Des « gains historiques » pour les employés locaux de Kativik Ilisarniliriniq

Les bureaux administratifs de Kativik Ilisarniliriniq de Kuujjuaq (archives).
Photo : Kativik Ilisarniliriniq / Jade Duchesneau-Bernier
Kativik Ilisarniliriniq, la commission scolaire qui s’occupe des écoles du Nunavik, dans le Nord québécois, a annoncé la conclusion d’ententes de principes avec ses enseignants et employés de soutien la semaine dernière. Tant la commission scolaire que le syndicat décrivent des avancées « historiques » pour les travailleurs locaux.
On pense qu’il y a des gains historiques dans ces ententes-là
, a déclaré en entrevue Larry Imbeault, le président de l’Association des employés du Nord québécois (AENQ). Je pense que c’est un pas important vers l’avant.
L’enjeu majeur de ces négociations reposait sur l'inégalité entre nos employés qui sont embauchés localement et ceux qui sont embauchés à l'extérieur du Nunavik
, a expliqué en entrevue la présidente de Kativik Ilisarniliriniq, Sarah Aloupa. Leurs avantages étaient inégaux.
L’AENQ représente quelque 800 membres qui travaillent pour Kativik Ilisarniliriniq, dont un peu plus de la moitié sont enseignants, et les autres du personnel de soutien. D’après M. Imbeault, 85 % des employés de soutien et environ le tiers des enseignants viennent du Nunavik, et une forte majorité de ces quelque 600 employés locaux sont Inuit.
Ces derniers n’avaient pas accès aux mêmes avantages sociaux que les employés qui viennent du sud de la province pour travailler au Nunavik, comme un logement fourni ou des primes de rétention. Des inégalités qui perdurent depuis des années.
Il a fallu plus de 20 ans pour essayer de faire comprendre notre situation au gouvernement
, a déclaré Mme Aloupa. J'avais la trentaine quand j'ai commencé à faire du lobbying auprès du gouvernement, j'ai maintenant presque la soixantaine, donc je suis très contente.
C’est que le gouvernement du Québec était aussi partie prenante aux négociations, et il n’a que récemment accepté de délier les cordons de la bourse pour pallier ces inégalités, selon les intervenants consultés.
Ainsi, les enseignants embauchés au Nunavik bénéficieront notamment d’une prime de rétention, d’une allocation de transport et d’une allocation pour le personnel embauché localement, peut-on lire dans un communiqué de presse de Kativik Ilisarniliriniq (Nouvelle fenêtre) annonçant l’entente. Même chose pour les employés de soutien (Nouvelle fenêtre).
Le financement de ces mesures administratives sera récurrent
, précise la commission scolaire.
Les membres du syndicat doivent se prononcer le 30 mars sur les ententes, selon M. Imbeault, qui n’a pas voulu donner plus de détails sur leur contenu avant de les présenter aux employés.
Les gains annoncés entreront en vigueur le 1er juillet si les ententes sont entérinées, a indiqué par courriel une porte-parole de la commission scolaire.
Malgré ces avancées, des inégalités persistent et pourraient teinter la prochaine ronde de négociations, qui doit déjà avoir lieu cet automne. Encore une fois, M. Imbeault n’a pas voulu entrer dans les détails avant d’avoir consulté ses membres à ce sujet.
Les négociations sont toujours en cours avec les syndicats représentant nos professionnels
, a déclaré Mme Aloupa, citée dans le dernier communiqué de Kativik Ilisarniliriniq. Nous sommes convaincus qu’un accord mutuellement satisfaisant sera bientôt conclu.
Appelé à réagir, le ministère de l’Éducation n’avait pas répondu à la demande d'Espaces autochtones au moment de publier ce texte.