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Les Premières Nations célébrées au Centre Bell pour le match du Canadien

Des chefs autochtones entournent Geoff Molson, qui tient un chandail orange du Canadien de Montréal.

Le propriétaire du Canadien, Geoff Molson, était entouré de nombreux chefs des Premières Nations et de dignitaires pour souligner la soirée «Célébration des peuples autochtones» au Centre Bell samedi soir.

Photo : Radio-Canada / Charles-Émile L'italien-Marcotte

Charles-Émile L'Italien-Marcotte

L’ambiance était survoltée samedi soir au Centre Bell à l'occasion de la soirée « Célébration des peuples autochtones » organisée par le Canadien de Montréal. De nombreux chefs des Premières Nations s'étaient déplacés pour assister à ce geste de réconciliation fort de la part du club de hockey.

On est très fiers de vous avoir ici ce soir. Ça fait partie de plusieurs initiatives d’inclusion que nous faisons, a indiqué d’emblée Geoff Molson en conférence de presse avant la rencontre. Ce soir, c’est la communauté autochtone qu’on va reconnaître et qu’on va soutenir, a-t-il dit.

La communauté autochtone est importante pour nous. Nous sommes des alliés [...] et nous sommes fiers de vous accueillir ce soir pour une petite étape dans un processus qui, nous l’espérons, va durer longtemps, a déclaré M. Molson avant de noter que d’autres initiatives comme celle-ci auront lieu à l'avenir. Ce n’est pas un processus qui va s’arrêter : c’est un processus qui va continuer, a-t-il dit sans toutefois préciser de quelle manière les Premières Nations seront impliquées avec le Club de hockey Canadien.

Ça me fait extrêmement plaisir d’être ici au nom des chefs qui sont ici, a déclaré le chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard. Il a reconnu qu’il y a de nombreuses questions à caractère politique pour les Premières Nations et que ça nous prend toutes les alliances possibles, c’est comme ça que je vois cette soirée exceptionnelle.

Portrait de Ghislain Picard.

Le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), Ghislain Picard, croit que le Club de hockey Canadien représente un allié sur le chemin de la réconciliation.

Photo : Radio-Canada / Charles-Émile L'Italien-Marcotte

Bien souvent, nous retournons dans nos communautés déçus, alors je pense que ce soir [...], nous sommes tous dans la même équipe [...] pour un rapprochement entre les gens a poursuivi M. Picard.

« Peu importe l’issue de la rencontre de ce soir, dans mon esprit et dans mon cœur, les Canadiens de Montréal seront les gagnants ce soir. »

— Une citation de  Ghislain Picard, chef de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador

Je suis honorée d’être ici [...] et que notre communauté soit reconnue de cette façon, a pour sa part déclaré la cheffe du Conseil mohawk de Kahnawake, Jessica Lazare. Il y a beaucoup d’éducation à faire. [La célébration de ce soir] est un petit pas, mais c'est un pas dans la bonne direction, a-t-elle mentionné.

Tous les territoires portent une histoire, a renchéri M. Picard. Ce que font les Canadiens de Montréal, c’est de porter l’histoire au présent, a-t-il reconnu.

Des chefs autochtones heureux et émus

Je suis extrêmement ému de constater que les Canadiens de Montréal relèvent le défi de prendre la place publique et de signifier [leurs] intentions dans la grande question de la réconciliation, a rappelé Ghislain Picard. Pour moi, c’est extrêmement énergisant comme geste. Il faut que ça résonne non seulement dans l’ensemble des communautés mais aussi à travers le pays.

Je suis ravi de voir une initiative en faveur du rapprochement, du mieux vivre ensemble et de la réconciliation, a indiqué le chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa.

« Je pense qu’on est là pour bâtir une société beaucoup plus inclusive, qui se connaît mieux, qui se comprend mieux et qui s’accepte mieux. »

— Une citation de  Paul-Émile Ottawa, chef du Conseil des Atikamekw de Manawan

C’est un moment historique et important [...], c’est un premier pas sur la route d’un long portage qu’on va faire ensemble, a illustré le chef du Conseil des Innus d’Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho. L’esprit d’engagement que les Canadiens viennent de faire va peut-être inciter d’autres entreprises à les suivre vers une réelle réconciliation avec les Premières Nations, car il y a encore beaucoup de racisme et de discrimination, et ça peut aider, a-t-il ajouté.

Portrait de Jean-Charles Piétacho.

Le chef du Conseil des Innus d'Ekuanitshit, Jean-Charles Piétacho, souhaite que d'autres entreprises suivent les traces du Canadien de Montréal pour éliminer le racisme et la discrimination dont sont victimes les Autochtones.

