Des bateaux de pêche mi’kmaw détachés intentionnellement en Nouvelle-Écosse
Pour le chef de Spekne'katik, Mike Sack, cette action délibérée visait à causer des dommages et à intimider la communauté.

La GRC a lancé une enquête criminelle à la suite de plaintes selon lesquelles les cordages retenant des bateaux au quai de Weymouth North, en Nouvelle-Écosse, auraient été coupés.
Photo : Radio-Canada / Richard Cuthbertson
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Une communauté mi’kmaw de la Nouvelle-Écosse affirme que neuf de ses bateaux de pêche ont été détachés intentionnellement de leur quai, jeudi. Le chef de la Première Nation de Spekne'katik, Mike Sack, a signalé que cet incident retarderait les pêches alimentaires, sociales et rituelles (ASR) de homard d'une semaine pour sa communauté.
Le chef a expliqué par voie de communiqué que les embarcations étaient prêtes à être utilisées pour les pêches ASR de homard, qui sont réglementées par des lois fédérales, mais qui ne sont pas limitées à une saison en particulier.
Les embarcations ont été envoyées à la dérive depuis les quais de Weymouth North par des individus cherchant à vandaliser les propriétés de la communauté et à intimider les pêcheurs autochtones, d'après M. Sack.
C'est dommage que nous soyons victimes de harcèlement et de dommages matériels, et que nous n'ayons aucun recours ou protection substantielle pour assurer la sécurité de notre communauté.
Le ministère fédéral des Pêches et Océans a affirmé qu'il condamnait les actes commis au quai de Weymouth.
De son côté, la GRC a annoncé vendredi matin qu’une enquête criminelle était en cours.
Le gouvernement du Canada est engagé à contribuer à la réconciliation, à implanter des pêcheries établies sur les droits de la personne et à s'assurer que tous se sentent en sécurité sur le quai et dans l'eau
, a écrit dans un courriel un porte-parole du ministère, Stephen Bornais.
Les menaces et les activités criminelles ne seront pas tolérées
, a ajouté le ministère.

Selon l’article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982, les pêcheurs autochtones désignés peuvent attraper ce qui est nécessaire pour eux-mêmes ou leur communauté à des fins alimentaires, sociales et rituelles.
Photo : iStock
La communauté de Spekne'katik avait attiré l'attention du pays l'automne dernier, quand elle avait mis sur pied une pêcherie commerciale indépendante de homard dans la baie Sainte-Marie, trois mois avant la saison réglementée par le fédéral.
Cette décision de créer une pêcherie dite de subsistance avait mené à des conflits violents entre des sympathisants à leur cause et des pêcheurs non autochtones, conflits desquels ont découlé plusieurs arrestations.
À cette époque, M. Sack avait expliqué que les Premières Nations des Maritimes et du Québec n'avaient jamais abandonné leur droit de pêcher, de cueillir et de chasser où et quand ils le voulaient, selon les traités signés avec la Couronne dans les années 1700.
De plus, il avait noté que la Cour suprême du Canada avait réaffirmé ces droits de traité dans la décision Marshall. La cour notait toutefois dans cette décision de 1999 que le gouvernement fédéral détenait encore le droit de réglementer les pêches, dans une optique de préservation.

Les Premières Nations des Maritimes et du Québec estiment avoir le droit de pêcher où et quand elles le veulent.
Photo : CBC / Eric Woolliscroft
Dans une autre décision de la Cour suprême, connue sous le nom de Sparrow, les Premières Nations conservaient leur droit de pêcher hors de la saison commerciale afin de nourrir leurs communautés ou d'approvisionner leurs stocks pour des cérémonies. Ils ne pouvaient toutefois pas vendre leurs prises.
Les disputes entourant les pêches alimentaires, sociales et rituelles ont refait surface en 2017, alors que des pêcheurs non autochtones ont dénoncé la vente de prises ASR par des Autochtones.
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Avec les informations de La Presse canadienne et CBC