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« Les étudiants autochtones font rayonner l’UQAC par leur présence et leur histoire »

La culture autochtone fait partie intégrante des programmes d'études de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). C’est une réalité dont on ne parle pas beaucoup.

Un homme parle au micro.

Francis Verreault-Paul

Photo : Radio-Canada

Le Centre des Premières Nations Nikanite (CPNN) de l'Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), qui signifie « aller de l'avant », a bâti 26 programmes d'études en respect de l'histoire des premiers peuples. Ces programmes ont été conçus pour, par et avec les Autochtones.

La réussite des étudiants autochtones touche directement les communautés qui, elles aussi, sont disponibles pour soutenir les étudiants et contribuer au contenu et à la conception de ces programmes d'études.

D'une voix à la fois confiante et engagée, le chef des relations avec les Premières Nations du CPNN, Francis Verreault-Paul, connu aussi pour ses qualités remarquables de joueur de hockey, rappelle qu'il est en poste depuis deux ans.

Il explique d'emblée que l'équipe offre un milieu de vie axé sur des services culturellement sensibles et sécurisants.

Il y a beaucoup de travail qui a été réalisé avant son arrivée et cette offre de service se poursuit :

Nous avons beaucoup de travail d'enrichissement des pratiques devant nous, explique celui qui possède notamment un baccalauréat en sciences et un MBA (maîtrise en administration des affaires) de l'Université de Buckingham, en Angleterre.

« De plus, nous sommes à l'écoute des moindres besoins et toujours disponibles pour enrichir les services. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

L'enrichissement est un mot clé, un souci constant pour cette équipe multidisciplinaire.

Un héritage pour enrichir et accueillir les autres

L'équipe du CPNN travaille avec les services aux étudiants de l'UQAC afin d'offrir du soutien aux étudiants autochtones. C'est une ouverture qui contribue à la réussite des étudiants, précise-t-il.

Francis Verreault-Paul parle d'enrichissement comme s'il était sur la glace avec une équipe et une rondelle près du but. Sa voix est forte. Vibrante.

Tout juste avant de parler des services destinés aux étudiants autochtones, il raconte :

« Ma kukum maternelle, qui signifie ma grand-mère, continue à me transmettre beaucoup en lien avec ma culture. C'est une femme qui est née, a été élevée et a marché le territoire. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

La mission du CPNN consiste à reconnaître et à enrichir les façons de faire. Nos pratiques s'inscrivent en tout temps dans une perspective autochtone, autant dans les programmes d'études du CPNN que dans les programmes réguliers de ceux de l'UQAC, précise Francis Verreault-Paul.

L'accès aux études supérieures

Pour ce faire, le CPNN travaille notamment avec un conseil pédagogique auquel siègent des représentants des différentes communautés des Premières Nations, des professeurs, des étudiants autochtones ainsi que des organismes en éducation tels que le Conseil en éducation des Premières Nations, l'Institut Tshakapesh et le Conseil de la nation atikamekw.

« En collaboration avec la communauté de Pessamit, il y a une cohorte d'étudiants autochtones qui étudient pour l'obtention d'un certificat de perfectionnement en transmission d'une langue autochtone. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Ce programme est actuellement offert au Centre d'études universitaires de l'est de la Côte-Nord de l'UQAC, un prolongement du CPNN de l'UQAC à Sept-Îles.

C'est le mandat du CPNN de l'UQAC d'œuvrer à la réalisation du potentiel des Autochtones et d'élargir l'offre de services, précise Francis Verreault-Paul.

Une offre de service ciblée et enrichissante

En plus de favoriser l'accès aux études supérieures, le CPNN encourage l'accès au programme régulier de l'Université.

C'est aussi un lieu de rencontres et d'échanges entre étudiants autochtones qui permet des rapprochements avec les étudiants allochtones.

L'offre de service ne se limite pas aux 26 programmes. Nous sommes disponibles pour tous les étudiants autochtones de l'UQAC, explique Francis Verreault-Paul.

Les Autochtones ont besoin de développer leur capacité pour prendre en main leur destinée, et les universités qui offrent aux Autochtones des services épanouissants jouent un rôle significatif en ce sens.

À cet effet, Francis Verreault-Paul a l'oreille vive. Il entend les besoins des étudiants autochtones.

« Mes grands-parents ont joué un grand et important rôle, autant pour mon éducation que pour le sport. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Il s'agit d'une reconnaissance de la culture par une offre de service enrichissante et valorisante, dit-il. Et nous accompagnons les étudiants dans leur parcours universitaire, ajoute-t-il.

Des collaborations sur mesure

À ce jour, nous n'offrons pas d'interventions psychosociales aux étudiants, souligne-t-il. Leur équipe développe des partenariats pour ce besoin spécifique.

