ici, car c'est bien pour mon travail de parler de soi-même, mais j'aime aussi pouvoir répondre aux questions en personne
, explique M. Jones.