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Rassemblement à la mémoire de Raphaël André, mort de froid à Montréal

Chantal Rouleau et Ghislain Picard se donnent le coude.

La ministre Chantal Rouleau et le militant innu Ghislain Picard, qui brigue un 11e mandat à la tête de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, se sont salués peu avant le début de la cérémonie, mardi après-midi.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Sa mort avait indigné et consterné les Montréalais. Le 16 janvier 2021, Raphaël André se heurtait à une porte close au moment de chercher un abri pour la nuit. C'est dans une toilette chimique que l'on a retrouvé son corps gelé le lendemain, à deux pas du refuge qu'il avait l'habitude de fréquenter. Un an plus tard, quelques dizaines de personnes se sont réunies à sa mémoire au square Cabot, où une tente en son nom a été installée.

Chez les Innus, le premier anniversaire de décès est très important. Alors, je tenais à faire une petite cérémonie en sa mémoire, a expliqué en entrevue Alexandra Ambroise, responsable des activités de cette halte-chaleur de nuit, qui a vu le jour en février dernier.

Plusieurs membres importants des communautés autochtones et de la vie publique ont bravé le mercure mardi pour assister à la cérémonie, dont le militant innu Ghislain Picard, qui brigue un 11e mandat à la tête de l'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, l'aîné mohawk Charles Patton, la conseillère municipale Alia Hassan-Cournol et la ministre Chantal Rouleau.

Charles Patton.

Charles Patton est un aîné mohawk de Kahnawake.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Nous nous rassemblons ici aujourd’hui dans le froid pour nous rappeler ce que notre population subit, comment elle souffre, a illustré Charles Patton lors d'une allocution, alors que le refroidissement éolien était de -23.

Raphaël André était un habitué du refuge La Porte Ouverte, normalement ouvert 24 heures sur 24. La veille de son décès, l'abri était temporairement fermé la nuit à la suite d’une éclosion de COVID-19. En plus de survenir durant la période la plus froide de l'année, cette fermeture coïncidait avec le premier couvre-feu du gouvernement Legault. Selon des intervenants en itinérance, Raphaël André aurait cherché à se cacher des policiers.

Gros plan sur le visage de Raphaël André.

Raphaël André est mort de froid dans les rues de Montréal en janvier l'an dernier.

Photo : Courtoisie John Tessier/The Open Door

L'importance de refuges « localisés »

Aux yeux de David Chapman, coordonnateur de Résilience Montréal, cette mort tragique et évitable démontre le besoin de la présence de refuges d'urgence localisés. Ce qui ne signifie pas que des logements à plus long terme ne sont pas nécessaires. Mais ces personnes doivent survivre pour pouvoir un jour bénéficier d’un logement, a-t-il fait valoir.

David Chapman.

David Chapman est coordonnateur de Résilience Montréal, un centre qui se consacre au soutien de la population en situation d’itinérance à Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Si tu n’es pas en vie, tu ne peux pas te loger.

Une citation de David Chapman, coordonnateur de Résilience Montréal

La tente Raphaël peut accueillir jusqu'à 15 personnes pour dormir. En date de dimanche dernier, 72 888 personnes l'ont fréquentée depuis son ouverture, le 2 février 2021.

Nakuset.

Nakuset est directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Nous avons parfois jusqu’à 300 personnes qui se présentent par soir. Nous faisons alors du mieux que nous pouvons, en leur prêtant des couvertures, en les écoutant, a confié Nakuset, directrice générale du Foyer pour femmes autochtones de Montréal et responsable du financement de la tente Raphaël André.

Un nouveau refuge permanent d'une cinquantaine de lits doit voir le jour dans l'arrondissement de Ville-Marie lundi prochain, a confirmé la conseillère Alia Hassan-Cournol.

L’état d’urgence nous a permis de réquisitionner l’Hôtel des Arts, c’est ce qu’on a fait. On est sur la bonne voie. On veut des solutions rapides, mais on veut aussi des solutions pérennes. Et c'est pour cela qu'il faut travailler avec différents paliers gouvernementaux pour ne pas seulement avoir des tentes, a-t-elle soutenu.

Si cette solution est bien accueillie, elle ne compense pas nécessairement la disparition de la tente Raphaël, dont le financement arrivera à échéance le 31 mars prochain. C’est leur place ici. On ne peut pas les envoyer à l’autre bout de la ville, a rappelé Alexandra Ambroise.

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