Pour les étudiants du campus de Chicoutimi, l'équipe du CPNN travaille en collaboration avec la clinique de santé Miro Matisiwin du Centre d'amitié autochtone du Saguenay, qui signifie mieux-être en langue atikamekw.

Pour les étudiants du campus situé à Sept-Îles, nous sommes à établir des liens avec le Centre d'amitié autochtone de Sept-Îles, dit-il.

Les étudiants et étudiantes bénéficient de locaux lumineux et modernes.

Des étudiantes du campus de Sept-Îles suivent un cours en visioconférence avec une enseignante qui est à Chicoutimi.

Photo : Radio-Canada / François Robert

Des services culturellement sensibles et sécurisants

Le volet lié aux études comporte du soutien à l'apprentissage de la langue française et à la réussite générale.

À cet effet, une éducatrice offre notamment des ateliers de gestion du stress, de gestion des horaires et de gestion des travaux scolaires. Des outils nécessaires pour favoriser la persévérance et la diplomation.

Les ateliers sont également arrimés aux étudiants qui expriment des besoins spécifiques, affirme Francis Verreault-Paul.

Les étudiants autochtones partagent des similitudes ainsi que des différences liées aux diverses communautés dont ils sont originaires.

« Nous sommes toujours à l'écoute des autres besoins qui peuvent émerger, nous sommes toujours là et prêts à répondre aux besoins spécifiques des étudiants. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Sept employés œuvrent en ce sens au CPNN de l'UQAC et trois autres sont disponibles au Centre d'études universitaires de l'est du Québec de la Côte-Nord de l'UQAC à Sept-Îles.

Ces services et ces programmes favorisent la réussite ainsi que la persévérance des étudiants autochtones. C'est l'objectif et nous en sommes fiers, ajoute-t-il.

La pierre angulaire des choix d'études qui repose sur le désir de redonner aux siens est essentielle pour les étudiants autochtones.

Un accueil en respect des différentes nations et des cultures

Les étudiants autochtones choisissent des domaines d’études pour contribuer au mieux-être de leurs communautés, de leurs nations et de leur peuple.

Et les communautés autochtones collaborent pour favoriser l'accès des étudiants autochtones aux études universitaires ainsi que leur réussite.

« Chacun des étudiants autochtones appartient à des communautés et à des nations différentes, ce qui enrichit les programmes. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Ces étudiants souhaitent tous être polyvalents dans leur nouvelle carrière et, par leur choix d'études, s'inscrivent au cœur même des besoins de leurs pairs.

Un homme frappe sur un tambour.

L'artiste innu Réal McKenzie était présent au lancement de la Chaire de l'UQAC.

Photo : Radio-Canada

Des études pour redonner aux siens, une forme de recherche

En s'inscrivant au cœur même d'études supérieures, tel un passage de vie, les programmes choisis par les étudiants reflètent un souhait conscient de contribuer à la guérison des blessures intergénérationnelles liées à l'héritage des pensionnats ainsi qu'à promouvoir une meilleure compréhension des cultures autochtones.

« En parallèle aux 26 programmes du CPNN de l'UQAC et les programmes réguliers, il y a le volet recherche qui fait partie de l'offre de services du CPNN. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Le volet associé à la recherche permet aux étudiants de contribuer à une meilleure connaissance des cultures sur les questions autochtones (chaires d'études, projets de recherche, etc.). Il s'agit d'un volet perçu comme étant plus complexe dans le cadre des études supérieures.

La recherche est aussi un lieu de mémoire. Je suis content de toujours pouvoir compter sur mes deux kukums, mais mes deux grands-pères sont partis pour un autre monde.

Famille de Francis Verreault-Paul.

Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations du Centre des Premières Nations Nikanite de l'UQAC, plus jeune, dans le bois et en famille.

Photo : Facebook/Francis Verreault-Paul

Les défis liés aux langues maternelles autochtones

Le chef des relations avec les Premières Nations du CPNN est conscient du défi de la langue pour un étudiant autochtone dont la langue première est autochtone.

Le test de français obligatoire exige un effort de préparation rigoureux, qu’il s'agisse d'étudiants autochtones ou allochtones, affirme Francis Verreault-Paul.

« Nous sommes disponibles pour soutenir les étudiants autochtones dans leur préparation, sachant que la majorité d'entre eux parle une langue maternelle autochtone. »

— Une citation de  Francis Verreault-Paul, chef des relations avec les Premières Nations

Les programmes qui exigent des stages ne permettent pas aux étudiants de procéder aux choix des stages sans la réussite de cet examen obligatoire.

Un autre défi qui s'ajoute aux différentes particularités de la culture autochtone, précise Francis Verreault-Paul, et un obstacle à la réussite des étudiants autochtones, selon lui.

L'équipe du CPNN est là pour démystifier ce qui paraît plus difficile. Elle fait tout en son pouvoir pour aplanir les obstacles et permettre aux étudiants de se concentrer sur leurs études.

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