Tupituqaq : légendes et créatures mythiques inuit prennent vie par l’art du cirque

La grand-mère (Michael Nappatuq) raconte des légendes à Maina (Mina Maina Tukai) et les légendes prennent vie. Sur le poteau, Mariam Imak en haut et Christopher Angatookalook en bas.
Photo : Marc-André Rocheleau
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Faire découvrir la vie sur la toundra par l’art du cirque, c’est ce que la troupe Tupiq A.C.T. propose dans le spectacle Tupituqaq. Originaires du Nunavik, six artistes de cirque présentent la première officielle de cette pièce vendredi, au Centre St Jax, à Montréal.
Les acrobaties réalisées dans des vêtements traditionnels inuit plongent les spectateurs dans les péripéties d’une jeune Inuk qui parcourt la toundra à la recherche de sa grand-mère.
Tout au long de son voyage, elle tombe sur des créatures mythiques bien connues dans les légendes inuit, telles que des géants, une créature qui vit sous la glace ou une déesse du ciel.
Ces créatures sont devenues taboues avec le temps, et pour nous, c’est vraiment important de les reconnaître et de parler d'elles. Nous devons les honorer à nouveau, et par le fait même, on honore nos ancêtres et qui nous sommes
, explique une membre de la troupe, Mariam Imak.
« Peu de gens connaissent notre culture et on désire la présenter d’une façon lumineuse. »
Par les dialogues en inuktitut, les tatouages traditionnels et les chants de gorge, la troupe fait rayonner la culture inuit à travers une discipline sportive et artistique contemporaine.
Pour nous, c’est une façon d’intégrer ces enseignements et de canaliser cette énergie positive en nous
, confie l’artiste de cirque Mariam Imak.
Traditionnellement, tout ce qu’on connaît est grâce à la transmission orale des savoirs. Dans la pièce, on sent réellement que le personnage principal expérimente la balance entre la nature et les esprits à travers les enseignements de sa grand-mère
, poursuit-elle.
Reconnexion intergénérationnelle
Tupituqaq souhaite mettre en opposition la réalité traditionnelle et la réalité d’aujourd’hui. On raconte l’histoire d’une adolescente moderne, et plus l’histoire avance, plus elle comprend ce que sa grand-mère lui transmet. Une connexion se développe entre les deux
, indique l’artiste de cirque Christopher Angatookalook.
Imaginez grandir dans un mode de vie nomade, sans technologie, dans le Grand Nord du Québec. C’est ce que la majorité des aînés inuit du Nunavik ont vécu.
La grand-mère dans le spectacle a vécu le mode de vie traditionnel et il y a une énorme différence avec le monde moderne dans lequel on vit présentement
, explique Saali Kuata, membre de Tupiq A.C.T.
« On décrit notre réalité, toute la jeunesse a vécu une vie extrêmement différente de celle de nos grands-parents et arrière-grands-parents. »
Pour les acteurs, Tupituqaq fait le lien entre la culture traditionnelle inuit et les enseignements qu’on peut en tirer et appliquer à la vie moderne. Ils désirent que le spectacle puisse partir en tournée au Nunavik, mais aussi partout dans le monde.