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Budget fédéral : logement et sécurité des femmes au cœur des priorités des Autochtones

Une maison marron aux fenêtres et portes condamnées dans un paysage enneigé.

Un logement public condamné à Behchoko, dans les Territoires du Nord-Ouest. Des députés fédéraux pensent que les communautés autochtones devraient toucher directement les financements d'Ottawa pour gérer les programmes de logements.

Photo : Curtis Mandeville / CBC

Bon an mal an, la marge de manœuvre des organisations autochtones dépend du montant qui leur sera attribué lors du dévoilement du budget fédéral de mardi. 2023 ne fait pas exception, mais cette année, les attentes sont généralement modérées en raison du nécessaire relèvement de l'économie après la pandémie.

Selon les organismes approchés par Espaces autochtones, un dossier doit tout de même être traité en priorité, celui du logement.

Même si des coupures sont attendues après les dépenses importantes faites par le fédéral durant la pandémie, il faudrait tout de même investir encore davantage dans le logement, puisqu'il s'agit vraiment d'un problème important partagé par l'ensemble de nos communautés, indique Mickel Roberston, le directeur de la Commission de développement économique des Premières Nations du Québec et du Labrador (CDEPNQL).

Un constat partagé par le grand chef de la nation atikamekw Constant Awashish, qui considère que l'accès adéquat au logement est à la base de l'amélioration du mieux-vivre dans les communautés.

Pour que notre monde étudie, ça commence par le logement. Alors pour nous, c'est la priorité auprès du fédéral, pour que l'on puisse générer de plus en plus nos propres revenus et qu'on en finisse avec la dépendance vis-à-vis d'Ottawa.

Constant Awashish regarde de côté.

Le grand chef de la nation atikamekw, Constant Awashish

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Cibler les besoins

Au fil des dernières années, les financements du gouvernement fédéral aux Autochtones ont progressivement augmenté. Malgré tout, les investissements nécessaires pour que toutes les communautés puissent combler leurs besoins de base en logement se chiffrent en dizaines de milliards de dollars.

Après l'annonce de 2022 d'un investissement de 4 milliards de dollars sur sept ans, dont 2,4 milliards pour soutenir les initiatives dans les communautés des Premières Nations en matière de logement, l'Assemblée des Premières Nations (APN) avait souligné que ce serait plutôt 44 milliards de dollars sur 10 ans qui seraient nécessaires pour mettre fin à la crise du logement dans les communautés.

Cette année, bien que le Grand Conseil de la Nation Atikamekw et la CDEPNQL s'attendent à ce qu'il y ait certaines compressions, ils espèrent que le secteur du logement sera épargné et que les différents besoins seront bien ciblés.

Une année importante pour l'AFAC

L'Association des femmes autochtones du Canada (AFAC) célébrera en 2024 le 50e anniversaire de sa fondation. Pourtant, en raison de la manière dont sont financés les organismes, l'AFAC n'a jamais pu connaître d'avance la mesure dans laquelle elle pourra agir pour défendre les intérêts des femmes autochtones au Canada, qui demeure l'un des groupes les plus minorisés du pays.

Cette année revêt une importance particulière pour l'Association, puisque, pour la première fois, elle a soumis une demande officielle au Comité permanent des finances pour que son financement soit dorénavant stabilisé, année après année.

Il s'agit d'un processus complexe, puisqu'il faut prouver que nous remplissons des critères qui nous rendent en quelque sorte indispensables à la population canadienne. […] Il est temps de voir si le gouvernement Trudeau est bel et bien aussi féministe qu'il le prétend et qu'il prend au sérieux les réalités auxquelles font face les femmes autochtones au pays, explique Lynne Groulx, la PDG de l'AFAC.

Lynne Groulx qui sourit.

Lynne Groulx est la directrice générale de l'Association des femmes autochtones du Canada.

Photo : Lynne Groulx

Elle ajoute que la stabilisation des financements permettrait à l'organisme de mieux s'autogérer et s'autodéterminer, car il n'aurait plus à constamment courir après le financement du fédéral.

« De connaître à l'avance les budgets qui nous seront attribués nous permettrait d'avoir une vision à long terme qui rendrait nos projets beaucoup plus efficaces. Ceux-ci ne coûteraient au final pas nécessairement plus d'argent au fédéral et constitueraient donc une meilleure manière de dépenser l'argent des contribuables. »

— Une citation de  Lynne Groulx, présidente-directrice générale de l'Association des femmes autochtones du Canada

Plusieurs projets de l'AFAC s'inscrivent dans la mise en œuvre des recommandations de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées qui n'ont toujours pas été correctement prises en compte par les gouvernements.

L'an passé, il n'y a eu pratiquement aucune mention de ça dans le budget, les femmes autochtones ont trop souvent été les grandes oubliées de l'attribution des financements par le fédéral. [...] Nous voulons être en mesure d'assurer la protection de leurs intérêts, indépendamment des décisions prises par le gouvernement cette année-là.

C'est la dépendance des Autochtones face au gouvernement qui est en cause. En effet, la transparence et le financement des projets visant à remplir les besoins de base des communautés manquent.

Le grand chef de Wendake, Rémy Vincent, est de cet avis. Cette année, plus que de l'argent, on veut un accompagnement du fédéral pour qu'on puisse générer nos propres revenus et en finir avec la dépendance vis-à-vis d'Ottawa.

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