Photo : Radio-Canada / Charles-Émile L'Italien-Marcotte

Nous avons besoin d’une meilleure reconnaissance dans la participation des Autochtones, a pour sa part affirmé le chef Dylan Whiteduck, de la communauté anichinabée de Kitigan Zibi. Ce territoire appartient à un peuple des Premières Nations et nous n’avons jamais cédé ce territoire, s’est-il désolé. Selon lui, cependant, le Canadien de Montréal fait le bon geste, même s’il faut davantage de dialogue.

Un chandail orange pour l’échauffement

Pendant la période d'échauffement, les joueurs du Tricolore ont porté des chandails orange spécialement conçus par l’artiste mohawk Thomas Deer. Ils seront vendus à l'encan et les fonds amassés seront versés à la Fondation Nouveaux Sentiers, qui a pour mission d’aider les jeunes issus des Premières Nations.

Gros plan sur un chandail orange avec le logo du Canadien de Montréal.

Le chandail qu'ont porté les joueurs du Canadien durant la période d'échauffement a été créé par l'artiste mohawk Thomas Deer.

Photo : Club de hockey Canadien inc. / Vitor Munhoz

Pour notre organisme, c’est extraordinaire [parce que les Canadiens] ont décidé d’appuyer les camps de la Fondation. Ce sont des camps qui sont spécifiquement créés pour nos jeunes, où la culture, le sentiment d’appartenance et l’identité sont au cœur de tout ce qu’on fait, a indiqué la directrice générale de la Fondation Nouveaux Sentiers, Marie-Claude Cleary. Cet été, on va pouvoir offrir de plus en plus de camps pour nos jeunes avec ces dons-là, c’est magnifique, s’est-elle réjouie.

Le hockey est quelque chose de très important pour les Premières Nations, a reconnu le fondateur de Puamun Meshkenu, le Dr Stanley Vollant, qui faisait partie des dignitaires autochtones qui ont assisté au match. C’est un sport qui a été créé par les premiers peuples et que les colons ont adopté. Pour nous, c’est une symbolique, a-t-il déclaré.

Portrait du docteur Stanley Vollant.

Le Dr Stanley Vollant espère que l'initiative du Club de hockey Canadien pour honorer les Premières Nations sera reprise.

Photo : Radio-Canada / Charles-Émile L'Italien-Marcotte

« Permettre aux jeunes d’aller au bout de leurs rêves, c’est gagnant-gagnant, et j’espère que les Canadiens vont refaire cette activité d’année en année. C’est beau, une fois, mais c’est dans la durée que c’est encore plus important. »

— Une citation de  Le Dr Stanley Vollant

Une victoire pour célébrer les Premières Nations

Avant la partie, l’organisation du Canadien de Montréal a diffusé une vidéo de son gardien autochtone Carey Price, qui est originaire d’Anahim Lake, en Colombie-Britannique, et membre de la Première Nation Ulkatcho.

« Bienvenue à tous pour la célébration de notre culture [...], pour célébrer non seulement notre passé mais aussi notre futur. Je suis fier comme Autochtone de célébrer notre héritage. »

— Une citation de  Carey Price, gardien de but du Canadien de Montréal

L’avant-match a culminé avec l’hymne national, interprété par Pakesso Mukash en trois langues : le cri, le français et l’anglais. J’étais très fier mais nerveux, mais aussitôt que j’ai été sur le tapis, je me suis calmé, j’ai demandé aux Ancêtres d’être avec moi [pour] rendre justice à l’hymne national, a-t-il dit. Je voulais en faire une fierté autant pour les Autochtones que pour les Québécois [et] c’était une très belle réussite ce soir. C’est un bon feeling, le Centre Bell, s’est-il exclamé.

Pakesso Mukash chante l'hymne national au Centre Bell.

Avant la rencontre, Pakesso Mukash a chanté l'hymne national dans trois langues – le cri, le français et l'anglais – et s'est dit « très fier » de sa performance.

Photo : Club de hockey Canadien inc. / Francois Lacasse

L’annonce de l’alignement de départ des joueurs du Canadien a été faite par Tatiana Jourdain-Rock, une jeune ambassadrice de l’organisme Puamun Meshkenu, fondé par le Dr Vollant.

Durant tout le match, l’ambiance musicale a été assurée par le platiniste et producteur anichinabé Lesley Boulanger, alias Boogey The Beat.

La soirée a été parfaite sur toute la ligne, car le Tricolore a battu les Maple Leafs de Toronto 4-2.

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