Un sculpteur mi’kmaw redonne vie aux masques traditionnels... dans la neige
Gordon Sparks, sculpteur originaire de la Première Nation Pabineau, au Nouveau-Brunswick
Photo : (CBC/Radio-Canada) / Ryan Parker
Le sculpteur Gordon Sparks porte les enseignements de sa communauté mi'kmaw vers des dimensions plus grandes que nature.
L'artiste originaire de la Première Nation Pabineau, au Nouveau-Brunswick, crée dans la neige des sculptures géantes qui représentent des masques traditionnels en bois. Le projet est installé à Listuguj, à la frontière entre le Québec et le Nouveau-Brunswick.
D'une hauteur de près de deux mètres et demi, chaque œuvre représente un des quatre points cardinaux – nord, sud, est, ouest – et les enseignements qui les accompagnent dans la culture mi'kmaw.
Un des derniers Mi'kmaq à pratiquer l'art de la sculpture de masques sur bois, Gordon Sparks espère que son projet mènera à une résurgence de cette forme d'art chez les plus jeunes.
Je voulais honorer les quatre directions du mieux que je le pouvais et, en même temps, c'était une façon de planter la graine dans l'esprit des jeunes, de les amener vers l'art de la sculpture des masques
, dit-il.
« Les masques mi'kmaw sont en dormance depuis longtemps. Il ne reste que quelques-uns d'entre nous qui les fabriquons. »
Impliquer les jeunes
Gordon Sparks a été invité par l'école Alaqsite'w Gitpu, qui offre un programme d'éducation en plein air dans lequel les élèves du secondaire passent deux heures par semaine à des apprentissages sur des activités saisonnières et sur la protection du territoire.
Cet automne, il a initié les élèves à récolter un arbre dont le bois servira à sculpter deux masques pour l'école. La semaine dernière, les jeunes ont également pu participer au projet de sculpture sur neige.
C'était sympa d'impliquer directement les élèves dans le processus
, dit Ryan Parker, un professeur de science et de mathématiques à l'école Alaqsite'w Gitpu. Les jeunes ont été appelés à travailler avec leurs mains... Gordon leur a parlé de son travail, et de la raison pour laquelle il le faisait. Il leur a expliqué qu'il préférait toujours utiliser des outils manuels plutôt que des machines électriques ou à essence.
Connecter avec le territoire
Pour Gordon Sparks, le long processus de la sculpture l'aide d'abord et avant tout à se connecter à la terre.
Après avoir construit une boîte et l'avoir remplie de neige, le tout doit reposer 24 heures.
Quand je l'ouvre et que je découvre le grand bloc de neige, je fais une cérémonie
, affirme M. Sparks
C'est un long processus, dit-il, mais c'est à travers ça que je trouve cette connexion. Tu connectes avec la terre, tu connectes avec toutes les relations en regardant les oiseaux qui volent autour des arbres qui se balancent.
Ces œuvres sont une bonne façon de marier la tradition du conte oral à celle de l'art en trois dimensions.
« C'est notre langage visuel, qui nous aide à garder notre culture en vie. »
Jacob Gale est l'un des organisateurs du programme d'éducation en plein air de l'école. Il affirme que les sculptures ont un effet positif sur toute la communauté de Listuguj.
Tout le monde était tellement excité de les voir
, dit-il. C'était tellement important pour la communauté d'avoir cette sorte d'éveil spirituel à travers cette activité.
D'après un texte de Ka’nhehsí:io Deer, CBC