•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Expédition Premières Nations : 4500 kilomètres pour la réconciliation

L'expédition part de chez les Atikamekw de Manawan le 16 février, passe notamment chez les Cris de Chisasibi et doit arriver chez les Innus de Uashat mak Mani-utenam le 2 mars.

Des motoneiges aux couleurs de l'expédition dans un aréna.

Une soixantaine de personnes sont inscrites à l'expédition, qui parcourra des territoires traditionnels autochtones pendant 15 jours.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Cris, Anishinabeg, Atikamekw, Innus, Naskapis, Ojibwés et non-Autochtones, 10 femmes, 46 hommes, 18 jours, 10 communautés autochtones traversées et plus de 4500 kilomètres en motoneige hors piste au Québec…. L’expédition Premières Nations débute enfin ce 16 février – après deux ans de préparation et un report à cause de la pandémie – avec en toile de fond la réconciliation.

Selon l’un des instigateurs, Christian Flamand, c’est la plus longue expédition en motoneige hors piste. Tout au long de ces kilomètres, l’Atikamekw souhaite que l’expédition stimule les gens vers la réconciliation.

Cette réconciliation se veut à plusieurs niveaux, autant une prise de conscience individuelle que collective, dit-il.

La réconciliation pourrait passer d’abord par une réflexion des candidats, du groupe : Ce qu’on veut pour soi-même, pour le futur, pour les jeunes, résume Christian Flamand.

Selon lui, chaque geste, se parler, se serrer la main, peut permettre d’avancer et de se rassembler. L’idée est aussi de se déplacer. Car il ne s’agit pas d’un défi sportif. Les participants ont des niveaux différents, mais ils veulent arriver à la ligne d’arrivée ensemble.

Puis il souhaite montrer l’ouverture des communautés.

À chaque arrêt dans une communauté autochtone, les participants seront accueillis, hébergés et nourris, notamment grâce à des makocans (en atikamekw, makusham en Innu), des repas communautaires où chacun apporte un mets préparé à la maison. La mobilisation est collective.

« Ce sont des communautés accessibles, accueillantes, c’est ce qu’on veut montrer au grand public, car en 2023 ce n’est pas normal d’entendre encore des gens dire : "On a peur d’aller dans les communautés". Il y a beaucoup d’éducation à faire à ce niveau. On est du monde accessible! »

— Une citation de  Christian Flamand

Les motoneigistes passeront aussi par Fermont, qui a invité la population à se réunir autour d’un grand feu afin de les accueillir.

Carte des étapes de l'Expédition des Premières Nations.

Les différentes étapes de l'Expédition des Premières Nations

Photo : Radio-Canada / Sophie Leclerc

La nuit, ils se reposeront la plupart du temps au chaud dans des gymnases ou chez l’habitant, mais ils dormiront aussi sous la tente, en plein territoire, pendant trois nuits. D'ailleurs, ils vont transporter tout leur équipement dans un traîneau.

Trois couleurs pour rendre hommage

L’expédition veut rendre hommage à trois causes. Pour cela, les participants portent tous le même habit de motoneige avec trois couleurs dominantes : le rouge pour les femmes et filles autochtones assassinées, l’orange pour les enfants disparus dans les pensionnats pour Autochtones et le mauve pour Joyce Echaquan, une femme atikamekw décédée tragiquement à l’hôpital de Joliette. La coroner avait conclu que le racisme et les préjugés avaient contribué à son décès. Son conjoint, Carol Dubé, doit être de l'expédition.

Une motoneige sur laquelle est dessiné le visage de Joyce Echaquan.

La participante Trycia Bazinet a décidé de rendre hommage à Joyce Echaquan.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

« On porte les couleurs de ces causes pour ne pas que les gens les oublient. On ne fait pas de la politique, mais de la sensibilisation. On veut passer un message à un autre niveau, vers la guérison. »

— Une citation de  Christian Flamand

Un feu sacré sera allumé à Manawan et les femmes participantes de l'expédition en seront les gardiennes tout le long du trajet.

Malgré le coût, plus de 50 000 $ par participant, et la longue traversée, Christian Flamand n’a eu aucun mal à recruter des participants.

Quand on a commencé le projet, ça a fait effet boule de neige. La demande était tellement forte qu’il a fallu rencontrer les participants par FaceTime et leur expliquer précisément l’ampleur du projet et le coût financier entre l’achat de la motoneige, de l’habit, de l’essence. Seuls quatre ou cinq se sont désistés. Alors c’est extraordinaire, explique-t-il.

Une motoneige aux couleurs orange sur une patinoire avec l'inscription « Every Child Matters ».

L'Anishinabé David Kistabish a mis sa motoneige aux couleurs des enfants disparus dans les pensionnats pour rappeler que chaque enfant est important.

Photo : Radio-Canada / Marie-Laure Josselin

Il n’est pas préoccupé par la sécurité, puisqu’il assure avoir mis les bouchées doubles pour l’assurer : des plans A, B, C, voire D, la présence d’Air Médic pour évacuer des personnes au besoin, celle des Forces armées canadiennes qui vont suivre l’expédition et une équipe de soutien qui va les suivre en véhicule quand c’est possible.

Il a fallu s’ajuster à plusieurs reprises, à cause de la pandémie l'an dernier, mais aussi à la dernière minute en refaisant des tracés à cause des changements météorologiques. Christian Flamand indique qu’il pourra se dire mission accomplie une fois arrivé à Uashat mak Mani-utenam. Je veux y aller jour après jour, pas après pas, mais on est prêts, conclut-il.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...