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Les conditions de vie des détenus autochtones et noirs encore épinglées à Ottawa

Une agente correctionnelle devant la porte d'une prison.

Depuis 2012, la population carcérale autochtone a augmenté de 22,5 %, selon le 49e rapport annuel du Bureau de l’enquêteur correctionnel.

Photo : La Presse canadienne / Lars Hagberg

La Presse canadienne

Des agences et des députés fédéraux reprochent à Service correctionnel Canada de ne pas se préoccuper suffisamment des conditions de vie des détenus noirs et autochtones dans les pénitenciers.

Deux comités de la Chambre des communes ont pris pour cible cette semaine la situation dans les prisons canadiennes. Des députés de tous les partis ont sévèrement critiqué le système pénitentiaire.

Un député néo-démocrate, Blake Desjarlais, a accusé la direction de Service correctionnel Canada de tolérer l'échec du système. Il lui a notamment reproché de faire fi des véhémentes réprimandes que lui a adressées la vérificatrice générale.

La vérificatrice générale s'échine à dénoncer les conditions auxquelles sont souvent soumis les Autochtones et les Noirs au Canada. Et les systèmes restent continuellement les mêmes.

Une citation de Blake Desjarlais, député du NPD

Dans un rapport publié en 2022, la vérificatrice générale Karen Hogan a écrit que ce service n'avait pas traité ni éliminé les obstacles systémiques qui continuaient de défavoriser certains groupes de détenus.

Le Bureau de la vérificatrice générale avait soulevé des problèmes identiques en 2015, en 2016 et en 2017.

Critiques répétées

Le Bureau de l'enquêteur correctionnel du Canada avait constaté dans son dernier rapport annuel que les détenus noirs et autochtones sont défavorisés.

Au cours de son témoignage devant le comité permanent de la sécurité publique et nationale, l'enquêteur correctionnel Ivan Zinger a indiqué que ces détenus sont victimes de discrimination, de préjugés et de racisme.

Il a ajouté que l'ensemble de la population carcérale est laissée dans un état de dénuement sans aucun moyen pour progresser.

À titre d'exemple, les détenus qui travaillent en prison n'ont pas obtenu d'augmentation de salaire depuis 1981, a-t-il dénoncé, lorsque le salaire a été fixé à 6,90 $ par jour. C'est à peine suffisant pour payer des articles comme du dentifrice et du savon, qui ne sont pas fournis gratuitement. Selon M. Zinger, Service correctionnel Canada est très bon pour produire de nombreux documents institutionnels, mais ce travail ne se répercute pas à l'intérieur des pénitenciers.

La commissaire de Service correctionnel Canada, Anne Kelly, a reconnu jeudi devant le Comité permanent des comptes publics l'existence de barrières systémiques et de racisme dans le système judiciaire criminel.

Il nous incombe d'améliorer les conditions de vie des condamnés en leur donnant la chance de se réhabiliter efficacement, a-t-elle déclaré lors de l'audience du Comité jeudi.

Traitement aléatoire des détenus autochtones

Dans son rapport, Mme Hogan constate aussi qu'un taux deux fois plus élevé d'hommes autochtones et noirs [que d'hommes blancs] ont été incarcérés dans des établissements à sécurité maximale.

Le rapport remet en question la pertinence de l'Échelle de classement par niveau de sécurité – l'outil de catégorisation de Service correctionnel Canada – en indiquant que sa fiabilité n'avait pas été vérifiée depuis 2012 et que son utilisation n'avait jamais été validée expressément pour les délinquants noirs.

Pis encore, les agents correctionnels ne respectent pas toujours les protocoles.

Nous avons découvert que des employés utilisent souvent l'Échelle de classement à leur discrétion pour placer des condamnés autochtones à des degrés de sécurité plus élevés sans se préoccuper des solutions culturelles appropriées, a affirmé Mme Hogan au Comité des comptes publics.

Mme Kelly s'est défendue en disant que l'Échelle de classement n'est qu'un élément d'un processus visant à déterminer la cote de sécurité des détenus. L'agence fait son possible pour s'assurer que ses décisions soient fiables et valides.

Le Service correctionnel tente d'améliorer les conditions de vie des détenus, ont souligné Mme Kelly et d'autres intervenants fédéraux. Les responsables souhaitent ainsi créer davantage de programmes d'éducation numérique et des centres d'intervention pour les Autochtones, en plus d'élaborer des stratégies afin de mieux répondre aux besoins des détenus noirs.

En outre, Service correctionnel Canada tente de recruter un commissaire adjoint pour les détenus autochtones.

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