Conflit Innus-Wendat : un médiateur proposé par Québec est refusé

Dans une série de lettres rendues publiques par Mashteuiatsh, le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière, suggère la nomination comme médiateur de l’ancien juge Jacques Viens qui a mené la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec.  (Nouvelle fenêtre)

La solution permettant la résolution du différend entre vos deux nations réside par (sic) le maintien d’un dialogue constructif, écrit le ministre Lafrenière dans l’une de ces lettres datant du 9 novembre 2022.

Ces échanges se feront de Nation à Nation, sans intermédiaire ni supervision, comme nous le faisons traditionnellement depuis des millénaires, rétorque le chef de Mashteuiatsh Gilbert Dominique le 20 décembre 2022.

De plus, le chef Dominique reproche au ministre Lafrenière une publication sur les réseaux sociaux où il lie l’offre de médiation à la négociation de leur traité tout en insinuant que celle-ci se fait au détriment de la Nation huronne-wendat.

Cette situation démontre bien l’importance que la Première Nation des Pekuakamiulnuatsh et la Nation huronne-wendat règlent leur différend entre elles, poursuit Gilbert Dominique dans sa missive. 

En conséquence, si vous souhaitez réellement faciliter nos relations avec la Nation huronne-wendat, nous vous invitons à affirmer publiquement la position du Québec à l’effet qu’une Nation autochtone ne peut prétendre à l’exclusivité de ses droits au détriment d’une autre, suggère-t-il.

Les territoires traditionnels revendiqués par les deux Nations se chevauchent à plusieurs endroits, en particulier dans la Réserve faunique des Laurentides.

De leur côté, les Innus disent considérer que l’occupation du territoire doit être partagée et dénoncent l’exclusivité du territoire défendue par Wendake.

La situation entre les deux communautés s’est envenimée à l’été 2022 lorsque des terrains occupés par des Innus dans la Réserve faunique des Laurentides ont été saccagés.

Une note provenant du Conseil de la Nation huronne-wendat avait également été laissée dans laquelle il été affirmé qu’il s’agissait du territoire exclusif des Wendat. Une enquête est actuellement menée par la Sûreté du Québec.

Mashteuiatsh réclame toujours que Wendake présente des excuses formelles et assume les coûts de la remise en état des terrains.