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Montréal en lumière fait place aux saveurs et aux savoirs autochtones

Des mets gastronomiques dans des assiettes.

La cuisine autochtone sera mise en valeur lors du 23e festival Montréal en lumière.

Photo : Festival Montréal en lumière

C'est sous le thème « Savourer notre nordicité » que s'ouvre la nouvelle mouture du volet gastronomique du festival Montréal en lumière, qui promet cette année de mettre en avant la gastronomie autochtone.

Selon Julie Martel, chargée de la programmation gastronomique du festival, il s'agit d'une première. Et il était temps, a-t-elle dit lors d'un entretien téléphonique.

Chaque année, Montréal en lumière, qui en est à sa 23e présentation, propose des soirées gastronomiques sous la forme de jumelages entre des chefs venus des quatre coins du monde et des cuisiniers montréalais.

Cependant, cette fois-ci, le festival a décidé d'offrir cette plateforme à des chefs autochtones du Canada. C'est une première initiative pour valoriser cette cuisine, selon Julie Martel, qui dit souhaiter trouver de nouvelles façons de mettre en avant les cultures des premiers peuples lors des prochaines présentations du festival. Ces cultures et ces traditions sont devenues incontournables, selon elle.

Autour d'une table, c'est là qu'on rompt le pain, qu'on s'assoit et qu'on se rencontre. C'est là qu'on apprend à connaître les autres et nos traditions mutuelles. On se découvre des similitudes et on en profite pour se rapprocher.

Une citation de Julie Martel, responsable de la programmation gastronomique pour Montréal en lumière

Pour ce faire, Julie Martel a sollicité l'aide de Me Marie-Ève Bordeleau, commissaire aux relations avec les peuples autochtones à la Ville de Montréal, qui a accepté d'être porte-parole de ce volet du festival.

Les chefs autochtones et allochtones qui vont participer au festival Montréal en lumière, ce sont vraiment des artistes, mais ils sont aussi de grands ambassadeurs de leur culture et de la réconciliation, a affirmé Mme Bordeleau sur les ondes de Radio-Canada.

Quand on met ensemble deux chefs avec différents bagages, différentes perspectives, différentes cultures, on fait un exercice extraordinaire non seulement de création mais aussi de réconciliation, poursuit-elle.

Jumelage et métissage

Du 17 au 27 février, cinq chefs cuisiniers mettront en valeur les saveurs et les traditions culinaires autochtones dans des cuisines montréalaises.

La cheffe d'origine abénakise Lysanne O'Bomsawin sera du nombre. Les 25 et 26 février, elle sera invitée dans les cuisines du restaurant Le Virunga, dirigé par la cheffe Maria Josée de Frias et par sa fille Zoya, qui propose une cuisine de tradition congolaise.

Cette mixité réjouit Mme O'Bomsawin : On veut mettre en avant le mélange culturel, dit-elle. On ne veut surtout pas une séparation entre le Congolais d'un côté et l'Abénakis de l'autre. On veut mettre le tout ensemble. C'est la rencontre, le mélange entre les deux cultures, qui va créer des plats nouveaux.

Il va y en avoir, du métissage, promet-elle, un sourire dans la voix.

La cheffe Lysanne O'Bomsawin est vêtue d'un tablier et se tient derrière une planche à découper.

La cheffe d'origine abénakise Lysanne O'Bomsawin préparera un repas en tandem dans les cuisines du restaurant d'inspiration congolaise Le Virunga.

Photo : Festival Montréal en lumière

Aux yeux de Lysanne O'Bomsawin, le choix du festival de mettre en avant les cuisines autochtones au moyen de jumelages est judicieux.

On a tendance à catégoriser les cultures, à les mettre dans des cases, souligne-t-elle. Selon elle, les cuisiniers autochtones n'exigent pas d'être sur la sellette : ils demandent tout simplement de pouvoir exprimer leur créativité au même titre que leurs confrères et leurs consœurs du métier.

C'est ça, la réconciliation, ajoute-t-elle.

Des saveurs à (re)découvrir

La gastronomie autochtone, c'est [un concept] assez contemporain, affirme Lysanne O'Bomsawin. La cuisine autochtone, à la base, c'est une cuisine de bois, une cuisine ancestrale, de subsistance. Mais elle a évolué dans le temps et elle s'est rendue jusqu'au 21e siècle, influencée par la diversité culinaire que l'on connaît.

Pour la cheffe, les épices et les saveurs de la cuisine autochtone ont réussi à s'infiltrer un peu partout dans les codes de la cuisine contemporaine. Il y a 20 ans, on était une bibitte bizarre quand on parlait d'amélanchier! avance-t-elle.

Pour elle, la cuisine autochtone consiste d'abord et avant tout à faire redécouvrir des ingrédients et des saveurs qui font partie de l'histoire culinaire du territoire mais qui ont été oubliés au fil des ans.

Il faut revenir à la base, dit-elle.

On a tendance à vouloir découvrir des techniques nouvelles, à chercher des fruits exotiques, des aliments d'outre-mer. Mais on a plein d'ingrédients sous la main qu'on ne connaît pas.

Une citation de Lysanne O'Bomsawin, cheffe et propriétaire du traiteur Québénakis

Elle cite à titre d'exemple le maïs lessivé, que plusieurs redécouvrent dans les plats des chefs autochtones mais qui, selon elle, était bien présent dans les cuisines québécoises il n'y a pas si longtemps. C'était un ingrédient essentiel de la soupe aux pois! lance-t-elle, mais il a disparu tranquillement des tablettes des épiceries.

Lysanne O'Bomsawin souhaite donc faire redécouvrir ce qui a disparu à travers sa cuisine.

Revenir à la base, c'est nouveau pour bien des gens, dit-elle.

Pour connaître la programmation gastronomique de Montréal en lumière, consultez le site Internet du festival (Nouvelle fenêtre).

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