•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Ça roule au Nunavik!

Faire de la planche à roulettes en plein milieu de la toundra québécoise à Inukjuak? Pour plusieurs intervenants communautaires, ce sport est une bonne façon d’occuper les jeunes des communautés isolées du Nunavik.

Vue aérienne sur le parc de planche à roulettes avec plusieurs jeunes qui font de la planche à roulettes et du vélo.

Le parc s'étend sur 300 m2.

Photo : Sylvain Paradis

Un parc de planche à roulettes a été inauguré samedi dernier à Inukjuak, communauté nordique de presque 2000 habitants. Pour l’occasion, le planchiste professionnel cri Joe Buffalo était sur place.

C’était vraiment incroyable, mais je n’étais pas préparé… J’ai vécu un choc culturel. Je ne parle pas inuktitut, il y avait beaucoup de barrières, mais l’ambiance était incroyable et j’ai pu partager ce que je fais, a expliqué ce sportif originaire de la communauté crie de Samson, située au sud d’Edmonton.

Un homme parle dans un micro et tend une planche à roulettes en main.

Le planchiste cri Joe Buffalo était sur place lors de l'inauguration.

Photo : Sylvain Paradis

Ce projet, soufflé par la communauté inuit d’Inukjuak et porté par Caroline Gleason, a été possible grâce à la participation de l’organisme européen Make life skate life. Il a été financé entre autres par l'Innulitsivik Health Centre, la Société Makivik et la municipalité d’Inukjuak.

Il a été baptisé Aniingnguavik ce qui signifie l'endroit pour jouer dehors en inuktitut.

La communauté cherchait à occuper positivement les jeunes pour réduire le taux de suicide, de crime et de consommation. Cette idée de skatepark vient d'elle, explique Caroline Gleason, qui est enseignante au primaire dans la communauté depuis deux ans.

Elle avait eu vent du projet de Flore Deshayes, une travailleuse sociale qui a réussi à rejoindre les jeunes Inuit à Salluit avec un projet de cours de planche à roulettes justement.

Un homme effectue une figure de planche.

Joe Buffalo a connu les pensionnats pour Autochtones.

Photo : Sylvain Paradis

En plus, je savais que l’entreprise CRT Construction érigeait un barrage dans le secteur, alors c’était une opportunité, car le skatepark serait fait en béton et tous les matériaux seraient déjà sur place, raconte-t-elle en évoquant les difficultés d’approvisionnement du Nord.

Je suis allée les voir et leur demander s’ils voulaient participer au projet. S’ils n’avaient pas embarqué, ça nous aurait coûté un million de dollars, ajoute-t-elle encore.

C'est ainsi que la construction, réalisée par l'organisme Make life skate life, a début en août 2022.

Deux personnes tiennent un ruban orange pendant qu'un jeune y donne un coup de ciseaux.

L'inauguration du parc s'est tenue samedi 20 août 2022.

Photo : Sylvain Paradis

Si une telle infrastructure est salvatrice pour les jeunes Autochtones du coin, c’est parce qu'elle leur permet de trouver une occupation.

Il y a peu d’infrastructures ici pour les tenir occupés en été. Ceux qui ne partent pas à la chasse ou en camping restent ici, dans des logements surpeuplés, alors ils sont souvent dehors, explique encore Mme Gleason.

Deux garçons sur des planches à roulettes.

C'est un moyen pour les jeunes de s'occuper durant les quelques mois d'été dans cette région.

Photo : Sylvain Paradis

Il y a l’aréna pour le hockey, mais tout le monde ne peut pas se permettre un tel équipement. Alors que pour glisser, il n’y a pas besoin de grand-chose. Pas besoin de coach, pas de règles, tout le monde développe son style, ajoute Joe Buffalo.

D’ailleurs, si certains jeunes ont leur propre planche à roulettes, les autres pourront emprunter casque, protection et planche.

Des jeunes alignés avec des planches à roulettes en main.

Les jeunes pourront emprunter des planches à roulettes, des protections et des casques.

Photo : Make Life Skate Life

Mme Gleason souligne aussi qu’il n’y a pas de porte à débarrer et rien à entretenir. Il suffit de se présenter. Elle affirme que depuis l’inauguration de dimanche, on y trouve une cinquantaine de jeunes en tout temps.

Pour moi, tout ça, c’est beaucoup plus que du béton. Ça sera ici pour toujours, conclut-elle.

Vos commentaires

Veuillez noter que Radio-Canada ne cautionne pas les opinions exprimées. Vos commentaires seront modérés, et publiés s’ils respectent la nétiquette. Bonne discussion !

En cours de chargement...