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Foyers fédéraux pour Autochtones : une entente de principe est conclue

Un drapeau orange cohabite avec la tour de l'édifice du parlement à Ottawa.

Environ 40 000 enfants autochtones ont été envoyés dans des foyers fédéraux afin qu'ils aillent à l'école à partir de 1950.

Photo : La Presse canadienne / Adrian Wyld

Radio-Canada

Une entente de principe a été obtenue dans le cadre du recours collectif Percival concernant les foyers familiaux fédéraux où ont été envoyés des enfants autochtones à partir des années 1950, a annoncé le ministre des Relations Couronne-Autochtones, Marc Miller, mardi.

L'entente de principe comprend une indemnisation de 10 000 $ pour les personnes qui ont été placées dans ces foyers entre le 1er septembre 1951 et le 30 juin 1992 et des indemnisations supplémentaires pouvant aller jusqu’à 200 000 $ dans les cas d’abus physiques et sexuels.

Des investissements de 50 millions de dollars sont également prévus afin de soutenir la commémoration, la guérison, la langue et la culture, explique le ministère dans un communiqué.

Le gouvernement fédéral estime qu’environ 40 000 enfants autochtones ont été placés dans ces foyers qu’il supervisait.

J'ai été arraché à ma famille et à ma communauté en 1968, à l'âge de 13 ans, raconte dans un communiqué Reginald Percival, qui a lancé le recours collectif en 2019. Les répercussions sur moi, et sur d'autres enfants comme moi, ont été dévastatrices.

« J'ai passé des décennies à tenter de guérir, d'aider les autres et d'expliquer à la communauté au sens large ce qui s'est passé, écrit M. Percival. Le parcours a été long, mais je me réjouis des mesures que nous prenons aujourd'hui, en tant que pays, pour reconnaître les torts du passé et aller de l'avant ensemble. »

— Une citation de  Reginald Percival

Kenneth Weistche, représentant des demandeurs québécois, a vécu une expérience et des dommages similaires.

J'ai été placé dans un foyer familial après avoir été dans un pensionnat, indique-t-il. C'est comme si nous avions couvert une coupure avec un pansement, mais que la moitié de la coupure n'était pas couverte, et cette moitié correspond à l'expérience des foyers familiaux. Nous n'avons jamais abordé l'expérience dans son ensemble. Je suis vraiment heureux que nous soyons parvenus à une entente.

Nous vivions probablement presque tous dans le même genre de conditions que dans les pensionnats, ce qui représentait beaucoup d'abus, soutient M. Percival lors d'une entrevue accordée à CBC News.

« La violence n'était pas seulement physique. Elle était sexuelle. Elle était mentale. Nous avons dû faire face à beaucoup de racisme systémique. Nous n'avions pas le droit de contacter notre famille. Nous n'avions pas le droit d'écrire des lettres ou de passer des appels téléphoniques. »

— Une citation de  Reginald Percival

Prêcher dans le désert

Jusqu'à maintenant, Reginald Percival a prêché dans le désert, puisque le programme des foyers familiaux fédéraux est méconnu, selon l'un des avocats du recours collectif, David Klein.

La rafle des années 1960 était un programme plus pernicieux que les foyers fédéraux, mais ce n'est qu'une question de degré dans le même continuum lié au génocide culturel. C'était un programme répandu et il est important que les Canadiens sachent qu'il existait, ajoute Me Klein.

Dans une déclaration écrite, le ministre Marc Miller a qualifié l'entente de principe d’étape importante pour les milliers d'Autochtones qui ont subi des abus quand qu'ils vivaient dans un foyer supervisé par le gouvernement fédéral.

En 2023, le Canada continuera de travailler avec les plaignants en vue de conclure un accord de règlement définitif et d'obtenir l'approbation de la Cour fédérale, assure par ailleurs le ministre dans cette même déclaration.

Avec les informations de CBC News

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